ans «Le Maroc et le Monde arabe», Abdelatif Filali, se demande «Lorsque je pense à ce Sahara, je ne peux m'empêcher de me demander : quels voisins le Bon Dieu a-t-il donnés au Maroc ?». L'ancien Premier ministre de Feu SM Hassan II, exprimait ainsi une amertume marocaine vis-à-vis de l'Algérie. Beaucoup, au moins ayant eu la chance de lire son livre «le Maroc et le monde arabo-musulman» se sont, sans doute aucun, rappelés son étonnement, dimanche dernier. Et pour cause : Tanger célébrait ce jour là, le 50ème anniversaire de la rencontre maghrébine, ayant, en 1958 réuni les parti des mouvements nationalistes de l'Algérie, du Maroc et de la Tunisie. En l'occurrence, le FLN, dont la délégation a été conduite par le Premier Ministre algérien lui-même, A.Belkhadem, le Rassemblement tunisien, le Parti de l'Istiqlal de Abbas El Fassi, l'USFP, représenté par Mohamed Elyazghi ! Dans un temps, on aurait eu droit à une logorrhéique platitude, ou à tout le moins, une nostalgique litanie ! On eut droit à un clash ouvert, public et qui a failli compromettre la messe «unioniste». L'histoire : lors de son allocution, Mohamed Elyazghi, a sommé les chefs des «Etats du Maghreb en général, et Bouteflika en particulier, afin d'oeuvrer pour la résolution du problème du Sahara» par le biais de l'autonomie. Il n'en fallait pas moins pour que le Premier ministre algérien, se rebiffe. Visiblement mal à l'aise, il réitère le soutien de son parti et de son pays au Polisario et au principe de l'auto- détermination, cher à nos amis de l'Est. Un clash qui a fortement marqué les festivités et demandé aussi l'intervention du Premier ministre et non moins secrétaire général du PI Abbas El Fassi. Incident clos? Rien n'est moins sûr. Car beaucoup étaient ceux qui espéraient un revirement de la situation au Maghreb au profit d'une entente, même minime. En témoignent les déclarations claires de Said Bouhajjia, le responsable du FLN chargé des affaires du Maghreb en faveur de l'ouverture des frontières maroco-algériennes. Belkhadem lui-même avait fait un clin d'œil en ce sens. Une question pourtant : pourquoi donc faire d'un appel, somme toute évident en pareil cérémonie, une affaire ? La réponse est à chercher du côté du subconscient tourmenté! Retour à Filali. «Comment le Maroc peut vivre au sein d'un Maghreb arabe» avec un chef d'Etat algérien exclusivement obsédé par la destruction du Maroc.Une question un dilemme !