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L'AVENIR DU PAYS PASSE PAR LE DUD : Ouarzazate fait son cinéma
Publié dans La Gazette du Maroc le 12 - 01 - 2008

Quel est le point commun entre Léonardo Di Caprio, Ridley Scott et Scorcese ou encore Omar Charif ou Gérard Depardieu? La réponse est : les studios de cinéma de Ouarzazate. Avec l'ouverture de nouveaux studios, ce dont on parlait il y a quelques années déjà est en passe d'être une réalité, de plus en plus de superproductions sont réalisées à Ouarzazate. Mais Ouarzazate va-t-elle vraiment devenir l'Hollywood de l'Europe et de l'Afrique du nord?
Les sociétés de production étrangères, qu'elles soient américaines, britanniques ou d'un autre pays, retournent volontiers à Ouarzazate. Elles apprécient les bas prix, la qualité de la luminosité, des paysages uniques et le travail de qualité des cinéastes locaux. Les quelques studios de cinéma jouent un rôle clef pour réussir à tourner des films long-métrage ou des films télévisés à gros budget. La tradition de ces studios remonte aux années 60. Les studios de cinéma y sont implantés depuis bien longtemps et la ville des mille Kasbahs compte aujourd'hui trois studios de tournage, dont l'un vient juste d'ouvrir ses portes.
Pour faire de Ouarzazate le leader de l'accueil de tournages cinématographiques, le Conseil de la région de Souss-Massa-Drâa, en collaboration avec le Centre cinématographique marocain (CCM) a mis sur pied une stratégie qui a été présentée au Souverain lors de sa visite à Ouarzazate le 28 décembre dernier.
Pour concrétiser une stratégie dont les ambitions semblent se situer un cran au-dessus des possibilités actuelles de la province, le Conseil avait commandé une étude au groupement Eurocif-Ucotra qui a élaboré un rapport qui a mis l'accent sur les moyens à mettre en œuvre, pour garantir des retombées économiques et sociales pour la région et ses habitants. Ainsi, pour faire de Ouarzazate une destination de tournage performante répondant aux standards de qualité internationaux, dotée d'une offre en studios et décors diversifiée et compétitive, le rapport préconise de développer une stratégie qui s'articule autour de six chantiers principaux. Au menu notamment, la promotion de Ouarzazate, à travers essentiellement la mise sur pied d'un «Film Commission», composé du Centre Cinématographique Marocain, du Conseil Régional du Souss Massa Drâa, du Centre régional d'investissement, entre autres. Le deuxième chantier concerne le développement du concept «one stop shop», à l'instar de Warner Bross Studios à Hollywood et Dreamworld Fim City à Cape Town.
Concrètement, cela veut dire que Ouarzazate a l'ambition de devenir l'unique interlocuteur du producteur en lui offrant tous les services de pré-production, de production et de post-production nécessaires à la conception de son film.
Le troisième volet, qui vise le recensement des compétences et la formation, a pour objectif d'homogénéiser le niveau de l'ensemble des techniciens, en encourageant les nouvelles compétences comme les métiers de scénariste, de truquiste, etc.), alors que le quatrième volet consiste essentiellement à instaurer une veille concurrentielle avec la réalisation régulière d'enquêtes sur les pays concurrents.
Ces enquêtes de terrain se focaliseront sur des critères arrêtés préalablement par la «Film Commission» et concerneraient les coûts salariaux pratiqués, les subventions octroyées etc. Le volet fiscal est également dans le pipe, puisqu'il s'agit de motiver les producteurs pour opter pour les studios de Ouarzazate. La mise en place d'un système d'incitation financière à offrir aux maisons de production, à travers l'octroi d'aides fiscales à l'implantation dans la région et la simplification des procédures douanières pour les importations temporaires de matériel cinématographique est ainsi prévue. Certains pays proposent aux cinéastes étrangers des exonérations fiscales, ou bien ils baissent les impôts des sociétés locales, lorsque celles-ci s'associent en coproduction. La Hongrie offre même une aide financière substantielle débloquée sur le budget de l'Etat.
Pourquoi l'industrie du cinéma tarde à percer ?
