Que ce soit parmi les élèves, leurs parents ou dans le corps enseignant, les examens du baccalauréat font désormais plus de malheureux de par la difficulté des épreuves et le taux très faible de réussite. Qu'en pensent les uns et les autres ? Les épreuves de la première session du baccalauréat se sont avérées apparemment plus difficiles que prévu. Plus difficiles en tout cas par rapport à l'année 2003. En l'absence, (dimanche début d'après-midi), de chiffres officiels et définitifs, les estimations suite aux résultats au niveau d'un certain nombre d'Académies se révèlent d'un taux qui n'atteindrait même pas les 30 %. Les élèves qui ont échoué ne daignent pas encore accepter la réalité. Ils ne se remettent pas en cause. Pour eux, la plupart des épreuves sont soit trop dures, soit trop longues par rapport au temps imparti. Quelque 250 450 candidats, dont 111 868 de sexe féminin, ont pris part aux examens du Bac 2004. Environ 195.848 des candidats sont attribués à l'enseignement public contre 1735 du privé, tandis que les candidats libres sont du nombre de 52 867. Il s'agit de la deuxième promotion des bacheliers dans le cadre de la réforme de l'éducation et de la formation. Autrement dit, c'est la seconde saison où le baccalauréat n'est plus soumis uniquement aux résultats obtenus lors de l'examen national. Il est géré sur deux ans (les anciennes 6ème et 7ème années). Les résultats des examens subis depuis interviennent par conséquent à hauteur de 50%, le reste étant la somme du contrôle continu (2ème A du Bac) et de l'examen régional, intervenant chacun à hauteur de 25%. Mais visiblement, la nouvelle version n'a rien apporté pour les candidats en vue de leur éviter les perturbations de dernière minute, des crises de surmenage, risque de maladie etc… Que ce soit dans les branches scientifiques ou littéraires, les rouspétances des candidats ratant leur Bac sont les mêmes. Les épreuves de l'examen furent plus que difficiles que toutes les prévisions ou encore inadaptées (à dessein) au temps qui leur fut consacré. Probablement sous l'effet de la déception ou de la colère, les élèves en veulent au système tout entier. Pour leur part, des enseignants affirment que ceux qui ont bien travaillé doivent impérativement réussir, les autres sont d'un niveau en dessous de la moyenne et ne peuvent donc espérer au miracle. Ceux qui ont assisté assidûment aux cours durant l'année scolaire et qui ont pris le temps pour se préparer aux examens ont réussi sans trop de problèmes. Ce à quoi d'autres enseignants répliquent par une autre argumentation : « Comment peut-on s'attendre à de bonnes performances sachant que le niveau des élèves est dégradé ? Et ce n'est pas à cause du Bac mais des deux années qui le précèdent. Le nouveau système fait passer des élèves avec des moyennes de 7 sur vingt lors de la première et la deuxième année du baccalauréat. En d'autres termes, ils ne disposent d'aucune base, et quoi qu'ils fournissent comme efforts le long de l'année de l'examen final, ils n'y arrivent jamais. » explique un prof de mathématiques. Même Les élèves qui ont réussi avec mention, sont d'accord sur le fait que les épreuves furent plus longues que la normale comme l'affirme Samira Saket « Pour les scientifiques, je reconnais que les épreuves de la physique furent trop longues et demandaient beaucoup plus de temps ». Les parents des élèves qui n'ont pas réussi sont furieux contre ce qu'ils appellent cette nouvelle politique de l'enseignement. «Que veulent-ils démontrer avec cette politique d'exclusion ? se demande une mère fonctionnaire d'un candidat. Comptent-ils redorer le blason assez terni du Bac et lui faire retrouver une crédibilité perdue depuis des années? ». Ceux qui ont obtenu leur bac du premier coup sont très heureux même s'ils n'étaient pas nombreux, tandis que ceux qui vont passer en juillet prochain la session de rattrapage faisaient triste mine, tout en gardant l'espoir de décrocher le bac cette année. Le reste sera certainement réparti entre une prochaine année scolaire avec beaucoup d'efforts à fournir, ou la direction des centres de formation, ou encore… l'abandon définitif des études. C'est un phénomène classique, observable dans de nombreux pays, que la déchéance des études s'accompagne de l'inflation des diplômes et des titres. C'est peut-être pour cette raison que le baccalauréat de ces deux dernières années est si difficile à passer. En attendant, il convient de se demander quel serait le nombre des candidats, il s'agit de nos enfants, qui se sont présentés cette année aux examens du baccalauréat qui n'arriveront plus à poursuivre leurs études.