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El Baradei, l'homme à abattre
Publié dans La Gazette du Maroc le 24 - 11 - 2007

L'Etat d'Israël n'a aujourd'hui qu'un seul ennemi : Mohamed El Baradei. Ce prix Nobel de la paix 2005, «l'Egyptien», selon le fanatique extrémiste, ministre israélien des Affaires stratégiques, Avgidor Liberman appelant à l'abattre, car il est «favorable au monde islamique».
Du jour au lendemain, le directeur général de l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA), est devenu l'homme à abattre, parce qu'il a osé accuser les Etats-Unis de «jeter de l'huile sur le feu dans le dossier nucléaire iranien». Et, de dire, le 29 octobre dernier avec toute objectivité, qu'ils n'avaient aucune preuve que la République islamique d'Iran cherchait à se doter d'une bombe atomique. Mohamed El Baradei est devenu la cible, parce qu'il a tout simplement avoué qu'il est très inquiet des préparatifs militaires des Etats-Unis autour du Golfe, et de mettre en garde contre le «désastre» que représentait une attaque contre l'Iran.
En tant que directeur de l'AIEA depuis 1997, il est le mieux placé pour juger l'ampleur des conséquences du déclenchement d'une 2ème guerre dans la région, où le nucléaire sera probablement utilisé pour dissuader Téhéran. Réalité qui n'a guère plu à Washington, ni à son allié traditionnel Israël et de circonstance, la France. «El Baradei se mêle des affaires qui ne le concernent pas», déclarent conjointement les portes-parole de ces trois pays. Comme si ce dernier était un extra-terrestre et n'a rien à voir avec le monde du nucléaire !
El Baradei ne mérite pas le prix Nobel de la paix, titre la presse israélienne, la semaine dernière. Elle nous rappelle ce qu'avait dit cette même presse, un mois avant «la mort empoisonnée» de feu Yasser Arafat. C'est maintenant qu'on se rappelle que El Baradei est égyptien et musulman et, selon eux, travaille pour son pays et par conséquent, ne mérite pas le prix Nobel de la paix.
Si Mohamed El Baradei condamne l'Iran et ferme les yeux sur l'avancement du programme nucléaire israélien, il méritait les éloges aussi bien de l'establishment américain et d'Avgidor Liberman, ce raciste fanatique israélien qui ne mérite que la prison à perpétuité pour ses déclarations et ses actes.
La déclaration d'El Baradei à la chaîne américaine, CNN, a mis le feu aux poudres, contrariant tous les rapports des services de renseignements occidentaux concernant le programme nucléaire iranien. Il rappelle ainsi les mensonges similaires qui avaient accéléré la frappe de l'Irak. Les Israéliens ont pris les propos d'El Baradei comme alibi, pour ne pas adhérer, comme le disait, Aharon Abramovitch, le directeur général, auprès du Ministère des affaires étrangères. Comme si l'Etat hébreu ne cessait de frapper aux portes de l'AIEA, pour rejoindre le club des Etats rejetant la prolifération des armes nucléaires.
Le trio, USA, Israël et la France, qui a choisi de jouer «solo» en dehors de sa Communauté européenne, craint, en réalité, l'opposition de la Russie et la Chine aux sanctions économiques imposées contre la République islamique d'Iran. D'ores et déjà, ces Etats sont convaincus que El Baradei ne changera pas sa position dans son rapport supplémentaire, qui sera présenté au Conseil de sécurité de l'ONU, à la fin du mois de novembre. Le cas échéant, ce sera un coup fatal pour les efforts déployés jusqu'à présent pour condamner Téhéran.
Les Israéliens rappellent aujourd'hui que les Etats-Unis étaient, il y a deux ans, contre la nomination d'El Baradei pour un troisième mandat. Car, d'après eux, il ne cesse de couvrir le programme nucléaire iranien. De ce fait, il vient de régler aujourd'hui ses comptes avec Washington. Surtout qu'il sait bien qu'il ne briguera jamais un quatrième mandat.
Face à ces menaces «camouflées» des Américains, et plus particulièrement des Israéliens, le directeur que l'AIEA et prix Nobel de la paix, doit désormais faire très attention. Car ces derniers ne respectent rien. Ils l'avaient déjà prouvé par le passé, et à plusieurs reprises. Si le monde arabe et islamique ne se préoccupe pas du sort de cet homme juste et professionnel pour des raisons politiques, son pays, l'Egypte, doit le faire sans aucune hésitation.
Notamment après que des hauts responsables israéliens, dont entre autres, le fanatique, Avigdor Liberman, l'allié d'Ehud Olmert, qui a récemment accusé le Caire d'opter à nouveau pour la relance de son programme nucléaire. De toute les façons, Israël a toujours eu peur du programme nucléaire de l'Egypte qui avait été gelé par Anouar-El-Sadat, après les Accords de Camp David. Alors que l'Etat hébreu ne l'avait pas fait.


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