A titre d'exemple, le boom de l'industrie cinématographique américaine ne tient pas du miracle, mais il est à mettre à l'actif d'une volonté politique qui a été suivie par la mise en place d'un environnement socio-économique favorable. Le cinéma américain connut son essor artistique grâce à la grande vogue des superproductions, mais cela n'a été possible qu'après la mise en place d'une véritable industrie du cinéma. «Nous devons sortir de l'idée que le cinéma, c'est juste le septième art. Le cinéma devrait être appréhendé également en tant qu'activité économique à part entière avec une stratégie de développement qui tienne compte effectivement de critères de compétitivité propres à toute entreprise», explique Mme Yacoubi, la secrétaire générale du Conseil du Souss.
«On devrait suivre la même démarche utilisée pour la réalisation des autres industries à travers un processus englobant la conception, la fabrication, la commercialisation et la consommation», renchérit un opérateur du secteur qui rappelle d'ailleurs que la problématique du marché qui le sous-tendait semble avoir été mal posée par les cinéastes eux-mêmes. Puisque les structures qui devront permettre aux films d'être l'objet d'une forte demande comme la commercialisation des atouts de la région en matière de cinéma n'avaient pas été bien exploités. Sans oublier des liaisons aériennes inadaptées et des voies de circulation particulièrement meurtrières.
Comment impulser réellement l'essor de cette industrie ?
Les avantages de Ouarzazate, face à la concurrence, sont par exemple les lieux de tournage exceptionnels, en particulier les bâtiments historiques et certains paysages ruraux, une diversité ethnique riche, des coûts de production inférieurs de 50 % à ceux pratiqués aux Etats-Unis, mais ce sont les infrastructures qui jouent le rôle le plus important  : essentielles au bon déroulement de la production d'un film, elle sont souvent décisives. Qu'il s'agisse des possibilités d'exploitation du temps libre de l'équipe, ou d'assurer la présence d'un grand nombre de personnes douées et expérimentées, ou de recevoir en un temps record un matériel indispensable, aujourd'hui, la province n'a pas beaucoup à offrir aux cinéastes.
«On ne peut pas être concurrentiel sur les services offerts par les studios à partir du moment que quelle que soit la technicité acquise par nos professionnels, nous serons toujours en deçà de ce que proposent les Américains ou même des studios tchèques ou roumains. Par contre, nous avons des atouts uniques : la luminosité exceptionnelle de Ouarzazate, un climat saharien, des figurants qui s'adaptent très vite et ces studios à l'air libre que sont les paysages magnifiques de la région», précise Nourredine Saïl, le patron du CCM.
Même constat évoqué par Saïd Ameskane le député de la région : «On a effectivement des paysages majestueux, une luminosité exceptionnelle et de plus en plus de professionnels techniques et d'artistes particulièrement doués qui sont sous utilisés par l'industrie. Ouarzazate pourrait certainement devenir leader en matière d'accueil de tournages cinématographiques en Afrique et même en Europe dans quelques années. On dispose déjà d'une offre intéressante en studios et décors diversifiés qui répond aux standards de qualité internationaux. Mais il faudrait règlementer sérieusement le secteur, pour éviter que des intermédiaires véreux qui ne sont même pas de la région se sucrent, en empochant des bénéfices scandaleux, alors que les figurants, par exemple sont payés des clopinettes».
L'élu rappelle que le développement de la région incombe à toutes les structures gouvernementales. La plupart des intervenants locaux se plaignent d'ailleurs du fait que la région n'a jamais représenté un intérêt quelconque pour le gouvernement avant que le souverain ne s'y rende. Aux Etats-Unis, qui restent le modèle en matière d'industrie cinématographique, il n'existe aucune structure officielle chargée du cinéma, pourtant de nombreux organes gouvernementaux sont en rapport avec le secteur. Les uns cherchent à attirer des équipes de tournage dans leur région et font la promotion de leur région sous un jour favorable. D'autres soutiennent les réalisateurs en poussant la police et d'autres interlocuteurs à collaborer, lorsque le tournage de certaines scènes influe sur la circulation, se déroule dans des bâtiments publics ou entraîne des contraintes particulières.
