Nouvel habillage pour la Gazette du Maroc, vieux bêtisier. Comme disait Sacha Guitry : « il y a des bêtises qu'on n'en fasse que pour avoir le plaisir de les raconter ». Nouvel habillage pour La Gazette du Maroc, vieux bêtisier. J'aurais aimé vous épater de la manière la plus intelligente, comme qui dirait par exemple que, désormais, Aherdane n'aura pas droit de cité, ou d'être cité. Que plus jamais Ahmed Dgharni, le fameux avocat de «l'amazighitude» ne nous refera des siennes, ou que Nadia Yassine aura atteint l'âge de déguster le silence sage, et lire le crépuscule des idoles, à côté de son gourou de père ! Lastima, comme disent les espagnols ! Mais que faire, je crains bien qu'on aura le même menu : prendre toujours (ou presque) les mêmes et recommencer. Les hommes politiques marocains, et les femmes aussi, auraient fait moins de bêtises, si on les avait avertis qu'ils n'inventent rien ! Le problème, hélas, c'est qu'ils se prennent pour les inventeurs de l'eau tiède. Ah, à propos de l'eau :75 % des établissements scolaires en manquent ! Eh, oui ! C'est la première fois que vous entendez parler ou écrire précisément, de l'enseignement semi-aride? Lire plus haut, vous devriez faire attention aux panneaux sur votre (par) chemin. Car on vous a déjà signifié que nos hommes politiques aiment inventer. Et même les bêtises de l'ère de la craie ! Je suis de l'avis de Sacha Guitry : «il y a des bêtises qu'on n'en fasse que pour avoir le plaisir de les raconter !». Idem pour les gouvernements successifs. Pis, il n' y a pas que l'eau qui manque, les eaux aussi. Usées, s'entend. Non, non : n'allez pas vite en besogne, et il ne s'agit guère d'enseignement écolo. Que nenni. Selon Attajdid du week-end dernier, des chiffres officiels, autant l'est la bêtise, indiquent que 80 % de nos écoles privent leurs élèves de se soulager. Se soulager, oui ! Ni latrines, ni espace vide pour les cas désespérés ! Là, c'est l'enseignement constipé, et vous, pauvres patriotes naïfs, vous vous demandez pourquoi il y a une crise dans le pays ! La grande bêtise, justement, c'est qu'on a des institutions qui ne permettent pas, ou plus, aux enfants, de faire des bêtises gaiement. Ils sont obligés de les faire dans la crispation : quel gâchis pour notre enfance ! Certains en feront quand ils seront plus grands. Devant le siège du ministère même. A l'image des 600 chômeurs qui ont tenté de s'immoler à Rabat ! Munis de bouteilles d'essence et de briquets, ils ont été tentés par le feu. La grande bêtise que l'enseignement puisse enfanter, cinquante ans après l'indépendance, parbleu de flamme ! Le fin mot : le désespoir est aussi l'énigme de la bêtise. Maintenant, le mot de la fin : quelle est la différence entre la science des pères et la technologie des fils, dans un univers où l'eau est une curiosité scientifique et un défi technologique ? Il paraît que c'est aussi menu qu'un filet d'eau, la science, c'est ce que les pères enseignent à leurs enfants avant que ces derniers n'aillent à l'école, et la technologie, c'est ce que les enfants n'auront jamais l'occasion d'enseigner à leurs pères, faute d'eau et de latrines !