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Une rentrée animée
Publié dans La Gazette du Maroc le 25 - 07 - 2008

Le mois de septembre ce n'est pas seulement le Ramadan, c'est aussi la rentrée politique, sociale et économique. Nous vous avons sélectionné, ceux qui ont des projets mûrs et qui feront l'actualité
Parler de la rentrée à la veille des vacances, peut étonner. Pourtant cette approche est pertinente à plus d'un titre. L'actualité sera chaude à la rentrée et il est peu probable que le redémarrage soit aussi lent que d'habitude.
En politique, les partis qui comptent le plus, vivent des tourments internes. Le PJD a changé de tête, l'USFP a perdu la boussole et ne sait plus où il habite, l'Istiqlal vit à l'heure d'un congrès peu anodin, le RNI et le MP sont face à la déferlante El Himma. Ce dernier a lancé le premier étage de son parti politique, constitué de cinq petites formations et entend structurer le reste dès la rentrée, avec comme objectif les municipales de juin 2009, car nous sommes déjà dans une période électorale.
Comme si cela ne suffisait pas, le monde des medias va être révolutionné. Plusieurs groupes financiers et non des moindres ont annoncé le lancement de mega-structures médiatiques. Il reste à espérer que cela ne fragilisera pas les medias indépendants et que l'afflux des nouveaux venus ne se fera pas aux dépens d'un pluralisme qu'on aura mis 20 ans à installer et qui est dans une situation précaire.
Le monde de l'économie n'est pas en reste. Malgré la conjoncture internationale, le Maroc connaît un dynamisme qui conforte les choix opérés et s'appuie sur le nouvel environnement de l'entreprise et surtout les infrastructures.
La rentrée est donc prometteuse, d'où la pertinence de ce jeu de l'anticipation de ce dossier.
Nous serons bien évidemment là à la rentrée, pour suivre pour vous tous les développements. En attendant, bonnes vacances.
Presse. Chaâbi veut son groupe
L'homme d'affaires Miloud Chaâbi est, depuis plusieurs années sur l'idée de lancer un journal. Des contacts ont été noués avec plusieurs supports dans l'éventualité du rachat d'un titre, mais finalement, le choix de Chaâbi s'est fixé sur un quotidien en langue arabe. C'est donc avec l'équipe de l'hebdomadaire «Al Hayat» que l'homme d'affaires va lancer son support. «Al Hayat» va passer en quotidien à la rentrée. «Nous nous sommes mis d'accord avec Miloud Chaâbi pour le lancer à la rentrée. Nous sommes en phase finale de préparation. Comme le quotidien exige beaucoup plus de moyens techniques et humains, nous procédons à l'heure actuelle aux réajustements nécessaires, comme nous sommes en train de renforcer notre équipe», commente Mohamed Hafid. «En lançant ce quotidien en fin d'année, a expliqué l'initiateur de ce projet, nous espérons combler un manque sur le marché et nous positionner de la meilleure manière possible. Malgré la profusion de journaux en langue arabe, la demande n'a jamais vraiment été complètement satisfaite».
FOOT. La première
épreuve pour Roger
La rentrée pour le Onze national et pour Roger Lemerre s'annonce toute chaude. Certes, il est là, comme on a bien voulu le présenter, pour changer beaucoup de choses, et contribuer, voire façonner ou confectionner, cette restructuration et cette réforme tant chantées, mais il y a urgence et elle est annoncée dès la reprise avec cette première phase des éliminatoires combinées: coupe du Monde, coupe d'Afrique. Difficile d'envisager une autre issue que la qualification : « c'était dans la poche », avait-on pensé dès la constitution des groupes. En compagnie de la Mauritanie, de l'Ethiopie, et du Rwanda, il n'y avait même pas à se poser de questions, avant que ce dernier n'inflige une trop sévère défaite à l'équipe nationale entraînée alors par Fethi Jamal. Celle-ci a quelque peu rectifié le tir en rejoignant le Rwanda à la tête du groupe. L'équipe désormais de Roger peut toutefois compter sur une victoire à domicile contre la Mauritanie. Mais ce sera sûrement une autre paire de manche à Addis-Abeba, car l'Ethiopie aussi veut bien y croire. Triste qu'on en soit là. Mais rassurons-nous, Lemerre ne nous promet pas seulement la qualification, mais aussi la première place de ce tout petit groupe.
Introductions.
Les très attendues grosses pointures
En 2008, on attendait d'autres entreprises qu'Alliances Développement Immobilier, la Compagnie Minière de Touissit ou encore Delta Holding. La Place de Casablanca ne se lasse pas de voir annoncer l'introduction des sociétés de taille relativement importantes pour relancer la croissance du MASI. Il y a d'abord, les sociétés du groupe Ynna Holding, avec le très attendu promoteur immobilier Chaâbi Lil Iskane. Son arrivée avait était annoncée en 2007 avec la SNEP, mais finalement repoussée pour début 2008. Ensuite, il y a Super Cérame et Dimatit et enfin la SCIF. Dans le secteur financier, ce sont surtout les compagnies d'assurances jouant aux abonnés absents qui devraient venir renforcer la capitalisation boursière: RMA Watanya du groupe d'Othman Benjelloun et la CNIA du groupe de Moulay Hafid El Alamy, sans oublier Al Omrane et Méditel qui semblent imminentes. Al Omrane a d'ailleurs confirmé la sienne pour l'été 2009.
L'observateur.ma fait sa mue.Du web au papier
La démarche de Ahmed Charaï est assez originale, alors qu'en général, le site Internet est une suite logique du support papier, c'est la démarche inverse qui a été choisie puisque, c'est le site l'Observateur qui passe en version papier. Ce fameux site qui va ainsi être décliné en magazine hebdomadaire, sera piloté par José Garçon, une plume bien reconnue du quotidien français Libération, qui en assurera la direction de la rédaction, pour concocter un hebdomadaire d'information générale qui se veut un outil d'information sérieux et fiable, miroir d'un Maroc moderne, dynamique et ouvert sur le monde. Avec une couverture originale des évènements politiques, économiques, sociaux et culturels, aussi bien nationaux qu'internationaux.
