La mère de Rabiâ n'a pas refusé d'accepter Samir, quadragénaire, comme futur mari pour sa fille. D'un report à l'autre de la nuit de noces, la mère de Rabiâ finit par refuser le mariage. Samir commet l'irréparable. «Qu'est ce que tu attends à ton quarante-cinquième année ?…Les hommes de ton âge ont actuellement au moins trois ou quatre enfants…Il faut que tu cherches une femme pour le mariage ou bien je vais te la chercher, que penses-tu donc ?», dit la mère à son enfant Samir. C'est la première fois que ces mots ont trouvé une place dans les oreilles de Samir. Il a rougi et a baissé sa tête sans répondre comme un enfant timide.. « Mes conditions matérielles ne peuvent pas répondre aux besoins du mariage et d'un foyer », répondait-il de temps en temps à ses frères et sœurs quand ils l'encourageaient à se marier. Seulement, ils arrivent à le convaincre qu'il ne s'agit que des vains prétextes. « Qui dispose des moyens qui répondent à tous ses besoins ? Personne. », lui justifiait l'un d'entre eux d'une fois à l'autre pour le convaincre. Samir les rassurait « Je me sens tranquille dans mon état ». Mais la réalité est loin de là. La preuve est qu'il a demandé, la dernière fois, à sa mère de lui chercher une fille dans son douar Ouled Amrane, à Zmamra. Rabiâ, vingt-six ans, était la fille choisie par la mère. Samir était très heureux du choix de sa mère puisque la fille a une bonne réputation et était plus jeune que lui. Les deux familles se sont rencontrées pour se mettre d'accord sur les préparatifs de la nuit de noces. « Je propose de déclarer les fiançailles et d'attendre jusqu'à l'été pour la nuit de noces », propose Samir. La famille de Rabiâ n'a manifesté aucun refus puisque Samir ne regagnait son douar que durant les vacances pour rendre visite à sa famille. L'été arrive et Samir se rend à son douar. « Il faut qu'on reporte le mariage de trois ou six mois», demande-t-il à sa mère qui n'a pas tardé une minute à en parler à la mère de la fiancée. Le prétexte ? « J'ai besoin d'un peu plus d'argent… », justifie-t-il sa décision. «Nous pouvons patienter six mois, mais à condition de ne pas dépasser cette durée.», répond la future belle-mère. La durée est arrivée à terme. Samir n'a pas tenu sa promesse. La famille de Rabiâ a demandé des explications. Elle ne reçoit pas de réponse convaincante. «Je ne sais pas, il me dit à chaque fois qu'il a besoin d'argent», leur dit la mère de Samir. Quelques mois plus tard, la mère de Rabiâ a pris sa décision finale : «Je ne veux plus la marier à Samir». Samir a été informé de la décision de la mère de Rabiâ. Il a laissé sa classe à Casablanca et il a regagné son douar. «Certainement une autre personne l'a demandée en mariage, je ne la laisserai à personne.» pense-t-il. Il rentre chez lui, embrasse sa mère et se dirige vers la cuisine avant de sortir à destination de la maison de sa fiancée. Il demande sa future belle-mère. «Que se passe-t-il ?», lui demande-t-il. «Rien, mais je ne veux plus te marier à ma fille», lui répond-t-elle. «Pourquoi, je tiens toujours ma promesse et je n'ai qu'un problème d'argent pour célébrer la nuit des noces. » « Il y a des gens qui n'ont pas ce problème. », « Est-ce qu'elle a été demandée par quelqu'un ? » La mère n'a pas répondu, elle a gardé le mutisme. Malheureusement, Samir a perdu le contrôle de ses nerfs, il a brandi un couteau et il lui a asséné deux coups. La mère de la fiancée s'est effondrée. Rabiâ a crié. Et comme s'il aurait été réveillé d'un cauchemar, Samir s'est penché sur la mère, pour la réveiller. Mais c'était trop tard. La solution ? Il a brandi de nouveau son couteau…et il s'est asséné un coup pour se donner la mort . Seulement, il a été sauvé à l'hôpital provincial d'El Jadida avant d'être mis entre les mains de la Chambre criminelle près la Cour d'appel d'El Jadida.