Ils seront cinquante et un athlètes à représenter le Maroc aux J.O. de Pékin. L'essentiel est de participer, mais des chances de médailles sont bien réelles… Le public marocain regardera du côté de l'athlétisme, comme cela est de coutume depuis Los Angeles 1984 surtout quand le Maroc a doublement ravi l'or olympique grâce à Nawal El Moutawakel et à Saïd Aouita. Bien des champions ont émergé depuis, honorant à leur tour le sport national en se montrant les dignes successeurs de prestigieux prédécesseurs à l'image du pionnier Abdessalam Radi qui, en 1962 déjà, s'est adjugé une médaille d'argent au marathon. Pour 2008, ils sont une trentaine d'athlètes à avoir réalisé le minima leur permettant en principe d'être présents à Pékin. Ce qui est loin d'être le cas pour les autres disciplines. Les sports collectifs continuent à être aux abonnés absents, à l'image d'un football qui engloutit une fortune sans prendre part à un rendez-vous si prestigieux qu'un Messi y sera et qu'un Ronaldinho a dû batailler pour y être. Oublions pour rester dans l'athlétisme, un sport où la direction technique se trouve obligée de faire le tri, sachant que, minima ou non, c'est un maximum de trois joueurs par pays qui est retenu pour participer à une même épreuve. Et en l'état actuel des choses, on ne peut ne pas fonder l'espoir sur une Hasna Benhassi qui nous a procuré bien du plaisir sur le 800m, même avec cet argent qui lui colle trop souvent et cette deuxième place qui vient fréquemment remplacer l'or qu'elle rate parfois d'un cheveu. L'or olympique a un tout autre attrait. Mais maintenant que Hasna a acquis une grande expérience et que ces J.O. doivent bien être le dernier rendez-vous du genre pour elle, la première marche du podium ne serait pas pour lui déplaire, ni aux Marocains non plus. Et pour rester avec les dames Meryem Alaoui Selsouli qui est aussi bien dans le 1500m que dans le 3000m, aurait intérêt à se concentrer sur cette dernière distance. Elle n'a certes pas l'expérience d'une Benhassi, mais elle a eu le temps de prouver toute sa classe à Osaka aux derniers championnats du monde, et surtout dans quelques meetings, et notamment, ceux de Rabat et Tanger. On compte sur eux On ne dirait pas non à du bronze venant de la part d'une fille en début de carrière, à ce niveau. Pour le 1500m féminin, une Ibtissam Lekhouad, si elle est au top le jour «j», peut bien nous réserver quelque belle surprise. Tout comme un Amine Laalou, qui, au fil des rencontres et des meetings, ne cesse de s'imposer comme patron du 800m hommes. Il vient de régner en seigneur sur la distance, à Rome, puis à Barcelone et entre les deux, c'est au public marocain, à Tanger, qu'il était venu faire apprécier sa classe. Le 3000 steeple, autre épreuve à avoir comblé les Marocains. Et là, c'est Abdelkader Hachlaf qui nous promet de grands moments. Tout comme Abdelaati Iguider qui s'est fait sacrer champion du monde juniors en 2005, à Rome, dans des conditions rocambolesques. Après avoir perdu beaucoup de temps, il semble au mieux de sa forme depuis qu'il s'entraîne sous la houlette d'un certain Abdelkader Kada, celui qui a accompagné Hicham El Guerrouj dans sa fulgurante ascension. Le public doit appeler de tous ses vœux bien d'agréables surprises signées d'athlètes moins connus, mais tout aussi valeureux. Ce même public regrettable également ailleurs, s'envole vers d'autres sports et sportifs présents à Pékin. Et là, le mérite revient, ne serait-ce que par le nombre, de qualifiés (10): Une première, à la boxe. Peut-on espérer quelques médailles, maintenant que le record de participation est battu? Les responsables fédéraux restent prudents, et modestes surtout. « Tout dépend, disent-ils, du tirage au sort. Nos boxeurs ont de bonnes potentialités, ils se sont bien préparés, mais de là à rivaliser avec des Cubains, par exemple… » Le judo également a battu son propre record. Et tout comme la boxe, il faut un tirage clément pour aspirer à quelque sacre. Sur la liste, figurent Safouane Attafe (-81kg) Mohamed Asri (-90), Rachid Rguig (-60), Younes Ahmadi (-60). Le taekwondo qui fait parler de lui dans différents tournois, verra la participation de l'omniprésente Mouna Abderassoul (-67kg), Ghizlane Toudari (-49) et Abdelkader Zrouri (+80). L'escrime est également de la partie avec une double présence grâce à Issam Rami à l'épée et Ali Xavier au leuret. Tous deux exerçent en France. Sara El Bekri évoluant également en France à Lyon, aura pour mission de représenter la natation nationale. Elle a réussi à avoir le minima au 100m et 200m brasse.