Le festival de Marrakech a réuni un parterre de stars qui feraient pâlir d'envie les autres grandes messes du 7e Art. Une fête où les happenings n'étaient pas uniquement ceux des stars et des paillettes, mais aussi l'occasion d'assister à de grands films avec des messages universels. Si l'on en croit les dires de Leonardo Di Caprio, un habitué des festivals de cinéma, Marrakech gardera une place «très spéciale dans mon cœur. C'est ici que l'on m'a rendu hommage au même titre que des artistes que je respecte comme Oliver Stone, Martin Scorsese ou Ridley Scott. Ceci, je ne l'oublierai jamais». Et c'est véritablement un moment de grande émotion de voir ce jeune homme trôner au même titre que ses aînés au panthéon des grandes figures que Marrakech a honorés. Et dans la série en hommage, il y a celui du réalisateur marocain Mostapha Derkaoui, qui a pris sur lui, malgré la maladie, la peine de se déplacer pour être de la fête. Avec une mention spéciale à Martin Scorsese, qui depuis deux ans, est l'un des ambassadeurs du Maroc les plus attachants tant par sa naïveté que par sa bonhomie toute New yorkaise qui lui fait dire que «Le Maroc lui a offert la dernière tentation du Christ et Kundun et que la musique de Nass El Ghiwane est un grand moment de ma vie comme le film Al hal» Bien sûr le débit de Scorsese va au-delà de ce qui peut être traduit en mots, tant les images utilisées pour décrire son amour du festival de Marrakech sont celles d'un cinéaste qui sait reconnaître la beauté et la grâce là où son œil se porte. Et comme l'a laissé entendre le président du Jury, le Tchèque Milos Forman, auteur, entre autres, d'Amadeux, de Vol au-dessus d'un nid de coucou et de Hair, le fait que des grands noms soient là, ce la «veut dire que Marrakech a pris sa place dans le cinéma mondial». Un festival qui tient la route John Hurt, immense icône du cinéma mondial a juste déclaré que sa présence à Marrakech éveille en lui les désirs de tournages, et les souvenirs de grands films d'Orson Wells à Oliver Stone en passant par Hitchcock, les frères Scott, Scorsese, Inarritu et d'autres. Et c'est désormais une tradition à Marrakech, les grands maîtres du septième art sont à l'honneur. Leur présence est un gage de crédibilité, ceci on l'a compris, mais leur apport demeure dans les espoirs que l'on fonde sur la pérennité d'un grand rendez-vous dans le calendrier des festivals du monde. Après Cannes, Berlin et Venise, Marrakech rivalise avec tous les autres festivals de San Sebastian aux Oscars. Et il est là question de programmation, de concept. Au-delà des films, malgré une sélection moins brillante que celles des années précédentes, l'hommage rendu au cinéma égyptien qui fête ses 100 ans est un signe de la valeur que le festival de Marrakech accorde à ce qui préside à sa genèse. Et les grandes stars du film égyptien l'ont tous souligné, de Yousra à Boussi en passant par Nouer Chérif, Izzet El Alayli, Abdelaziz Makhyoun et tant d'autres, ce panorama sur cent ans, a été l'un des moments les plus forts de cette édition. Et là, en marge de la présence de plusieurs dizaines de grandes figures du cinéma et de la télévision arabe, il faut souligner un point qui a retenu l'attention : la place réservée à la culture marocaine à travers le caftan. Le fait de défiler lors de la soirée égyptienne et d'habiller une large palette des stars en tenue traditionnelle marocaine a octroyé à ce festival un plus de profondeur dans la promotion de l'image Maroc. Avec des stylistes de la force et de la puissance de Madiha Bennani, véritable fusée montante du Caftan, le festival a imprimé des traces indélibiles dans la longue marche d'une culture mariée à l'art du beau et du raffiné. Et dans ce sens, ce sont aussi les à côtés du festival qui en ont fait un immense tournant. Des centaines de stars, toutes nationalités confondues, des évènements parallèles, des débats, un panorama presque exhaustif du film marocain, des hommages qui auront abouti à un point d'orgue inoubliable, le passage par Marrakech et le palais des congrès d'Abel Ferrara, qui lui, a su résumer le sens d'un festival : approcher les mondes, expliquer les différences, créer de l'amour.