* A part l'emploi, tous les indicateurs sont en nette croissance en 2005. * L'Etat poursuit son programme de libéralisation et de désengagement. * Le nombre des EEP a baissé légèrement, passant de 707 en 2004 à 687 en 2005. Les performances techniques, économiques et financières des entreprises et établissements publics (EEP) enregistrent une évolution en constante progression. Le phénomène s'est accentué depuis 2003 sous l'impact des programmes de restructuration et de la cession partielle ou totale de certaines entités. Des performances qui frôlent ou parfois dépassent les résultats de certaines entreprises cotées. Lors de la présentation du projet de Loi de Finances 2007 devant le Parlement, Fathallah Oualalou, ministre des Finances et de la Privatisation, avait affirmé à titre que «la réforme du secteur des EEP revêt une importance primordiale en raison notamment de la position de ce secteur dans le tissu économique et social du pays. La mise en place d'une gouvernance efficace pour ce secteur est devenue d'autant plus urgente que certains organismes constituaient pour le Trésor une source d'hémorragie permanente ». Oualalou a expliqué, par ailleurs, que «l'un des aspects les plus éloquents des résultats enregistrés dans le processus de réforme du secteur public réside dans le succès des opérations de privatisation qui ont connu un succès indéniable non seulement dans leur dimension financière, mais à travers leurs répercussions structurelles sur le tissu économique et social dans son ensemble ». En 2005, le nombre des EEP a légèrement baissé, passant de 707 en 2004 à 687. Ces entités représentent l'inventaire des établissements publics et des participations financières directes et indirectes de l'Etat et des Collectivités locales. Selon la forme juridique, le portefeuille public se répartit entre 260 établissements publics (EP) et 427 sociétés publiques (84 sociétés d'Etat, 113 filiales publiques et 230 sociétés mixtes). Ces EEP ont réalisé en 2005 un chiffre d'affaires de 109,3 MMDH, soit une hausse de 13,9% par rapport à 2004. Les investissements ont atteint 32,3 MMDH, en hausse de 15%, ce qui représente 7,1% du PIB et 27,8% de la FBCF. La même cadence est observée au niveau de la capacité d'autofinancement qui a dépassé les 14,9 MMDH la même année. En effet, l'effort d'investissement des EEP est marqué par une forte intensification à partir de 2002 et une grande implication des EEP dans les principaux chantiers socio-économiques (eau, électricité, assainissement, routes, enseignement, formation professionnelle et habitat). Pour ce qui est de la valeur ajoutée, elle a enregistré une progression de 19,6% en s'établissant à 40,2 MMDH. Pour le résultat net, les EEP ont enregistré une nette performance de 66,1% par rapport à 2004 avec le chiffre de 7,5 MMDH. L'emploi reste le seul indicateur où les EEP ont régressé. Il a reculé de 10,1%, se chiffrant à 138.632 salariés. Cette situation s'explique par les mouvements de restructuration et de redéploiement des ressources humaines marqués notamment par les opérations de départs volontaires ou de départs anticipés à la retraite et la quasi-stagnation des recrutements. Pour rappel, les orientations stratégiques guidant le pilotage du portefeuille public se fondent principalement sur la libéralisation de l'économie, le recentrage des EEP sur leurs missions économiques et sociales de base et l'amélioration de leur contribution à l'investissement productif du pays. Il est à signaler que des réformes institutionnelles et des restructurations opérationnelles sans précédent ont touché les institutions financières publiques et tout particulièrement le Crédit Agricole du Maroc (CAM) et le Crédit Immobilier et Hôtelier (CIH). Le développement de la contractualisation des rapports entre l'Etat et les entreprises publiques a contribué à une meilleure visibilité sur les programmes d'investissement et à l'instauration de la culture de performance et d'évaluation des résultats. Le rendement du portefeuille public, approché par les ratios de rendement financier « résultats nets/fonds propres» et de rendement commercial «résultats nets/chiffre d'affaires», enregistre une amélioration nette au niveau de ces deux indicateurs. Ces deux ratios ont progressé de plus de deux points en passant respectivement de 4,1% et 4,7% en 2004 à 6,3% et 6,8% en 2005. Cette hausse trouve son explication dans l'effet conjugué de l'évolution positive des ratios de RAM, CDG, ONDA, Office des Changes, Radeem, Comanav et Somathes, atténuée par la diminution des ratios afférents notamment à ONEP, CNSS, ODEP et HAO. Les capitaux propres des EEP ont dépassé 118,3 MMDH en 2005, en progression de 7,9% par rapport à 2004. Cette variation s'explique aussi bien par les augmentations de capital ou des fonds de dotations que par l'augmentation des réserves et des reports à nouveau du fait des résultats non encore affectés. Le total des bilans des EEP, en 2005, s'élève à 466 MMDH, marquant une hausse de 17,1% par rapport à l'année écoulée, et ce en relation avec la consolidation de la structure financière de ces organismes. Les principales augmentations ont concerné : CDG, ONE, CMR, Groupe OCP, CNSS, CAM, ONCF, ONEP, BAM, RAM et ADM.