Au menu notamment, des reportages vivants et des enquêtes de terrain concernant tous les aspects de la vie des marocains, des débats d'idées, des interviews des leaders etc… En 2005, la société Maroc Télématique, qui édite le journal en ligne l'Observateur.ma, et qui est dirigée par Ahmed Charai, avait racheté 20% du capital de l'hebdomadaire «La Vérité». Devenu président délégué de la société éditrice du journal, Ahmed Charai était venu avec l'intention de changer le format de l'hebdomadaire pour qu'il passe en magazine.
BOURSE. Redoublement de vigilance du CDVM
La vigilance du Conseil déontologique des valeurs mobilières, le gendarme de la bourse de Casablanca, a commencé à faire ses preuves. Les abus liés à l'introduction de la CGI ont fait l'objet de sanctions. Du coup, les sociétés de bourses qui pensaient être à l'abri de condamnation ont commencé à agir avec plus de prudence. A la rentrée prochaine, le CDVM devrait renforcer son contrôle, avec notamment, les circulaires récemment publiées. Les fonctions liées à l'analyse et aux prévisions font l'objet de directives liées aux compétences nécessaires et à la permanence des méthodes appliquées. En d'autres termes, le CDVM veut éviter une manipulation par les recommandations motivées par un intérêt personnel. Cependant, la manipulation de cours n'est certainement pas l'œuvre des analystes, de même les opérations aller retour quelquefois douteuses. Le gendarme de la bourse a encore beaucoup
à faire pour moraliser la place.
Othman Benjelloun. La télé du banquier
Le groupe Othman Benjelloun (BMCE Bank entre autres) louche sur les médias depuis belle lurette. L'homme qui a pris goût à la presse après une courte expérience à la tête du groupe Maroc Soir, et sa tentative avortée d'acquérir la revue «Economie et Entreprises», avait déposé il y a une année de cela, une demande de licence pour une télévision généraliste. Cette couverture nationale devrait couvrir à terme le Maghreb et même une partie de l'Afrique. La création au sein d'AT Com d'une société dédiée aux médias, Media Financière Com, exprime l'ambition du groupe de développer tout un pôle dans ce secteur. Benjelloun qui a déjà une participation dans le capital de Médi 1, compte se positionner dans ce secteur en investissant celui de la Com, dans un premier temps, d'où son OPA sur Sigma et auparavant une prise de participation dans le capital de Mosaïque. Une offensive qui prépare l'entrée en force dans le secteur des médias. On parle d'une télévision et de plusieurs supports en presse écrite dont un magazine économique et financier, sur le modèle de l'hebdomadaire économique et financier l'Expansion.
Intérieur. Des femmes caïds aux arrondissements
Vous avez aimé les caïds, vous allez adorer leur alter égo féminin. La 43ème promotion du cycle normal des agents d'autorité, compte désormais parmi ses rangs cette année, pour la première fois au Maroc, 19 agents d'autorité de sexe féminin sur un total de 107 lauréats.
Une première, dans cette citadelle qu'est «la mère des ministères». Ce n'est pas la seule innovation de la rentrée, puisque Chakib Benmoussa a souligné que son département procède aux dernières retouches consacrées à la révision du cadre législatif régissant le statut des agents d'autorité, selon une vision moderniste à même d'accompagner les mutations actuelles. Une révision qui vise, outre la conformité juridique, à améliorer le niveau du professionnalisme des auxiliaires d'autorité, en dotant l'administration territoriale de cadres jeunes et qualifiés, qu'ils soient de sexe masculin ou féminin. D'autres mesures sont également prévues dans le cadre du premier plan quinquennal 2008-2012 « visant le renforcement et la qualification de l'administration territoriale ».
Pour combattre la corruption, la situation matérielle des caïds sera améliorée par des mesures d'incitation, comme l'octroi d'allocations permettant de doter les auxiliaires d'autorité des moyens d'action et l'amélioration de leur situation sociale à travers la généralisation du régime de la couverture médicale et la programmation de projets de logement social. Au niveau du découpage administratif, le ministère va procéder à l'élargissement progressif du réseau des Caïdats et des annexes administratives, en créant 66 nouvelles unités chaque année.
Evènements de sidi Ifni ?
RDV à la rentrée !
La Commission parlementaire chargée d'enquêter sur les événements de Sidi Ifni, n'a pas remis sa copie au parlement. Formée le 18 juin dernier, ladite commission n'a pas réussi à finaliser son rapport avant la clôture de la session parlementaire. Ce n'est que partie remise, disent ses membres. Reste à savoir si le parlement en prendra connaissance lors d'une session extraordinaire, ou attendra-t-il la prochaine session, qui sera ouverte au mois d'octobre prochain. La commission, dont les travaux ont été boycottés par Mustapha Ramid et son compagnon du PJD, a pourtant auditionné toutes les parties concernées. Chakib Ben moussa, le ministre de l'Intérieur à leur tête ! Selon des sources concordantes, les membres de ladite commission ne partagent pas les mêmes conclusions. Du coup, le rapporteur trouve des « difficultés à élaborer une synthèse acceptée par tous ! » . Que nenni, riposte Me.Ibrahimi. C'est plutôt une question de documentation et de timing ». En clair : il y a des centaines de pages et de témoignages audio. S'y ajoutent aussi, les vidéos et les enregistrements visuels, y compris ceux du site YouTube ! Affaire à suivre, donc. Il est à rappeler, pour finir, que suite aux incidents qu'avait connus récemment la ville de Sidi Ifni et aux informations et rumeurs contradictoires véhiculées à ce sujet, il a été convenu de constituer la commission d'enquête parlementaire. La présidence de la Chambre des représentants avait reçu auparavant, une correspondance des députés dans laquelle ils demandent la formation d'une commission d'enquête parlementaire, en application des dispositions de l'article 42 de la Constitution et des articles 167, 168 et 169 du règlement intérieur de la Chambre des représentants.