De même, toutes les structures gouvernementales, notamment l'armée, possèdent des bureaux qui aident les réalisateurs à filmer dans leurs locaux, à utiliser leur matériel et même les soldats. Chaque département de l'armée a un bureau qui donne suite aux demandes des producteurs de films. D'autres organes gouvernementaux traitent les demandes de tournage dans des lieux et bâtiments publics, par exemple les monuments et les parcs. Développement durable
D'une manière générale, c'est toute la région qui devrait connaître un développement global. C'est pour cela que le rapport commandé par le conseil du Souss insiste sur «la mise en place d'infrastructures englobant non seulement les équipements dédiés aux tournages, mais également des structures performantes en matière de santé, de télécommunications, et de voies de communication viables.
Pour ce faire, Ouarzazate devra aider à l'implémentation des équipementiers, créer une cité du cinéma (salles de cinéma, palais des congrès), à développer les animations touristiques (bars, restaurants,...), mettre en place des structures médicales d'urgence et d'évacuation et généraliser les télécommunications haut débit tant dans les lieux de tournages que dans les lieux de résidence.
Lors de la dernière visite royale dans la province de Ouarzazate, on a noté que le souverain a présidé plusieurs séances de travail consacrées à l'examen des projets de développement concernant la région Souss Massa Draa en général, et les provinces de Ouarzazate et de Zagora en particulier. Un rythme de travail marathonien qui s'inscrit dans le fil droit de la visite précédente du mois de janvier 2005. Lors de cette visite, les instructions royales données pour faire des provinces de Ouarzazate et de Zagora et de leur région une véritable destination touristique autonome sont à appréhender, comme une véritable feuille de route pour le développement de la région. Ainsi, pour accompagner le développement de la région, il s'agira de valoriser et préserver les ressources hydrauliques de la région, d'accélérer la réalisation des programmes sociaux, de mettre à niveau des mécanismes d'appui à l'investissement privé dans les activités d'accompagnement, enfin améliorer les infrastructures de dessertes routières et aériennes.
Concrètement, ces orientations ont donné lieu à une stratégie de développement dont les axes principaux sont l'industrie cinématographique, le tourisme du désert et l'amélioration de l'animation touristique avec l'ouverture récente de plusieurs musées comme celui des bijoux et arts traditionnels, celui des dinosaures ou encore un magnifique musée du cinéma qui connaît déjà un grand succès. «Au niveau de la province, nous avons plusieurs projets prioritaires, dont le tunnel de Tichka, le développement des liaisons aériennes, le centre de formation aux métiers du désert entre autres», explique Elalem Abdessadek, le chef de la division Economique et des Affaires Sociales de la province de Ouarzazate.
En faisant passer le cinéma du stade artisanal à une véritable industrie, les retombées seraient concrètes pour Ouarzazate et toute la région où une grosse partie de la population vit grâce au cinéma. Jusqu'à présent, la volonté politique faisait défaut, aujourd'hui, le feu vert royal est un signal fort qui devrait débloquer les fonds, réveiller les initiatives et redonner de l'espoir à des populations longtemps oubliées.
Un Fonds de soutien
Pour le développement de l'industrie cinématographique de Ouarzazate et,
pour soutenir et accompagner les activités pouvant améliorer l'attractivité de la filière cinématographique, le Conseil Régional de la région Souss Massa Drâa a débloqué une enveloppe globale de 3 MDH avant de lancer un appel à projet destiné aux candidats désirant bénéficier de ce fonds. Les candidats devront opérer impérativement dans les domaines suivants : Direction de production, Direction casting, Ingénierie, son, lumière Prise de vue , Direction photo, Effets spéciaux, Construction de décors, accessoires, Chef décorateur, Maquillage, coiffure, Costumes, Traducteurs (Langage professionnel), Activités favorisant les synergies entre tourisme et cinéma, Location d'équipement.
Pour avoir droit à un financement, les concepteurs Aojets devront avoir impérativement le siège et le lieu d'implantation du projet dans la Région Souss Massa Drâa, proposer des résultats concrets et innovants au profit de l'industrie cinématographique de la Région et disposer d'une formation et/ou d'une expérience suffisante dans le domaine choisi.
3 questions à Saïd Ameskane, Député de la région de Ouarzazate
Ouarzazate pourrait devenir leader
en tournages cinématographiques
La Gazette du Maroc : Comment pensez-vous que le gouvernement devrait aider l'industrie cinématographique naissante à Ouarzazate ?
