Une des digues de Guemassa cède Une des digues retenant le stérile du site minier de Guemassa a cédé suite aux pluies du début de ce mois. D' importants moyens ont été mobilisés afin de pallier les conséquences du problème. Lundi 2 décembre, il est environ neuf heures quand s'effondre l'une des digues de stockage de déchets miniers du site industriel de Guemassa. L'alarme fut donnée immédiatement. Il fallait dès lors arrêter toutes les activités, mobiliser les hommes, en recruter d'autres afin de parer au plus pressé. Il a fallu une heure environ pour que les mesures urgentes soient prises pour limiter les dégâts à leur strict minimum. Il y eut finalement plus de peur que de mal. Comment en est-on arrivé à ce que la digue, contenant des produits non usuels, puisse céder ? S'agit-il d'une négligence de la part de la société? Ce sont en tout cas des questions que l'on est amené à se poser. Les responsables de Managem, notamment Ismaïl Akalay, directeur du site de Guemassa, explique qu'il ne s'agit aucunement d'une négligence. Deux semaines après ces malheureux événements, des journalistes seront invités par les responsables du site industriel afin de venir constater sur le terrain l'avancée des travaux de nettoyage qui avaient été entrepris par la société. D'abord, il s'agissait de savoir ce qui s'est passé au cours de cette fameuse matinée du lundi 2 décembre. Le doigt est pointé sur les fortes pluies qui se sont abattues sur la région au cours des deux semaines qui ont précédé l'effondrement. A partir d'un certain moment, la quantité d'eau a fait céder la digue et s'est déversée à la manière d'une lave volcanique dans le lit d'un Chaâba. Par petites vagues, ce mélange boueux constitué de résidus stériles de la mine dévalera sur 5 kilomètres de longueur. Selon Touria Agueznay, responsable de l'usine et également de la digue, il n'était pas possible de prévoir un tel événement du fait des multiples impondérables qui ont été à son origine. En revanche, ce qu'il était plutôt possible de faire, c'était de fournir tous les efforts nécessaires à la résorption du problème dans les plus brefs délais. Dès lors, il s'agissait de construire des barrages destinés à arrêter la progression de la pulpe en question. Deux kilomètres plus loin, un premier barrage sera construit en amont de l'Oued Nfis, de sorte qu'une contamination ne soit pas possible, comme l'explique Ismaïl Akalay. Cette rapidité d'exécution a été possible du fait de l'arrêt de la production. En effet, pendant cette journée où l'incident est arrivé les moyens de la mine seront mobilisés pour la construction de pistes dans cette zone enclavée et pour ériger les deux autres barrages qui suivront pour la protection de l'Oued Nfis. Tout au long de la Chaâba, 12 autres barrages seront également mis en place. Aussitôt, les autorités seront avisées et se rendront sur les lieux. Une fois la progression arrêtée, d'autres équipes se succèderont pour le nettoyage de la zone qui se poursuit jusqu'à présent. En effet, sur les 5 kilomètres qui ont été touchés par ce produit qui ne présente aucun danger majeur, le curage et le nettoyage se poursuivent. Ainsi, depuis cette date, ce sont pas moins de 100 personnes recrutées par Managem qui participent à cette dépollution. Elles sont aidées de moyens mécaniques allant des pelles chargeuses aux divers camions et pelles retro. Ce sont ces efforts qui ont d'ailleurs fait que les incidences sont inexistantes dans la zone. En effet, pour s'en rendre compte, des prélèvements quotidiens étaient nécessaires au niveau de certains points qui pourraient être touchés. Au total 13 sites ont été suivis dont l'amont et l'aval d'un barrage des environs, des puits dans les fermes environnantes, et d'autres points d'eau. De légères variations ont été observées les 5 et 6 décembre, c'est-à-dire trois jours après l'incident. Et puis plus rien, les choses sont revenues à la normale dans tous les points en question. C'est en tout cas ce qu'expliquent les responsables du site de Guemassa. En vue de rendre crédibles leurs conclusions, ces derniers ont quand même pris la peine d'associer au suivi plusieurs organismes et personnes indépendantes. Ainsi, l'Office national de l'eau potable et les laboratoires LPEE font partie de ceux qui ont effectué des prélèvements. Bien qu'ils n'aient pas encore donné leurs conclusions, les responsables de Managem affichent clairement leur volonté d'apaiser d'éventuelles inquiétudes qui pourraient surgir. Pour l'heure, ils ont clairement montré leur volonté de respecter l'environnement. Car, faut-il le rappeler, il n'est pas possible d'éviter de tels incidents. Pas plus tard que l'année dernière, un minier espagnol avait causé des dégâts beaucoup plus importants que ceux consécutifs à l'incident de Marrakech. Pourtant, ce dernier ne s'était pas senti obligé de procéder au même nettoyage comme Managem a tenu à le faire.