Mohamed, quadragénaire et père de deux enfants, n'a pas hésité à abuser de sa fille, fruit de son premier mariage. Cette dernière était venue lui annoncer son futur mariage. «C'est une menteuse, M. le président…C'est un coup monté par elle et sa mère qui garde une rancune contre moi depuis le jour de sa répudiation», criait ce père de famille devant les magistrats de la Chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca. Qui était cette personne que Mohamed qualifie de menteuse ? C'était sa fille Malika. Entourée de plusieurs femmes qui la bombardaient de questions à l'entrée de la salle d'audience, elle ne faisait que pleurer. En chaudes larmes. Livrée à un destin aussi cruel qu'inéluctable, elle ne savait quoi dire. Sa mère, qui se tenait près d'elle, se contentait à la consoler et lui demander de retenir ses larmes. Qu'est-ce qui lui était arrivé avec son père Mohamed ? Âgé de quarante-deux ans, Mohamed n'avait pas revu sa fille Malika depuis deux ans. Pourquoi ? Après une vie conjugale de dix ans, Mohamed a répudié la mère de Malika, qui était à son huitième printemps à cette époque-là. Depuis, il ne s'intéressait ni à Malika, ni à son frère aîné. Et pourtant, la mère répudiée ne ménageait aucun effort pour les inciter à lui rendre visite de temps en temps. «Bien qu'il m'ait répudiée et nous ait laissés à notre propre sort, il faut lui rendre visite de temps en temps…», leur répétait-elle toujours. C'est pourquoi, contrairement à son frère, Malika n'hésitait pas à aller le voir de temps à autre, bien qu'il se soit remarié quelques mois plus tard. Au fil du temps, Malika a abandonné les études pour se consacrer au travail. Elle devait gagner sa vie et participer au loyer et aux dépenses quotidiennes qui commençaient à devenir un fardeau difficile à supporter pour la mère. Et durant ces allers-retours entre la maison et le travail, la chance a fini par lui sourire. Elle se rappelle en détail les circonstances qui lui ont permis d'entretenir une relation amoureuse avec un jeune homme, commerçant de son état, qui lui a proposé le mariage. Elle était folle de joie surtout que le jeune futur mari lui a promis de se charger également de sa mère et de chercher un emploi pour son frère. Elle avait enfin le pressentiment que toutes les portes du bonheur lui seraient ouvertes. Entre-temps, le futur mari lui a proposé de fixer une date pour demander sa main. C'est le moment où sa mère lui a suggéré d'aviser son père. Malika, qui a cessé de lui rendre visite depuis deux ans, lui a demandé de l'oublier. «Non, il faut l'aviser…Il doit être au courant de ton mariage…», lui a-t-elle dit. Malika n'a pas pu s'abstenir et a décidé de lui rendre visite le samedi. Parce qu'elle pensait passer chez lui la nuit du samedi au dimanche. Arrivée à destination, Malika a trouvé son père, sa femme étant absente. Cette dernière passera la nuit chez ses parents. Malika s'est assise et a commencé à converser avec son père à propos de son futur mari. Soudain, le père lui a demandé de l'attendre et il est sorti de la chambre. En revenant, il a verrouillé la porte. Malika n'a pas su pourquoi. Le père, qui a allumé le téléviseur, a mis un CD dans le lecteur DVD. Choquée, Malika n'a pas su ni quoi dire ni quoi faire. Son père regardait des scènes à l'eau de rose. Elle s'est levée pour lui demander de lui ouvrir la porte pour partir. En vain. Il lui a intimé l'ordre de se déshabiller. Elle lui a demandé s'il était devenu fou. Mohamed a saisi un tuyau en caoutchouc et a commencé à la fouetter. Il s'est ensuite déshabillé, puis l'a obligée à faire de même. Sans vergogne, il a abusé d'elle dans toutes les positions possibles, se gardant de ne pas la dépuceler. Il ne l'a relâchée que le lendemain matin. Quand elle a relaté cette histoire à la cour, elle n'a pas cessé de sangloter. Alors que son père la regardait comme si rien ne s'était passé. Il a été condamné à 8 ans de réclusion criminelle.