Ramadan et rentrée scolaire. La rentrée de toutes les hausses
Ce qui marquera la rentrée après les congés, est d'abord et avant tout le mois sacré de Ramadan. Plusieurs petits commerces verront le jour dans une atmosphère somnolente. La passivité et un certain laisser-aller caractérisent les comportements des fonctionnaires, employés et ouvriers qui ne s'empêchent pas de mettre leur nervosité et une certaine mauvaise humeur sur le dos du jeûne. D'ailleurs, les activités baissent d'une manière flagrante pendant tout le mois et le narguilé revient au galop avec parfois une empreinte de jeux de hasard dans des lieux semi clos. La passivité de la journée irrite l'économie nationale et le premier manque à gagner se chiffre par milliards de dirhams. A titre d'exemple, les Brasseries du Maroc enregistrent une régression des consommations, donc des recettes d'une valeur d'environ 1,5 MDH. Le seul secteur qui se nourrit du jeûne est le petit commerce des boulangeries et des pâtisseries ainsi que celui du trafic de drogues, toutes catégories confondues. Par ailleurs, Ramadan coïncidera cette année avec la rentrée scolaire. Pour les établissements privés, le mois de septembre réserve aux parents la fameuse augmentation annuelle qui varie selon chaque niveau, et chaque établissement.
El Himma. Le tracteur casse tout
Finalement le MTD a opté pour la création d'un parti, au travers de son groupe parlementaire et celui récemment créé à la chambre des conseillers. Ce dernier a été concocté de la même manière : aux rares élus des cinq partis qui avaient rallié Fouad Ali El Himma, après son triomphe à Ben Guérir, ont été agglomérés des élus de tous les horizons. Les cinq partis ont décidé leur auto dissolution et la création d'un nouveau parti. Du côté du MTD, la décision ne fait pas que des heureux. Certains, au passé gauchiste, ne se retrouvent pas dans ce nouveau bébé où ils devront côtoyer des carriéristes de la droite dite administrative. Illias El Omari présenté comme homme à tout faire de Fouad Ali El Himma, l'a publiquement exprimé.
D'ailleurs, l'ensemble des cadres du mouvement ne sera pas de la partie. Le MTD n'enverrait au charbon qu'un groupe mené par cheikh Biadillah, l'ex-ministre de la Santé. La constitution des deux groupes parlementaires a donné une assise d'élus au parti à naître. Cela se fait par le haut. Il reste au nouveau né à conquérir un électorat, des bases, à constituer un appareil, à se faire une place. La figure tutélaire de « l'ami du Roi » joue comme un aimant pour certains qui affluent en pensant que le tracteur est sur la bonne trajectoire. Cependant, elle a rigidifié les positions chez la gauche et les islamistes. D'où d'ailleurs les propositions d'alliances entre les deux, inimaginable il y a 6 mois.
Le parti d'El Himma lancera, malgré lui, la campagne pour les municipales 2009 dés la rentrée. Ralliés, adversaires, élus locaux, réagiront à sa démarche. On peut en penser ce qu'on veut, mais cela ranime une scène politique assez morne.
Assurances et réassurances.
Naissance d'un géant
Es Saada et la CNIA ont déjà annoncé leur fusion. Si la fusion est donc décidée, la question reste maintenant de savoir qui va absorber l'autre. Le scénario n'est donc pas arrêté, mais la fusion physique sera, dans tous les cas, annoncée à la fin de janvier 2009.Cette décision a été prise sur la base des résultats d'une étude réalisée par un cabinet étranger spécialisé en la matière. Par ailleurs, les deux entités sont complémentaires dans la mesure où elles ont un business tout à fait différent en termes de segments de marché et que, par conséquent, il ne devrait pas y avoir de perte de chiffres d'affaires ni de doublons au niveau des postes. Même si les deux compagnies disposent d'un point de rencontre qui est la branche automobile ciblant les particuliers, pour la partie entreprise, Es Saada a un portefeuille plutôt orienté vers les institutionnels publics (collectivités locales, imams, enseignants...) alors que CNIA Assurance est plutôt tournée vers les entreprises privées. La superposition des portefeuilles, estime-t-on au niveau du groupe Saham, permettra de renforcer le positionnement des compagnies sur le marché. La fusion permettra également d'améliorer les indicateurs financiers des deux compagnies.
Fiscalité. Baisse des impôts en 2009 ?
Et si les impôts baissaient en 2009 ? Pour le moment rien n'est décidé, et il est certain que le gouvernement évite le sujet. Cependant, il lui sera difficile de faire autrement que de se plier à la volonté du patronat à présent que les caisses du trésor public explosent. En effet, de mémoire de contribuable, on ne se rappelle pas une année aussi bonne que 2008. Sur les cinq premiers mois de l'année, les recettes fiscales, ont augmenté de plus de 31%, alors que le PIB connaît une hausse de 6,2% selon le HCP. A l'heure où les pays sont en concurrence pour attirer les meilleurs revenus mondiaux, il serait dommage que le Maroc rate le coche, alors que s'offre à lui une excellente opportunité de s'arrimer aux dernières tendances dans le domaine. Pour rappel, un étranger nouvellement installé en Espagne peut depuis quatre ans signer une convention aux termes de laquelle il est taxé comme non-résident et payer 25% d'impôts au lieu de 45%. Au Sénégal, le taux d'IS est passé de 35% à 25% en trois ans.