Saïd Ameskane : D'abord, il ne s'agit nullement d'une industrie naissante puisque la tradition de tournage existe dans la région depuis les années 60. Ceci dit, le gouvernement devrait contribuer au développement de la région en investissant notamment dans l'élaboration d'une stratégie de mise en valeur visant les valeurs sûres de ces provinces. Nous croyons fermement qu'il importe d'appuyer la croissance de ces secteurs économiques nouveaux, c'est une étape vitale du processus visant à mettre Ouarzazate au premier plan de l'industrie cinématographique de l'Afrique. Une telle stratégie aidera à exploiter le grand potentiel pour ce qui est de faire croître ce nouveau secteur de l'économie.
Quels sont les atouts pour un essor certain de l'industrie cinématographique ?
On a bien entendu des paysages majestueux, une luminosité exceptionnelle et de plus en plus de professionnels techniques et d'artistes particulièrement doués qui sont sous utilisés par l'industrie, comme ils ont été pendant trop longtemps exploités par des intermédiaires indélicats qui se sucrent en empochant des plus values incroyables sur leur dos. Pourtant, nous croyons fermement que Ouarzazate pourrait devenir le leader d'accueil de tournages cinématographiques en Afrique et même en Europe dans quelques années. On dispose déjà d'une offre intéressante en studios et décors diversifiés qui répond aux standards de qualité internationaux
Miser uniquement sur le cinéma, n'est pas un peu court comme vision de développement ?
Oui, vous avez parfaitement raison, mais nous espérons d'abord que le développement de l'industrie cinématrographique aura des retombées économiques, sociales et culturelles sur la région. Sur le plan économique, il y aura la création de plusieurs offres d'emploi, ainsi que la promotion touristique de la ville. L'enveloppe globale estimée à 43 millions de dirhams sera versée sur six principaux chantiers dont le premier porte sur la communication et la promotion de Ouarzazate à travers la mise sur pied d'une «Film commission». Sans oublier des initiatives de marketing en vue d'attirer de nouvelles maisons de production dans la région. Tout cela devrait tenir compte d'une politique de désenclavement réel de la région. En tant qu'élus, nous militons fermement pour le renforcement et l'amélioration des liaisons aériennes desservant Ouarzazate, la réalisation de la voie expresse Ouarzazate-Taroudant et surtout le financement du tunnel du Haut Atlas qui devra passer par Tichka et dont le coût ne dépasse pas les deux milliards de Dhs.
La stratégie en deux mots
Au stade actuel, le Conseil du Souss a défini la stratégie à mettre en œuvre avec des objectifs à l'horizon 2016. Pour une enveloppe estimée à 43 millions de dirhams, il faudra mettre sur place une stratégie qui s'articule sur 6 chantiers à entreprendre dans la décennie à venir. Premièrement la promotion de Ouarzazate à travers essentiellement la constitution d'une  « film commission », dont le Centre Cinématographique Marocain, et le Conseil Régional du Souss Massa Drâa, sont partie prenante. Cette commission aura pour mission notamment de faciliter l'accueil des tournages et de promouvoir la destination Ouarzazate auprès des producteurs. Le second volet concerne le développement d'un concept de «one stop shop», à l'instar de Warner Bros Studios à Hollywood et de Dreamworld Fim City à Cape town. Ce concept ferait que Ouarzazate deviendrait l'unique interlocuteur du producteur qui lui offre tous les services de pré-production, de production et de post-production nécessaires à la conception de son film. Troisièmement, il faudrait recenser les compétences locales dans un premier temps et assurer leur formation dans un second temps. Le quatrième chantier consiste à instaurer une veille concurrentielle avec un lancement régulier d'enquêtes sur les pays concurrents. Ces enquêtes porteront sur des critères arrêtés préalablement par la « Film Commission » tels que  les coûts salariaux pratiqués, les subventions octroyées, etc. Le cinquième chantier repose sur  la mise en place d'infrastructures englobant les équipements nécessaires aux tournages, à la santé, aux télécommunications et à l'animation sur place. Pour ce faire, Ouarzazate devra entre autres : aider à l'implémentation des équipementiers, créer une cité du cinéma (salles de cinéma, palais des congrès,…), développer les animations touristiques (bars, restaurants,...), mettre en place des structures médicales d'urgence et d'évacuation et enfin généraliser les télécommunications haut débit, tant dans les lieux de tournages que dans les lieux de résidence. Dernière recommandation : il faudra mettre en place un système d'incitation financière à offrir aux maisons de production par le biais d'aides fiscales à l'implantation dans la région, de simplification des procédures douanières pour les importations temporaires de matériel cinématographique, entre autres. En conclusion, si les objectifs sont atteints, les films tournés à Ouarzazate et sa région passeraient de 11 en 2005 à 38 en 2016. Les revenus drainés seraient de l'ordre de 2 milliards de dirhams. Et enfin, les emplois créés suite à ce programme se monteraient à 8000.
