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Après le bac : Quelle vision ?
Publié dans La Gazette du Maroc le 27 - 06 - 2008

Bien qu'elle vienne d'avoir le titre de bachelier, la pépinière de potentialités nationale manifeste son inquiétude quant à la question que tout le monde pose naturellement : Que sont-ils prêts à faire après le bac ?
Reportage.
Les résultats de baccalauréat ont apporté à chacun leurs lots de joie ou de déception. Pour celui qui a réussi, tout en profitant de cette joie, son regard s'est déjà tourné vers un autre horizon «après le Bac». Ce reportage a été amorcé par des questions qui dépassent largement, en importance, les quotidiens d'apothicaires des acteurs d'un système d'enseignement en panne : Quels sont les horizons offerts aux jeunes bacheliers  ? Comment perçoivent-ils l'enseignement supérieur aujourd'hui ? Quelle vision ont-ils après le bac ? Accordent-ils plus d'importance à l'enseignement privé ou public ? Que proposent-ils pour le changement positif d'un système jugé en panne ? Autant de questions que nous avons posées aux jeunes que nous avons rencontrés. Notre surprise était grande face à une pépinière de potentialités qui a débattu ouvertement de la politique de l'enseignement et de ses problèmes. Contrairement à ce qu'avancent les partisans d'un certain discours, nos jeunes ne sont ni démissionnaires ni défaitistes, mais tout simplement désenchantés par l'absence d'un encadrement. Ayant eu recours à l'éducation et ils en ont conscience, les jeunes bacheliers aujourd'hui ont atteint une certaine maturité que plus d'un ne soupçonnerait. Ces jeunes bacheliers que nous avons rencontrés ont montré un certain courage et bravoure puisqu'ils ont osé dire tout haut ce que plusieurs adultes pensent tout bas.
Le public : le mal doté
Bacheliers du même établissement de renom, Rayane affirme «J'irai finir mes études aux Etats-Unis et y vivre», quant à Aya, elle se réjouit  : «Malgré le nombre de médecins chômeurs, je ferai quand même médecine. Au pire des cas je travaillerai dans le cabinet de mon père». Il faut dire que les plus aisés ne se soucient pas de l'après bac car les parents sont là pour venir à leur rescousse. Par contre, pour les jeunes de familles modestes, le choix parait très difficile à cerner.
C'est dans ce sens que Jaafar rétorque : «En principe c'est en fonction des notes qu'on est orienté vers tel ou tel établissement, et si un critère de sélection s'impose, c'est celui de la moyenne qu'il faut considérer. Malheureusement, dans certains établissements, il ne suffit pas d'avoir des qualités pour franchir le cap, souvent le piston est le bienvenu. Certains établissements élitistes, sont accessibles aux seuls enfants d'une certaine catégorie sociale». A part l'appartenance sociale, lorsqu'il s'agit d'évoquer l'enseignement après le bac, il y a lieu de distinguer entre le public et le privé. Une fois interrogés sur l'enseignement public, les jeunes rencontrés semblent acharnés contre un système qui a conduit, selon eux, plusieurs à une désillusion. «Je n'irai pas à la faculté ! Beaucoup de personnes de mon entourage ont fait des études supérieures à l'université mais n'ont pas trouvé d'emploi. Il est nécessaire d'opter pour les branches demandées par le marché du travail. D'ailleurs, souvent on ne fait pas les études par vocation mais par obligation» réplique Sara, 18 ans, bachelière du lycée khansa.