L'après J.O. Avant Pékin, on pouvait bien se permettre
les rêves les plus fous
L'après Pékin risque en revanche, d'être dur à vivre. Même au cas où l'athlétisme, ce qui reste après tout probable, réussirait à décrocher quelque (s) médailles (s), il s'en trouverait toujours quelques «perfectionnistes» qui feraient la fine bouche, pour regretter la période glorieuse des Aouita, El Moutawakel, Bidouane, Boutayeb, Hissou, Boulami, El Guérrouj…
Et si jamais la mission est nulle, bien d'autres voix viendraient s'ajouter à la chorale des mécontents pour exiger que des têtes sautent et que l'on reprenne tout à zéro, surtout que les opposants ne doivent pas manquer.
L'athlétisme, si l'on peut dire, est victime de son succès. La preuve, nous sera sûrement donnée par toutes ces disciplines qui auront fait de la simple figuration, mais qui ne seront jamais inquiétées, une fois rentrées au pays. Sans parler de celles qui n'ont même pas été en mesure de se qualifier.
Guéguerre. Tanger Med dans le collimateur
des Espagnols
Saïd El Hadi aura fort à faire avec les espagnols à la rentrée. Le président du directoire de l'Agence Spéciale Tanger Méditerranée, devra s'attendre à une offensive sans merci des lobbies politicoéconomiques, liés au port d'Algésiras. La hache de guerre va être déterrée par le Parti Populaire Espagnol qui s'apprête à demander au gouvernement de son pays des informations sur le projet portuaire Tanger-Med. Le député du PP, José Ignacio Landaluce, a annoncé qu'il présenterait ainsi une série de questions devant le Congrès « dont l'objectif est de connaître l'éventuel impact environnemental du port Tanger-Med sur le Parc Naturel du Détroit et son environnement ». Landaluce exigera du Gouvernement espagnol de faire état d'une quelconque étude d'impact environnemental effectuée par le Maroc, avant la construction du nouveau port et, si oui, quels en ont été les résultats. Comme il interrogera les incidences économiques et environnementales du nouveau port sur la ville occupée de Sebta, dont il n'est séparé que par une vingtaine de kilomètres. Pourquoi tout ce tapage? Le 28 juillet dernier, le premier quai du complexe portuaire de Tanger a été inauguré par le souverain. Un évènement qui a été marqué symboliquement par la présence du plus gros porte-conteneurs du monde : 397m de long, 56m de large, appartenant au groupe danois Maersk. Dès lors, il n'y a plus de doute sur les ambitions du nouveau port marocain appelé à desservir un bassin de 600 millions d'habitants. Le trafic de Tanger-Med I devrait atteindre 3,5 millions de conteneurs par an d'ici 2015. La seconde phase du projet baptisée Tanger-Med II qui débutera en 2012, portera la capacité globale du port à 8,5 millions de conteneurs. Le port de Tanger viendra alors directement concurrencer le port espagnol d'Algésiras, limité à 7 millions de conteneurs.
RAM. L'avenir d'Atlas Blue et d'Air Sénégal
Driss Benhima le PDG de la RAM envisage d'enlever à Atlas Blue la fonction commerciale et d'en faire un simple transporteur. Ce serait à la RAM d'assurer la vente des billets d'Atlas Blue.
Du coup, plusieurs fonctions au sein de la Compagnie low-cost du groupe RAM devraient être supprimées. L'organigramme actuel de la filiale low-cost de la Ram est axé autour du commercial. La nouvelle configuration, si elle est confirmée, devrait permettre à Atlas Blue de réaliser quelques millions de dirhams d'économie par an. Le calcul que fait Driss Benhima semble relativement simple, puisque la suppression de la fonction ventes au sein d'Atlas Blue ne devrait pas engendrer de charges supplémentaires au niveau de la RAM. Cependant, il faut se demander s'il ne fallait pas poursuivre le choix des prédécesseurs de Benhima. Des activités annexes ont été transformées en filiales et les filiales existantes ont été renforcées, notamment avec l'entretien des avions assuré par la Sogerma, l'hôtellerie gérée par Atlas Hospitality, la naissance d'Atlas Blue dans le low cost. Par ailleurs, les relations entre les actionnaires d'Air Sénégal International se sont détendues. Le changement dans le tour de table n'est plus à l'ordre du jour, la RAM devrait renforcer la flotte de sa filiale et le gouvernement sénégalais assister aux réunions du Conseil d'administration.
Téléphonie.Maroc Telecom
au Gabon
Ahizoune a bien l'intention de faire des réajustements stratégiques dans ses filiales africaines. Pour insuffler du sang neuf dans ses troupes à l'étranger, Maroc Télécom proposera au prochain conseil d'administration de Gabon Télécom et de sa filiale de téléphonie mobile Libertis, la nomination de Nour Eddine Boulmene au poste de directeur général, en remplacement de Mostapha Laarabi, qui va rentrer au bercail pour occuper d'autres fonctions au siège de la compagnie marocaine. Boulmene qui a démarré sa carrière dans l'entreprise en 1987, est à la tête d'une importante «business unit» de Maroc Telecom couvrant près de 2 millions de clients. Filiale à 100% de GABON TELECOM, évoluant dans le marché fortement concurrentiel de la téléphonie mobile, LIBERTIS, comptait à fin décembre 2007 un parc de 386.300 clients Mobile, enregistrant une hausse de 60,3% par rapport à décembre 2006, grâce à des offres innovantes et à une politique commerciale offensive. En 2007, un accord de cession de 51 % du capital de l'entreprise publique Gabon Telecom à l'opérateur Maroc Telecom avait été signé à Libreville. Le Conseil des ministres gabonais, avait entériné le choix de Maroc Telecom comme adjudicataire de l'appel d'offres international lancé le 17 janvier 2006 pour la cession de 51 % du capital de Gabon Télécom, au prix de 61 millions d'euros. Juste après la cérémonie de signature, le Conseil d'administration de Gabon Telecom et de Libertis, la filiale mobile de l'entreprise, a procédé à la nomination du Marocain Mostapha Larabi en qualité de directeur général des deux entités.
