L'escroquerie n'épargne aucun domaine. Même lorsqu'il s'agit de rites, les escrocs sont là pour abuser de la confiance des gens honnêtes. Polisseurs de peaux de moutons, ils louent des espaces, délivrent des bons, encaissent l'argent et disparaissent... L'Aid Al Adha, même en tant que grande fête religieuse et qui porte bien son nom (L'Aid El Kébir), n'échappe pas aux escrocs. Si les soi-disant fermiers font lécher à la bête du gros sel pour qu'elle boive beaucoup et par conséquent pèse lourd au poids qui équivaut à une somme d'argent conséquente, d'autres transporteurs s'en vont avec le mouton laissant derrière eux l'acheteur en larmes. Certaines autres personnes, se faisant passer pour des gardiens, louent des garages sous des immeubles dans des quartiers populaires et proposent leurs services de gardiennage à ceux qui habitent des appartements étroits dans des résidences du centre-ville. Deux jours avant l'Aid, ils chargent, la nuit, les bêtes et s'en vont vers des destinations inconnues, ne laissant même pas la clé sous le paillasson. Ceux qui ont échappé aux vols dans les souks aux moutons, et qui ont la chance de sacrifier la bête selon les rites religieux, se sentent certainement heureux de partager un plat de couscous avec les leurs. Le jour de l'Aid ou le lendemain, voulant garder le souvenir de la fête, ils confient la peau de la bête, mouton ou chèvre, à un polisseur. Celui-ci, n'ayant pas d'activités tout au long de l'année, ne peut donc exercer que provisoirement. Ainsi, le jour de l'Aid, voire une semaine après, des boutiques de polisseurs de peaux de moutons naissent dans les quartiers populaires. Le prix de la prestation pour chaque peau est de 50 DH payables d'avance. Le Mâalem délivre à ses clients des bons portant un numéro avec la promesse de venir récupérer sa «Haïdoura» sous quinzaine. Des dizaines et des dizaines de peaux sont entassées dans l'espace loué à l'occasion. A la première réclamation d'un client mécontent du retard, une fois les poches remplies et le nombre atteint, le faux Mâalem disparaît avec les peaux et l'argent… On imagine les sommes récoltées si l'on additionne les 50 DH aux kilogrammes de laine et au nombre de peaux… CAMBRIOLAGE Le voleur des 40 appartements dans les filets Enfin, un autre Arsène Lupin est tombé, mais cette fois-ci à Kénitra. Un dimanche de la 2ème semaine du mois en cours, où il croyait que les occupants d'un appartement étaient en voyage. Pris en flagrant délit de vol avec effraction, le mis en cause devait passer à table : une dizaine d'appartements cambriolés à Kénitra et une trentaine entre Casablanca et Mohammédia, ville où réside et se réfugie le présumé coupable qui avait rendu la tâche difficile aux enquêteurs Kénitris. Ils le croyaient de chez eux, alors qu'il opérait et rentrait dans la ville des roses. L'accusé, qui tenait à son élégance, portait sur lui une fausse carte d'identité nationale volée à un médecin et sur laquelle il avait apposé sa photo. Cette affaire rappelle celle de l'autre «Arsène Lupin» Casablancais qui avait lui aussi fait plusieurs victimes avant de tomber dans les filets de la police. Les deux voleurs ne ramassaient dans les appartements cambriolés que les objets de grande valeur et légers à transporter.