Le public : le mal aimé
Plusieurs reconnaissent que la crise du chômage n'est pas dûe au manque de débouchés, mais à la qualité de la formation dispensée par le public. «Parmi les diplômés, il y en a qui ne sont pas assez qualifiés et aptes à travailler» constate Hamza, bachelier du lycée Mohammed V. Lors de cette rencontre, plusieurs ont évoqué l'inadéquation entre la formation acquise auprès du public et le monde de l'entreprenariat. Il a été clair que le système d'enseignement étatique reste emprunt de cette touche d'oppression qui l'a marqué pendant des années. Les idées fusent avec la même sincérité et fougue pour toutes les franges, mais la manière reste à la faveur du système éducatif privé. En dépit de la polémique et de la confusion provoquée par deux interdictions gouvernementales : deux circulaires ont été émises afin de mettre un terme à la délocalisation des diplômes et d'interdire ceux de type masters, rien ne semble altérer l'engouement des étudiants (parents aussi) pour le secteur privé. Peut-on dire que le secteur privé est la baguette magique ? Si c'est le cas, cette baguette est-elle manipulable par toutes les bourses ?
Aissa et Naima, parents de la jeune bachelière Sara, ont affirmé «bien que les établissement privés poussent comme des champignons et qu'il y en a pour toutes les bourses, il est toujours très difficile, même pour les jeunes bacheliers et leurs parents, d'en trouver une bonne». Certes, ils existent quelques établissements qui se démarquent des autres et qui, de par leur sérieux arrivent à maintenir un niveau de qualité acceptable, mais les conditions d'accès demeurent handicapantes. «Nous nous dirigeons vers l'université que lorsque nous n'avons pas des moyens d'aller à l'étranger ou de payer une formation à 50 000 DH l'année dans une école supérieure privée». C'est ainsi que Jaafar a réagi amèrement.
Nombreux sont ceux qui se demandent si, au Maroc, on ne serait pas en train de s'acheminer vers un enseignement ségrégatif. Ces déclarations livrent aux trop respectueux responsables de l'enseignement et compagnie ce que la graine du pays aujourd'hui bachelière pense de son après bac. Leur attitude peut paraître anormale pour certains parce qu'ils sont jeunes et ont une vision idéalisée pour la chose.
Mais quand on ne peut pas se rapprocher d'un idéal en construisant un pont entre ce que l'on est, ce que l'on a, et cet idéal, il faut dire qu'il n'y a pas grand chose à offrir à cette graine de la patrie.
Résultats du bac Des cracs illettrés
L'école marocaine et-elle en train de produire de cracs illettrés ? On serait bien tenté de le croire. Ils ne sont plus très doués les élèves littéraires. C'est la première lecture que l'on fait des résultats du bac. Seul 24% des candidats de cette section ont réussi cette année, alors que près de la moitié de ceux en bac science et technique ont pu décrocher le fameux sésame. Au-delà de la simple appréciation du niveau des élèves, ces résultats cachent des problèmes encore plus préoccupants y compris pour les élèves des sections scientifiques. D'une part, on peut légitimement se demander quel est l'avenir de la culture, mais également des cursus liés aux matières littéraires ? Les trois-quarts des candidats, censés être les piliers sur lesquels la culture devra reposer, n'ont pas le niveau requis. En outre, les matières littéraires ne sont pas une simple question de culture. Car le bac littéraire est celui qui conduit dans les facultés de sciences Juridiques, de sciences Humaines, mais également dans nombre de branches, comme la communication. Il est sûr que ce ne sera pas chez les bacheliers de 2008 que l'on cherchera les futurs génies des métiers de la magistrature, ni les meilleurs communicateurs, journalistes et autres avocats. C'est dire que l'absence de niveau en littérature aura des répercussions certaines sur la formation future de ces compétences dont les entreprises ainsi que l'administration publique ont grand besoin.D'autre part, l'échec des sections littéraires nous renseigne sur le niveau des élèves dans les principales langues utilisées au Maroc dans le monde du travail, à savoir l'arabe, le français et dans une moindre mesure l'anglais et l'espagnol. C'est ce qui tempère l'enthousiasme que l'on pourrait avoir, en constatant que 49.25% des candidats en bac Scientifique ont réussi au premier tour. Il serait illusoire de croire que parce que l'on est un excellent élève en mathématique, sciences physiques, sciences de la vie et de la terre ou en économie et gestion, que l'on est assuré de réussir dans les études supérieures.


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