Benkirane. Le skieur du PJD
Si Abdellilah Benkirane a déposé en douceur, El Othmani, c'est en réponse à une lame de fond chez les islamistes. Entre le 16 mai 2003 et le 7 septembre 2007, le Secrétaire général du PJD avait un seul objectif: rassurer. Il en a trop fait au goût de ses militants, au point de désorienter les électeurs et de les mener à ce qu'ils considèrent comme une défaite. Benkirane, lui, a été plus politique. Offensif face aux ennemis, ceux qu'il appelle abusivement « les éradicateurs », il donnait des gages de bonne conduite aux autorités, il est le juste milieu entre El Othmani et Ramid. Et il a su jouer cette carte. Dès son élection, il a continué sur le même registre. Il est offensif face au MTD et au gouvernement, compatissant vis-à-vis de l'USFP « parti issu du peuple et dont les militants sont des gens nobles », très respectueux de la monarchie, « l'appel du Roi fait de ce jour le plus beau jour de ma vie ». Politique il l'est jusqu'au bout, il veut faire du PJD un parti de gouvernement, c'est-à-dire susceptible d'intégrer une coalition gagnante. Il sait que la droite n'a pas l'autonomie nécessaire pour passer ce pacte, il compte sur un USFP revanchard pour le mener à bon port. Il paie le prix à payer, séparer le PJD du MUR pour effacer l'image du double jeu, celui du politique et de la prêche. Il va recentrer le parti en vue de 2009 et probablement changer les alliances actuelles au niveau local. Mais il n'a pas les mains libres, parce qu'au sein du PJD cohabitent des tendances très diverses. Il devra se plier à un exercice où il a toujours excellé : le slalom. Son parcours est celui d'un skieur qui n'a pas peur des zigzags, pourvu qu'il avance vers son objectif.
Compensation. Farine
et gaz décompensés
La compensation est appelée à disparaître, puisque des prix non administrés coûtent moins au Trésor public. La farine ne sera plus subventionnée que pour le pain qui ne représente pas plus de 10% de la consommation. De même, la décompensation du gaz butane est pour bientôt, alors même que les prix sont gelés depuis bientôt 15 ans. Cela signifie que les ménages devront s'adapter à une nouvelle donne et débourser plus d'argent. Mais qu'en sera-t-il de l'augmentation des prix? Bank Al Maghrib annonce un taux d'inflation de 2,7% en 2008. Bien qu'il soit supérieur d'un demi point au taux que l'institut d'émission avait prévu initialement, c'est non sans une certaine fierté qu'Abdellatif Jouahri l'a exposé au niveau du Conseil national de la monnaie et de l'épargne. Avec la conjoncture mondiale actuelle, il est vrai qu'il est impossible d'échapper à l'inflation importée. Les importations ont augmenté de 25% durant les cinq premiers mois de l'année en cours. Si l'on supprimait la compensation, l'inflation dépasserait facilement 5%. D'ailleurs, l'inflation sous-jacente, c'est-à-dire celle calculée en écartant les facteurs conjoncturels et l'intervention de l'Etat, atteint 4,9% pour les cinq premiers mois de 2008. Pourtant, en se basant sur l'expérience avec le sucre et l'huile, on est à même de se poser des questions. Les producteurs de boissons gazeuses ne veulent pas reverser les 2000 dirhams de subventions versées par la Caisse aux compagnies sucrières. De même, l'huile subit de plein fouet la conjoncture internationale avec une hausse de plus de 60% en moins de deux ans.
Mutandis. Objectif d'achat d'une à deux sociétés par an
Mutandis, le fond d'investissement que Adil Douiri, l'ancien ministre du tourisme a créé, compte acheter, dans le cadre de ses activités de reprise d'entreprises ayant un potentiel, une à deux sociétés par an. Pour l'instant, le fond est en négociation avec une société dont le deal pourrait être conclu les mois à venir. Douiri avait réussi une prouesse en rassemblant dans le tour du capital de Mutandis un nombre d'investisseurs de renom. Le capital de démarrage s'élevant à 777 millions de dirhams. Dernièrement, la presse s'est fait l'écho de l'introduction du fonds Muteo, un fonds d'investissements créé par Driss Jettou, l'ancien Premier ministre, dans le capital de Mutandis. Ce dernier lorgne des sociétés non pas en difficulté mais dans l'industrie de biens de consommation (textile, agro-alimentaire…) , les services et la distribution moderne.
Hydrocarbures. Gazoil 50 ppm, mais
l'avenir de la Samir compromis
En mars dernier, la Samir a annoncé que son programme d'investissement avait été réalisé à hauteur de 83%. Après plusieurs années de retard, le gasoil à 50 parts par millions de parts de souffre (50 ppm) sera enfin disponible dans les stations services pour remplacer le 350 ppm et le gasoil ordinaire. Il a fallu tout de même que le raffineur investisse plusieurs milliards de dirhams.
Toutefois, la concurrence devrait s'intensifier au point de compromettre les prévisions de rentabilité de la Samir. En effet, les opérateurs sont prêts à se lancer dans des importations massives pour améliorer leurs marges dès que les droits de douane seront supprimés. Une autre menace encore plus importante plane sur le raffineur. International Petroleum Company a obtenu l'aval du gouvernement pour la création d'une unité de raffinage à Jorf Lasfar pour une capacité de 10 millions de tonnes de dérivés contre 5 millions actuellement pour la Samir. 3 milliards de dollars seront investis.