Les grands chantiers
•Tunnel de Tichka
Selon une étude réalisée par le Ministère de l'Equipement, cet ouvrage de 10,3 km de tunnel souterrain représente un grand projet structurant dont les retombées directes seront bénéfiques pour la population d'au moins 5 provinces (Ouarzazate, Zagora, Taroudant, Tata et Errachidia relevant de 3 régions du Royaume).
Objectifs : Améliorer le service routier en assurant une liaison de qualité et permanente entre les deux pôles touristiques, participer au développement économique et social des deux régions, améliorer la sécurité routière.
Cout estimatif (DH) : 2.400.000.000,00 dh
•La voie Ouarzazate-Taroudant
(274 km en doubles voies)
La voie reliant Agadir-Taroudant étant déjà réalisée et opérationnelle, des travaux d'élargissement d'un tronçon de 170km sont en cours. L'achèvement est prévu à l'horizon 2010.
Objectifs : Faciliter le déplacement et améliorer la sécurité sur la RN10, axe principal de la région
Participer au développement socio-économique de la région.
Améliorer la sécurité routière.
Assurer une liaison de haut niveau entre les deux pôles touristiques : Agadir (Tourisme balnéaire) et Ouarzazate – Zagora (Tourisme culturel et de désert).
•Aménagement des routes et pistes desservant les sites d'intérêt touristique
La province de Ouarzazate recèle une multitude de sites touristiques situés en général dans des zones dont l'accès est difficile. Ces potentialités demeurent sous exploitées et les zones pauvres concernées ne bénéficient pas des fruits du développement touristique et ses retombées socioéconomiques.
Objectifs : Ouverture de nouveaux circuits touristiques.
Diversification du produit touristique.
Consolidation du positionnement touristique de Ouarzazate (Produit Grand Sud).
Amélioration de la durée moyenne de séjour.
Redynamisation économique et promotion de l'emploi au niveau des zones rurales et montagneuses ciblées.
Cout estimatif (dh) : 71.000.000,00 dh
•Renforcement et amélioration des liaisons aériennes desservant Ouarzazate
Voilà les grandes lignes de ce projet : Programmation de lignes directes à partir des principaux marchés émetteurs, application de tarifs attractifs et réorganisation de la desserte de Ouarzazate à partir de la plateforme de l'aéroport Mohammed V de Casablanca.
Objectifs : Renforcement et amélioration des liaisons aériennes desservant Ouarzazate à partir des principaux marchés émetteurs.
Révision des tarifs et notamment la ligne Casablanca-Ouarzazate.
Amélioration des conditions de desserte.
Amélioration de l'attractivité de la destination et encouragement du tourisme national.
•Equipement des zones touristiques
Sur instructions royales, le projet d'équipement d'une zone touristique d'une superficie de 200 Ha aux abords du lac El Mansour Eddahbi, relevant du domaine privé du Conseil Provincial, est en cours de réalisation dans le cadre d'un appel à candidature lancé par le Ministère du Tourisme. (Sélection définitive des aménageurs développeurs a été faite le mois de Novembre 2006 par le Ministère du Tourisme.) La province avait lancé un appel à candidature pour la sélection d'aménageurs développeurs, en vue de l'équipement d'une 2ème zone aux environs de Ouarzazate. Il a actuellement plusieurs chantiers en cours, avec la construction de plusieurs hôtels de haut de gamme et même d'un casino sur Ouarzazate.
Objectifs : Renforcement et diversification de l'infrastructure touristique.
Valorisation des potentialités touristiques locales.
Promotion et Attrait des investissements et appui à l'investissement privé.
- Cout estimatif (dhs) : 40.000.000,00 dhs


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