Marié et père de deux fillettes, T.J ne supportait plus la vie dans son village dans la région de Doukkala. Il décide de rompre avec sa femme à cause du chômage et de donner ses fillettes à des proches pour adoption. Un mois après, on lui ramène la plus jeune mourante. Elle succombe à ses brûlures et ses blessures. Originaire des Doukkalas, T.J. décide un jour de se marier et de fonder un foyer malgré le chômage qui le rongeait. Les jours passent et l'espoir de trouver un travail ne le quitte guère. Lui vient alors l'idée de changer de milieu et de quitter le village pour aller travailler dans les champs comme journalier. Le peu qu'il gagne, bien que trop insuffisant, sert à nourrir les membres de sa petite famille qui lui arrive de sourire malgré la pauvreté dans laquelle ils vivent. Mais ce faux sentiment de bonheur ne durera pas longtemps. Si les fillettes n'en savent rien, leur mère n'arrive plus à supporter la vie dure qu'elle mène près d'un mari incapable de subvenir convenablement à leurs besoins. La rupture s'installe et le couple se sépare. T.J. prend ses fillettes , Myriem et Oumaïma, et retourne vivre avec sa sœur aînée, dans le village qu'il avait quitté. Là non plus, malgré toute la gentillesse et l'hospitalité dont la sœur fait montre, T.J. se sent mal dans sa peau. De jour en jour, il voit les petites s'étioler, contrairement à ce qu'il espérait pour elles. Il décide de les donner en adoption à des proches. Myriem, 5 ans, vivra chez un membre de la famille dans le village, tandis que Oumaïma sera adoptée par une nièce dans un douar près de Berrechid. Evidemment, la nièce, Fatna, mariée mais sans enfant, parce que stérile, jurera par tous les Saints qu'elle prendra soin d'elle. Oumaïma part et le père ne reçoit pas de nouvelle de la petite pendant un mois, jusqu'au jour où Fatna lui passe un coup de fil. Elle lui demande de l'attendre tel jour, à l'entrée du douar, de préférence sur une charrette, parce que l'autocar les dépose sur le bord de la route. Aucune autre explication n'est donnée à T.J. Le jour arrivé, à l'heure fixée, il emprunte une charrette tirée par un mulet et attend au bord de la route. Après de longs moments d'attente, l'autocar arrive, Fatna descend avec Oumaïma dans les bras. Pâle et affaiblie, la fillette ne peut plus tenir debout. En cours de route, Fatna explique que la petite a été subitement atteinte de diabète. C'est ce qui explique sa faiblesse. Dans le village, les membres de la famille se regroupent et entourent Oumaïma qui ne prononce pas un mot. Fatna verse quelques larmes demande qu'on l'accompagne sur le bord de la route pour retourner à Berrechid. Les femmes de la famille déshabillent Oumaïma qui ne sent pas bon. Elles découvrent des blessures infectées et des traces de brûlures sur le corps de la petite. Commencent les interprétations, les constats et les pleurs. Oumaïma, dans son profond désarroi, lance un énorme cri et s'éteint. Elle meurt. L'information, de bouche-à-oreille, arrive chez les gendarmes qui font le déplacement. Le corps est transporté à la morgue et l'enquête est ouverte. Fatna est ramenée de Berrechid, avec son mari. Au cours de leurs interrogatoires respectifs, les déclarations des mis en cause vont dans le sens que la fillette était trop agitée. Il lui est arrivé de tomber du haut d'un figuier et c'est ainsi qu'elle a été blessée. Mais comme elle aimait bien l'eau, elle n'a pas laissé le temps aux blessures de se refermer. C'est ainsi qu'elles se sont infectées. Et Fatna d'ajouter que Oumaïma était tellement maladroite qu'en plus des blessures, elle s'est renversée une cafetière bouillonnante sur les pieds. Cependant, le mari, bien qu'il ait donné la même version que sa femme, a déclaré que celle-ci est trop nerveuse et qu'elle ne se maîtrisait pas. Il lui est arrivé, à maintes reprises, dit-il, de la calmer et de lui demander de ne plus frapper Oumaïma. Fatna a été accusée de tortures, coups et blessures ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner contre une mineure …Le mari, quant à lui, devra répondre des chefs d'accusations de non-assistance à personne en danger et complicité.