MARRAKECH. Une rentrée fulgurante
De nombreux projets seront inaugurés avant la fin de l'année. Ainsi en sera-t-il de la gare ferroviaire de Marrakech qui a été édifiée dans le cadre du vaste plan de rénovation des infrastructures de l'ONCF. C'est donc une gare conçue dans le style néo-mauresque qui fera face au Théâtre Royal. Cette réalisation viendra couronner le programme composé du tronçon autoroutier Settat-Marrakech et de l'aéroport Menara. Non loin de là, entre les jardins de la Ménara et l'avenue Mohammed VI, le vaste projet «Four Saisons» en est aux dernières retouches. Selon ses promoteurs, il sera ouvert avant le printemps prochain. Par ailleurs, les travaux se poursuivent à une cadence accélérée sur l'extension de Tamansourt : offshoring et villas de luxe seront annexés à la première véritable ville nouvelle du Maroc indépendant. Il est probable que le nouveau stade de Marrakech soit inauguré. Cette réalisation permettra de libérer le foncier occupé par le stade El Harti, situé au cœur de la ville. Du foncier, il en sera libéré également au cœur de Guéliz : La place d'armes et les logements militaires adjacents seront détruits probablement avant la fin de l'année. Une partie des militaires sera affectée à Benguérir et le reste ira habiter Tamansourt. Le lycée Hassan II, situé sur l'avenue Mohammed VI, sera également détruit, remplacé par un établissement dont les travaux sont en voie d'achèvement. Le marché de gros connaîtra les extensions prévues, notamment pour les installations frigorifiques, la voirie et les parkings. Par ailleurs, pas moins de cinq golfs seront édifiés autour de la ville ocre. Ils viendront s'ajouter à ceux qui font la fierté de la cité d'Ibn Tachfine.
Les Afriques à Casa.
Médias et finances
L'hebdomadaire Les Afriques, qui vient de lancer une édition exclusivement marocaine imprimée à Casablanca, compte bien tirer profit de ce marché émergeant, qu'est le Maroc. La décision de s'attaquer directement au marché marocain avait été validée en décembre 2007 dans le but de développer des partenariats avec des éditeurs nationaux africains, afin de réaliser des éditions par pays, imprimées et commercialisées sur place. Le but est d'adapter le titre aux paramètres marketing de chaque pays et de le rendre aussi accessible que possible pour les acteurs économiques africains, les agents de la fonction publique ou encore les étudiants. L'hebdomadaire Les Afriques propose ainsi une édition internationale, une édition Maroc et une édition Sénégal. La régie du journal Les Afriques est assurée à Casablanca par la société Téléstratégie & Associés, dirigée par Abderrazak Sitail, un cabinet de conseil dont la stratégie et la communication d'influence sont bien introduites auprès des décideurs au Maroc. Ce journal financier qui est produit par « Les Afriques Editions et Communication SA » de Genève appartient en fait à Abderrazzak Sitail, qui est Président du Conseil d'administration et à d'autres actionnaires comme Philippe Séchaud, l'Administrateur des banques BICIA-B, BICICI, BICIS, BNP Paribas Mauritanie, ainsi que de PROPARCO et des institutionnels, tels que l'Agence Française de Développement via sa filiale Proparco.
Tennis. En «division
d'honneur»
Pas évident, quand on a été jusqu'à tutoyer les ténors du Groupe Mondial, de se retrouver, pratiquement au bas de l'échelle. Sauf qu'il ne faut pas trop se leurrer. Ce n'est pas toutes les décennies, et encore moins tous les ans, que l'on peut se permettre de compter sur trois joueurs figurant dans les 100 premiers, comme cela fut le cas avec les El Aynaoui, Alami et Arazi… Il ne faut pas oublier, non plus que si l'on a été dans le Groupe Mondial, c'est parce que le Chili avait été suspendu à cause des dépassements commis par ses supporters qui n'avaient pas grand-chose à voir avec le tennis.
Il n'en reste pas moins que le Maroc a vite fait de quitter le Groupe Mondial, à cause des caprices et autres exigences de ces mêmes « ténors » qui lui avaient permis d'évoluer à un haut niveau et de tous ceux qui avaient permis tout cela. Et ce sont ces mêmes pratiques, et ce chouchement exagéré à l'égard de ces vedettes réelles ou supposées qui fait que le Maroc-tennis est tombé aussi bas.
La rentrée ne serait pas de tout repos, mais que l'on se le dise, la relève est là. Elle vient de le confirmer en Tunisie et en Egypte. Il faut juste savoir la préparer à bon escient.
PPS. L'heure de Benabdellah ?
Moulay Smail Alaoui est à la tête du PPS depuis le décès d'Ali Yata. L'homme ne s'accroche pas au strapontin et l'on peut mettre à son actif la démocratisation de la prise de décision au sein du parti. Depuis les dernières élections, il est très chahuté. D'abord, la nomination de Nezha Skalli, par choix du Palais et non du parti, a fait sortir les membres du BP, mais aussi les militants de leurs gonds. Ensuite, la constitution du groupe parlementaire avec le FFD, qui, lui, est dans l'opposition, a troublé les esprits.
Au PPS comme à l'USFP, la crise est profonde identitaire. Alaoui n'est plus l'homme de la situation, c'est ce que pensent les cadors du parti. Les yeux se tournent vers Nabil Benabdallah. Charismatique, il est aussi très impliqué sur le plan organisationnel et l'a démontré au dernier congrès, où il aurait pu réussir le putch s'il le voulait. Avec une constance assez rare par les temps qui courent, il a stigmatisé la manière dont le gouvernement a été constitué, la naissance du MTD et le brouillage politique actuel. Dans la perspective des élections 2009, il jouera encore un rôle essentiel dans la désignation des candidats et des possibles alliances. Sur la ligne de la gauche, il a des petits succès à son actif. Sa détermination face à l'islamisme politique lui donne une stature d'homme de convictions.
Ghellab. L'anti-lobby
Karim Ghellab, le ministre de l'Equipement sera assurément à la « Une » à la rentrée. Téméraire, il a choisi de militer pour faire passer le texte sur le code de la route. Transporteurs, chauffeurs, et même usagers voient rouge. C'est que le texte tape fort et que malgré l'échec de la première tentative, le ministre ne veut pas en démordre. Les lobbys ne veulent pas d'une loi qui punit sévèrement les violations du code de la route. Ghellab, lui, tient la route. 3.600 morts par an, plus de 10 milliards de DH de dégâts sont une raison suffisante. Ghellab devra affronter les lobbys. Pourra-t-il compter sur la société civile ? Les partis, eux, sont divisés et auraient préféré éviter le problème. Ghellab devra afficher ses convictions.
