Escroquerie Les moines et le noir Il a suffi à une bande de malfaiteurs de louer une voiture de couleur noire et de porter des costumes pour faire un tabac tant chez les familles que chez les commerçants de l'Oriental. Au nombre de quatre, l'un se faisait passer pour un chauffeur, l'autre pour un directeur de multinationale en Espagne, le troisième pour le directeur de Fadesa et le quatrième pour un ingénieur en Belgique. Ils guettaient les jolies filles et l'un des directeurs se présentait pour demander, à tour de rôle, la main de la fille. La fois d'après, c'est le chauffeur qui revient demander passeport et autres papiers pour l'établissement du visa. Il retournait une troisième fois pour demander entre 500 et 50.000 DH en attendant que son patron revienne d'Espagne. Plusieurs promesses ont été faites et beaucoup d'argent récolté, en plus des chèques sans provision délivrés à des commerçants crédules. Au total, 21 victimes de ceux qui ont déposé une plainte ont été identifiées. A croire ces moines, s'ils avaient tenu leurs promesses, la moitié de la population de l'Oriental serait hors des frontières. SéquestrationLa serveuse servie Le grand taxi quittait Azemmour et roulait vers Bir J'Did. Laila revenait au douar après une rude journée de recherche d'un travail. Elle était serveuse, après avoir été femme de ménage dans des familles ingrates. Bercée par le ronronnement du moteur et le claquement des pneus rechapés sur l'asphalte, elle somnolait. Elle fut désagréablement réveillée par l'ouverture soudaine d'une vitre. Laila, surprise dans son sommeil, a crié. Le passager l'a insultée. Les autres passagers sont intervenus. Le calme est revenu. Arrivé à Tnine Chtouka, le passager est descendu, a sorti un couteau et tiré Laila par le bras. Elle s'est accrochée aux vêtements des passagers, mais le colosse était plus fort. Il a fini par la traîner parterre. Chauffeur et passagers ont supplié le forcené. Couteau en main, il les a arrosés de jets de pierres. Le chauffeur de taxi a rebroussé chemin pour prévenir les gendarmes. L'agresseur a conduit Laila dans une forêt, a abusé d'elle et l'a emmenée ensuite, couteau pointé sur le ventre, dans un taxi clandestin à Azemmour où il l'a violée toute la nuit. Laila n'a pas fermé l'œil. Ce n'est que le lendemain lorsqu'il l'accompagna à la station de taxis, que le chauffeur de la veille, l'aperçut. Il a fini entre les mains du collectif des chauffeurs puis celles des gendarmes. Saisie. De la vache enragée dans une boucherie Après les saucisses de chiens à Sidi Othmane, les tagines à l'âne à Benguerir, place à la vache enragée à Oujda. Le tribunal de 1ère instance de la Wilaya vient de condamner un boucher à trois mois de prison ferme et 12.000 DH d'amende et son associé à un mois de prison ferme et 10.000 DH d'amende. L'arrestation de ces deux personnes est survenue suite à une information faisant état de la disparition d'une vache enragée. En effet, une partie de la viande de la vache enragée, 60 kilos, a été retrouvée chez un boucher du vieux Oujda Souk Sidi Abdelwahhab. C'est à se demander si le bétail à Oujda consomme aussi le Rivotril, ce psychotrope de l'Algérie. Liaisons Ils filaient le parfait amour Haifa n'avait que 23 ans lorsqu'elle a aimé Adil, 33 ans, marié et père d'un enfant. La jeune fille, maquilleuse dans un salon de coiffure, n'éprouvait aucune difficulté à séduire en changeant constamment de look. Ce qui la rendait aux yeux d'Adil davantage séduisante. Homicide. Mort pour une bouteille d'eau-de-vie La récolte était bonne chez les Doukkali-s, l'été dernier. La fête d'un mariage dans un douar battait son plein. El Aita accélérait le rythme sanguin chez la plupart des convives. Hadj et Mustapha, paradoxalement ennemis jurés et amis fidèles, faisaient partie du lot. A l'exception que chacun d'eux occupait un coin de la tente caïdale. Les bouteilles de Mahia que Hadj fabriquait et écoulait clandestinement dans la région leur tenaient compagnie. A l'aube, la fête finit et les invités rentraient. Hadj s'est accroupi sous un arbre, Mustapha sous un autre. Il avait épuisé son stock ce soirlà et a demandé à Hadj, même s'ils ne se parlaient plus, de lui avancer une bouteille. Hadj se mit à l'insulter et à lui sortir, comme dans un annuaire, tous ses défauts. Mustapha s'est relevé, a trébuché puis marché. Quelques minutes après, il est revenu avec une bouteille pleine, achetée chez un autre trafiquant. Il a ensuite passé un savon à Hadj qui a fait semblant d'avaler la couleuvre avant de partir chez lui et revenir muni d'un couteau. Mustapha lui tendit le cou. Hadj a frappé fort. Le sang a giclé. Il lui a donné d'autres coups et a disparu. Ce n'est qu'après le décès de Mustapha que le fabricant d'eau-de-vie s'est rendu à la gendarmerie. Il a été condamné à 25 ans de prison ferme. Leur liaison extra-conjugale a duré, surtout qu'Adil co-louait une garçonnière avec un ami célibataire. Le nid d'amour abritait leur intimité, malgré les ragots qui commençaient à se tisser autour d'eux. Mais avec le temps, le couple violait la discrétion. Le voisinage a conseillé à Adil de laisser tomber la môme pour garder sa femme et son enfant. Il risquait de perdre aussi son poste de fonctionnaire. Bien que follement amoureux d'elle, il lui a fixé rendez-vous dans un glacier de la ville pour lui annoncer la séparation. Haifa n'en revenait pas et a beaucoup pleuré. Elle l'a supplié de rester avec elle et de tenir ses promesses de mariage. Vainement. Adil s'en alla, la laissant face à son triste sort. Haifa l'a appelé des milliers de fois. Elle laissait son travail et le suivait, jusqu'au jour où elle lui dit qu'elle allait tout raconter à sa femme. Adil a marqué un temps d'arrêt dans son obstination et décida de la rencontrer. Dans la garçonnière, Haifa saisit l'habituel moment de répit d'Adil et l'étrangla avec un fil électrique. Comme quoi, même dans l'infidélité, il faut rester…fidèle !