C.V. Je suis né à Ighazzazen, au Maroc, en 1975. Je vis et travaille à Amsterdam, aux Pays-Bas depuis 1979, année où j'ai rejoint mon père qui travaillait alors à Rotterdam.. Synopsis C'est une histoire qui se termine mal, oui. On peut le voir comme ça. Au premier degré, c'est l'histoire d'un couple et de deux familles qui se déchirent, d'abord pour pas grand-chose puis de plus en plus violemment. Et la noce tombe à l'eau comme vous dites en français. C'est le cas de le dire. Avec une autre lecture, c'est une parabole sur les cassures de nos vies, de nos identités, de nos espoirs, de nos faux-semblants. C'est une histoire universelle et intemporelle. Langues Avec vous, je parle français, jusqu'à ce que vous me disiez vos origines italiennes, donc on a parlé en italien. Puisqu'on est au Maroc, on parle ensemble Darija. Chez moi à Amsterdam, je parle néerlandais… et anglais puisque comme vous le savez, le néerlandais est une langue parlée par nous et que par nous. Quand je suis dans le Rif dans ma famille, je parle Berbère. Tout ça pour dire que, encore une fois, les cultures différentes sont une source d'enrichissement pour rencontrer l'Autre et absolument pas un obstacle à cette rencontre. Mahmoud Darwich, le grand poète palestinien a dit : «l'identité n'est pas un héritage, mais une création». J'essaie de créer à mon petit niveau, une identité de citoyen du monde. Débuts J'ai très vite commencé à écrire en néerlandais -mais je parlais en berbère- et j'ai fait tous les concours littéraires qui me tombaient sous la main. J'en ai remporté plusieurs dont la Kunstbende arabe et le prix du Centre des arts El Hizjra. J'ai aussi remporté un concours de rédaction organisé par l'Université de Leiden, ce qui m'a permis de gagner une année gratuite d'études à l'université. Consécration Oui si on veut. Le 26 juin prochain je suis invité avec quatre autres écrivains, par le Comité économique et social européen (CESE) qui célèbre, en mai 2008, son 50e anniversaire. J'y lirai les premières pages de mon dernier roman : La grammaire de Personne De Grammatica van een Ni emand, qui sortira à la rentrée. «Mobilité» Le mot-thème du CESE. C'est un mot clé de notre temps : être mobile, c'est construire activement sa vie, suivant ses aspirations. Au travail, la mobilité est un signe d'adaptation à l'environnement et aux changements rapides. C'est un atout. La mobilité, c'est aussi la migration, souvent non un choix mais une nécessité pour ceux dont la survie est menacée. Dans ce cas, trop souvent mobilité est comprise comme menace. Biographie J'ai écrit ma première histoire, à 21 ans, «Noces à la mer» en 1996. Il est passé totalement inaperçu! Un an plus tard, le roman a été nominé pour le Literatuurprize Libris (ndlr : le Goncourt néerlandais) et je l'ai eu ! Le livre a également remporté le Geertjan Lubberhuizen-prix pour le meilleur premier travail. Ensuite ça a été la traduction du roman, notamment en Angleterre, aux Etats-Unis, en Israël, en France et en Allemagne. En 1999, j'ai reçu le prix français du Meilleur Roman Etranger. Mon second roman, De langverwachte, a été publié en 2002 (six ans plus tard) et a reçu le prix Libris Literature. Depuis, j'ai publié des romans (Laat het morgen mooi weer zijn, 2005, Feldman en ik, 2006), des pièces de théâtre et, à l'occasion, des textes journalistiques. En 2005, en collaboration avec l'historien Herman Obdeijn, j'ai publié Marokko door Nederlandse ogen 1605-2005. Mon troisième roman, Laat Het Morgen Mooi Weer Zoun n'a reçu aucun prix (grand éclat de rire) mais de bonnes critiques.