Le parti socialiste jouera la deuxième manche.
Une recette PJD pour sauver la santé de l'USFP
Les socialistes, en dépit de leur longue adversité vis-à-vis des islamistes, auront à méditer les tenants et les aboutissants du 6ème congrès PJD. Et pour cause : appelée à tenir la deuxième manche de son 8ème congrès à la rentrée, l'Union socialiste en crise ouverte depuis le 7 septembre 2007, aura beaucoup à gagner en s'inspirant de la leçon islamiste. Et pour cause : les amis de Mohamed Elyazghi, dont le débarquement du premier poste socialiste a enclenché la crise, n'arrivant pas à se mettre d'accord sur le mode de désignation de la direction, ont dû être secoués par la réussite applaudie par tout le monde, des assises islamistes. Et comme par enchantement, ce qui fait la pomme de discorde socialiste, a déjà fait la force démocratique du PJD. D'abord l'élection directe de par le congrès du chef du parti, et partant, de la direction. Ensuite, un Conseil national, sorte de parlement du parti, avec à sa tête un président qui sera tout sauf fantoche ! Pour les socialistes, la leçon est sinon à suivre, du moins à méditer, pour trouver une sortie commune. Autrement, l'alternative n'est pas belle à imaginer. Reste l'essentiel de la rentrée socialiste : que feront les chef d'affiche de leur crise ? La question a au moins trois réponses. Autant de candidats à la Direction suprême du parti. L'été, sera durement « une basse saison », étant donné la cadence de l'actuelle direction ! Tout se jouera aux derniers moments, avant la fin décembre, date butoir, pour parachever les assises reportées en juin dernier !
Al Adl Wal Ihssan. Les prétendants
à la succession de Yassine
La Jamaâ du cheikh Yassine est à la veille d'un instant décisif dans son existence. La question de la succession du cheikh est à l'ordre du jour depuis quelques mois. Le secret dont a été entouré la dernière crise de santé du guide spirituel du mouvement, cache un malaise et une crise interne. L'éventuelle succession du cheikh Yassine, a ouvert les hostilités entre trois clans, qui se livrent à une guerre froide, en attendant le grand jour. Il y a d'abord le clan familial et Nadia Yassine, le clan du Cercle politique, avec à leur tête Mohamed Abbadi et le clan du Conseil de l'orientation avec Abdelwahed Moutawakil et Mohamed Barchi, dans la guerre de succession. Nadia Yassine, la fille du Cheikh, essaie de tirer profit de sa médiatisation et du procès qu'elle traîne derrière elle depuis 2005. Elle est soutenue dans sa quête par son époux, Abdellah Chibani. Abdelwahed El Moutawakil et Fathallah Arsalane, monsieur communication du mouvement, qui a aussi le titre de porte-parole du mouvement, représentant le courant rationaliste du mouvement. Ils sont plus ouverts vers les autres composantes du mouvement islamiste comme le MUR ou le Mouvement pour la Nation, contrairement à Nadia Yassine, qui ne manque aucune occasion pour fustiger le PJD. Le Conseil de l'orientation, dirigé par le tandem Mohamed Abbadi à Oujda et Mohamed Barchi à Casablanca, tente lui aussi de tirer les ficelles pour cultiver une bonne image auprès des adeptes du Mouvement.
Depuis près de deux ans, l'association vit une situation de guerre latente entre les différents clans. Chaque clan essaie de maximiser la prise du pouvoir au sein du mouvement, et, par la même occasion, d'étendre son cercle d'influence par tous les moyens.
PSU. La guerre des courants
C'est la guerre des courants qui risque de se déclarer dès la rentrée politique. Deux courants du parti : Action Démocratique, qui a comme chef de file, l'alter mondialiste Kamal Lahbib, et Révolution silencieuse, représentée par le gauchiste Mohamed El Wafi, ont envoyé une lettre au BP pour ouvrir un débat sur la situation de stagnation que connaît le PSU. Le document a été finalisé et envoyé au BP du PSU, il y a juste quelques semaines. Le document critique ouvertement l'état-major du parti et l'accuse de tous les maux. Cette dernière est même rendue responsable de la régression que le parti a connue à tous les niveaux. Présenté lors d'un séminaire interne du PSU, le document a été décortiqué par les militants. Le rendez-vous est pris pour la rentrée pour l'ouverture d'un vaste débat sur tous les aspects évoqués dans le document. La réunion du Conseil national prévue au mois de septembre prochain, sera décisive. Il est fort possible que certaines sensibilités des deux courants grêlent leur activité au sein du PSU. Kamal Lahbib qui était pris par les préparatifs du Forum Social Maghrébin sera l'homme de la rentrée chez les militants du PSU et du courant majoritaire qui dirige le bureau politique, Mohamed Sassi et Mohamed Moujahid en l'occurrence.
Ecologie. Nouveau cheval de bataille
Le thème de l'écologie ne sera plus le parent pauvre de la politique au Maroc. Longtemps relégué au second plan dans les programmes des partis politiques, la situation risque de ne plus être la même dès la rentrée. En plus de la création d'un nouveau parti écologiste, la Gauche Verte par Omar Zaidi, une figure de proue de la gauche radicale. D'autres ONG dévouées à la cause, commencent à monter au créneau. Dans différentes régions du Maroc, ces ONG forment des coalitions pour faire du lobbying et mettre la pression sur les collectivités, les communes et même l'administration centrale. Ils sont ingénieurs, militants des droits de l'homme ou politiciens comme Abderrahim Diab, Mohamed Benata, Adib Abdessalem ou Michel Tarier… leur prochaine astuce, est une meilleure coordination entre différentes composantes de la société civile pour échanger l'information sur les atteintes à la nature, le pillage de sable ou forêts pour organiser la riposte. Leurs armes sont les pétitions en ligne, sit-in et tapage médiatique. Ce sont les instruments de choc de ce nouveau groupe de pression en gestation depuis quelques mois à Rabat, Oujda et Khénifra. A l'occasion de la journée mondiale de l'environnement, célébrée chaque année le 5 juin, les écologistes Marocains avaient organisé un sit-in devant le Parlement à Rabat.
