Dès sa naissance, il y a deux ans, la malédiction la frappait sans qu'elle en soit responsable. Son père ne l'a pas reconnue et un jeune de trente-cinq ans a abusé d'elle. Chaque relation amoureuse commence par un regard, puis un sourire et enfin une première rencontre. C'est une règle à laquelle Malika et Mohamed n'ont pas échappé. Cela remonte à plus de trois ans, à la ville des Roses, Mohammedia. En fait, leur relation s'est vite développée. Pas moins de quelques jours après leur première rencontre, elle a atterri sur son lit. Elle était très heureuse d'être entre ses bras sous le même toit. Il lui a promis de l'épouser tôt ou tard. Elle lui a raconté tout le parcours de sa vie. Elle lui a affirmé qu'elle est issue d'une famille indigente, qu'elle n'a jamais mis les pieds à l'école, qu'elle a mis, dès son adolescence, la main à la pâte, pour gagner sa vie et subvenir aux besoins de sa famille et qu'elle rêve de fonder un foyer avec un jeune homme qui prendra soin d'elle. «Je crois que ce jeune homme ne sera que moi», lui a-t-il répondu. Elle était pleine de joie lorsqu'elle a écouté ses paroles, très mielleuses, convaincantes et rassurantes. Sans aucun doute, elle a tout raconté à ses amies, ses copines et ses voisines de son âge pour partager avec elles sa joie et pour leur dire qu'elle a aussi quelqu'un dans sa vie qui l'aime follement et qu'elle sera, bientôt, son épouse. Au fil de leur relation, Malika est tombée enceinte. Elle lui a révélé que le fruit de leur relation amoureuse se trouvait dans son ventre et qu'elle serait maman. Que restait-il ? Se marier. Mais, Mohamed n'en a pas l'idée. Il s'est révolté contre elle, lui a affirmé qu'il n'est pas concerné par celui qui est dans son ventre et lui a dit définitivement qu'il n'a plus de relation avec elle. Ils ont rompu. Il est parti sans se soucier de Malika ni de son fœtus. Au terme de la grossesse, elle a mis une fillette au monde. Elle a frappé à la porte de Mohamed, l'a sollicité de reconnaître sa fille, de lui donner son nom de famille, de reprendre leur relation et se marier afin de permettre à la fillette de grandir saine et sauve dans un foyer conjugal harmonieux. Mais en vain. Elle a recouru à la justice pour réclamer les droits de sa fillette. Au fil des procédures, Malika était obligée de se débrouiller pour gagner sa vie et subvenir aux besoins de son unique fillette qu'elle remettait à une femme demeurant à Riad Salam contre une somme mensuelle de 500 DH. Seulement, cette femme était dernièrement préoccupée au point qu'elle a demandé à Malika de reprendre sa fillette et la confier provisoirement à une autre femme. Cette dernière qui demeure au quartier Errachidia a accepté de s'occuper d'elle, il y a plus de deux mois, contre la même somme mensuelle. Seulement, Malika a reçu, dernièrement, un coup de téléphone de la part de la femme qui veillait sur sa fillette. Elle l'a informée que sa fillette n'arrivait pas à dormir la nuit suite aux douleurs de sa partie intime. La maman a rejoint la femme, a pris sa fillette et l'a conduite chez un pédiatre. Celui-ci lui a jeté une bombe: «Ta petite fille a été abusée sexuellement». Qui a abusé d'elle ? La mère célibataire a déposé une plainte auprès de la police de la ville de Mohammedia. L'enquête diligentée par la PJ de Mohammedia a révélé qu'un jeune âgé de trente-cinq ans, maçon de son état, qui avait émigré clandestinement en Espagne et refoulé ensuite était l'auteur d'abus sexuels contre ce bébé de deux ans. «Puisque je connaissais la femme qui l'a prise en charge, elle n'hésitait pas à me la confier à chaque fois que je lui en demandais arguant que j'allais faire un tour avec elle», a-t-il affirmé. Malheureusement, il l'emmenait, à chaque fois, chez lui dans une chambre située dans un chantier de construction non loin du Riad Salam pour abuser d'elle. Il a été traduit devant la chambre criminelle à Casablanca.