En consommant définitivement la rupture avec l'ère de l'économie rentière», des déficits chroniques cumulés et des scandales à répétition dans la morale des affaires, le portefeuille public formant le bras armé de l'Etat fort de ses 673 EEP (Etablissements et entreprises publiques) ne cesse d'inscrire la courbe de ses évolutions, ces toutes dernières années, dans une logique continue de trend haussier avec à la clé une «boulimie de plus en plus grande» au chapitre des investissements structurants. "En matière de gouvernance, l'implémentation de la réforme, du contrôle financier de l'Etat sur les entreprises publiques, se poursuit, accompagnée de l'amélioration continue du management de ces entreprises. Elle est appelée à être appuyée par la modernisation du cadre de l'information financière et l'adoption de principes de bonne gouvernance conformes aux standards internationaux», telle est la principale synthèse du rapport sur le secteur des établissements et entreprises publics décliné dans le cadre du projet de Loi de Finances 2008. Incontestablement, les pouvoirs institutionnels dirigeants ont fait mouche en matière de politiques publiques ciblant l'assainissement, la restructuration et le soutien à l'effort de développement dans l'espace de production des richesses nationales. A telle enseigne que les EP se sont érigées en un acteur clé dans la réalisation des grands projets d'infrastructures et de développement dans le pays. En mettant en chantiers près de 41 milliards de DH, un record historique pour la seule année 2006 qui fait beaucoup mieux que 2005 avec un accroissement de 26,8%, générés par les grands travaux d'infrastructures autoroutières, portuaires, ferroviaires et aéroportuaires réalisés ou en cours dans les quatre coins du Royaume. Il faut souligner la prééminence des méga chantiers qui ont fortement stimulé l'économie nationale, à l'instar du complexe portuaire de Tanger-Med, les grands axes autoroutiers et les terminaux aéroportuaires à envergure internationale. Sans oublier les programmes d'habitat social, les équipements de base en milieu rural, notamment l'alimentation en eau potable, l'électrification et les routes de campagne. À l'inventaire, l'Etat marocain produit ses richesses par un effectif de 673 EEP (Etablissements et Entreprises publics) se répartissant en 257 établissements publics et 416 sociétés réparties en 88 sociétés d'Etat (SE), 131 filiales publiques (FP) et 197 sociétés mixtes (SM), et qui représentent 62% du portefeuille d'Etat. C'est le Groupe CDG qui est le plus grand actionnaire public en détenant des parts majoritaires dans plus de 24% des sociétés. Au chapitre des résultats, l'effort d'investissement qui est supérieur de près de 9 milliards de DH comparé à 2005 qui totalisait 32,3 milliards de DH, représente le quart de la FBCF contre 22% une année auparavant et 174,5% des dépenses du Budget général de l'Etat contre 157% en 2005 et 127% en 2004. Les plus importantes entreprises qui investissent sont le Holding Al Omrane (5,5 MMDH), ADM et ONE (4,1 MMDH chacun), ONCF (3,9), ONEP (3,2), RAM (2,7), OCP (2,5) et TMSA (1,6). Pareilles performances sont à mettre aussi au crédit de la capacité d'autofinancement des entreprises publiques qui s'est améliorée nettement pour franchir le seuil des 18 milliards de DH. Les autres agrégats indiquent un chiffre global de 121,4 milliards de DH en hausse de 11,1%, une valeur ajoutée de 44,8 milliards de DH et des résultats nets totalisant 8,3 milliards de DH, ces deux indicateurs s'inscrivant dans la même grandeur de progression que le chiffre d'affaires. Les perspectives s'annoncent meilleures pour soutenir l'effort d'investissements du portefeuille d'Etat qui atteindra 62,9 milliards de DH cette année et 66,6 milliards de DH en 2008. Soit plus d'une vingtaine de milliards de DH en supplément dans les deux probabilités des prévisions économiques. La contribution du Fonds Hassan II pour le développement économique et social s'élève, pour l'année considérée, à 1,3 milliard de DH portant, ce faisant, ses engagements cumulés à près de 17,856 milliards de DH. Enfin, au volet des privatisations, les principales opérations réalisées ont intéressées Comanav, Drapor et Maroc Telecom.