Istiqlal. El Fassi vs Khalifa
Le congrès du parti de l'Istiqlal qui se tiendra début octobre ne sera pas de tout repos. Le Secrétaire général et Premier ministre, Abbas El Fassi, brigue un troisième mandat. Pour arriver à ses fins, il faudra amender les statuts adoptés par le congrès extraordinaire qui avait élu Abbas à la place de maître Boucetta. Si tel était le cas, cela voudrait dire que la limitation des mandats n'a jamais été appliquée !
Un homme n'est pas d'accord, M'hammed Khalifa. Le Marrakchi n'a jamais caché sa rivalité avec El Fassi, leur mésentente est régulièrement sur la place publique. Il lui en veut essentiellement pour avoir cautionné sa sortie, peu glorieuse, du gouvernement. Mais leurs divergences politiques sont réelles. Khalifa trouve qu'El Fassi est trop mou, et qu'il fait dans le népotisme. Le Premier ministre trouve son challenger peu politique. Chacun présente en fait une sensibilité différente, coexistant au sein de l'Istiqlal depuis toujours.
Au congrès, Abbas sera soutenu par ses fidèles, mais aussi par des alliés de circonstance, ceux qui ne veulent pas de cataclysme ni d'un duel entre un nouveau Secrétaire général et la Primature. L'avocat Marrakchi compte rallier tous les mécontents, ceux qui le sont pour des raisons politiques, mais aussi personnelles. Khalifa a d'ailleurs déclaré à La Gazette du Maroc « ce qui s'est passé a l'USFP va se passer à l'Istiqlal si Abbas El Fassi maintient sa candidature ». Cette déclaration de guerre peu coutumière chez l'Istiqlal donne un avant-goût des joutes du congrès. Y-a-t-il un troisième homme dans l'ombre ? Nizar Baraka est présenté comme le challenger de l'avenir, mais El Ouafa, silencieux depuis son retour de New Delhi, pourrait être la surprise du chef.
Agadir.
Un lifting de la perle
de Souss
La ville sera dotée, fin 2008, d'une corniche composée d'un espace vert et des aires de repos, et dotée de lampadaires et de sanitaires. Cet espace étendu sur les deux tranches respectivement de 1.300 et 1.500 m permettrait à la ville d'Agadir de disposer d'infrastructures touristiques répondant aux normes de qualité internationale. Pour réaliser le réaménagement et l'extension de la corniche d'Agadir, il a fallu faire appel à l'expertise d'un bureau d'études à Las Palmas qui a pris en charge l'étude technique du projet dont la réalisation coûtera 240 millions de dirhams. D'après le président de la commune urbaine d'Agadir, Tarik El Kabbaj, Une équipe d'employés sera mobilisée pour veiller à l'esthétique et à la propreté de ce service public qui sera ouvert à l'ensemble des citoyens et aux touristes, a ajouté le président de la commune. Aujourd'hui, les travaux avancent à un rythme normal. Les gros œuvres ont été achevés en Juin 2008. Les travaux d'aménagement de la nouvelle corniche de la perle du Souss constitueront en fait un lifting de l'ensemble du front de mer.
Le marché de l'Or.
Une marque de luxe arrive
L'entreprise de fabrication de bijoux au Maroc -ORO Mecanica- spécialisée dans la joaillerie et l'orfèvrerie, devrait ouvrir, dans les mois prochains, une nouvelle usine dédiée à sa marque de luxe, Rafinity. Doté d'une superficie de 3 hectares, dont 22.000 m2 couverts, ce nouveau site à Casablanca devrait nécessiter un investissement de 150 millions de Dh et créer 1.000 emplois directs. Sa capacité de production quotidienne serait de 30 Kg de bijoux, en hausse de 114% par rapport à la production existante aujourd'hui. Cette griffe, 100% marocaine, sera destinée à l'export, notamment à Paris et à Genève. Il est à signaler, par ailleurs, que ORO Mecanica approvisionnerait 5 200 magasins, couvrant plus de 25 % des besoins du marché marocain. Constatant le renchérissement des cours du minerai d'or, ORO Mecanica semble décidée à se diversifier dans le haut de gamme à travers sa nouvelle marque Rafinity.
USFP. Lachgar, Radi et El Gahs
Driss Lachgar a réussi un coup de maître. Celui que l'on présentait comme le perdant du congrès de l'USFP s'en est sorti à bon compte. Mieux, le blocage lui apporte un rôle essentiel : il maîtrise l'agenda. Mais Driss veut plus il utilise la crise de l'USFP pour se mettre en avant et choisit un thème tabou : l'alliance avec le PJD. Il est le seul dirigeant de l'USFP à se révolter contre l'intrusion du MTD dans la vie politique, il l'utilise pour proposer l'alliance avec les Islamistes. Abdelouahed Radi lui est encore dans son schéma initial. Il voudrait devenir le candidat du consensus pour perpétuer la Makhzanisation de l'USFP et l'ex-ministre des Finances est prêt à rentrer dans son jeu. Malki, lui, refuse. Toutes ces combines sont très éloignées de ce que les militants pensent. Ceux-ci veulent des réponses politiques à des questions politiques. Ils réclament une redéfinition d'un parti autonome, de gauche, dans une alliance autour d'un projet qui l'éloigne de la droite, mais aussi de l'Istiqlal. Le report du congrès, et ce qui s'est passé ensuite remet en course Mohamed El Gahs. Longtemps silencieux, il serait prêt à s'engager d'ici novembre. Entre-temps, militants et cadres essayent de l'inviter à éviter que le choix soit entre la peste, un parti de pourris, et le choléra, une alliance avec le PJD.


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