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HASSAN OULBACHA, CONDAMNE À MORT : «Mon innocence est entre les mains d'un autre»
Publié dans La Gazette du Maroc le 03 - 11 - 2007

Hassan Oulbacha a entamé sa trente-deuxième année avec le même espoir intact de recouvrer un jour la liberté. Il estime avoir payé pour sa complicité dans un crime qu'il qualifie lui-même de crapuleux. Arrêté pour meurtre avec circonstances aggravantes, il est condamné à mort à l'âge de 24 ans. Il est alors le plus jeune locataire du pavillon B du couloir de la mort de la prison centrale de Kénitra. C'est la première fois qu'il accorde une interview à un organe de presse. Il entend y révéler les circonstances du crime, le degré de son implication, sa vie dans le couloir depuis presque douze ans et son espoir d'une réouverture du dossier si son complice acceptait de témoigner pour l'innocenter devant les juges.
Un soir d'été, avec un certain Kacimi Fettah, Hassan Oulbacha se trouve confronté à une situation inéluctable. Un vol qui tourne court. Le plan était pourtant simple : frapper à la porte d'une usine, où un gardien que les deux hommes connaissaient bien, va leur offrir deux places près de lui pour boire un thé. La visite amicale prend très vite des allures d'agression avec la volonté d'en découdre avec un coffre fort. Le gardien de l'usine se rebiffe, refuse de toucher à l'alcool que Kacimi Fettah lui a tendu, une rixe prend corps, ils en viennent aux mains, puis un coup de couteau suivi d'un double coup de hache asséné par le même Fettah Kacimi. Le gardien tombe raide mort, baigne dans une mare de sang, le crâne fendu en deux. Les deux compères prennent la fuite, mais très vite Kacimi Fettah se fait coincer et ramène les flics au domicile de son complice. Hassan Oulbacha sera touché par une lame de couteau, assistera au meurtre, ne prendra rien du maigre butin d'un coup foireux. Nous sommes le 18 juin 1996, Hassan Oulbacha a 24 ans. C'est le jour de son anniversaire (Oulbacha est né le 18 juin 1972 à Rabat). Devant la police, le cadavre, les empreintes, les aveux de Kacimi, Hassan Oulbacha aura beau dire qu'il n'a jamais porté de coup, mais qu'il en a reçu lors de la bagarre, il est considéré comme complice d'un meurtre au premier degré, avec préméditation, aggravé de tentative de cambriolage. La sentence est prévisible : la peine de mort pour les deux accusés. Arrivé dans le couloir de la mort en 1996, il partage le même pavillon avec Kacimi Fettah. Les deux hommes ont souvent parlé de ce meurtre et de ses circonstances sans jamais arriver à un arrangement. Les deux acolytes soutiennent, chacun une version, mais Kacimi Fettah, après douze ans de détention pourra témoigner devant les juges, changer sa version des faits, raconter ce qui s'est exactement passé en 1996. Une chose est sûre, si demain Kacimi Fettah décide d'innocenter Oulbacha Hassan, il y a de fortes chances de voir le procès reconsidéré et par la même, la sentence. Une complicité de meurtre n'est pas un meurtre et la peine de mort pourrait être commuée en une autre sentence, moins extrême. Quoi qu'il en soit, Oulbacha Hassan et sa famille, que nous avons visitée, sont déterminés à poursuivre leurs efforts pour que Kacimi parle. Pour la mère et les sœurs, Hassan oulbacha mérite la peine qu'il a purgée en prison, mais douze années, c'est déjà cher payé pour une tentative de vol. S'il n'a pas porté de coup de hache, il ne peut pas être jugé comme celui qui a porté les deux coups au crâne du gardien de l'usine de Jeans de la zone industrielle de Rabat. Ceci est un fait étayé par plusieurs avocats qui considèrent que la complicité de meurtre dans un cas aussi ambigu que celui-ci ne mérite pas la peine de mort. Si ouverture de dossier il y a et si Kacimi décide d'innocenter Oulbacha des coups de hache, ce dernier serait probablement en liberté.
Interview avec Hassan Oulbacha
La Gazette du Maroc : Vous avez été arrêté à l'âge de 24 ans pour meurtre avec une condamnation à mort. Vous n'avez pas cessé de demander une réouverture de votre dossier, pourquoi ?
Hassan Oulbacha : il m'a fallu beaucoup de temps pour me résoudre à parler et surtout raconter les détails de cette affaire. Oui, voici presque douze ans que je suis dans le couloir de la mort pour un crime que je n'ai pas commis. Je tiens très vite à clarifier une situation qui pourrait prêter à confusion : je ne dis pas que je suis innocent, mais je dis que je n'ai pas tué le gardien Hassan le soir où nous sommes allés voler avec Kacimi Fettah. Je suis coupable d'avoir participé à cette tentative de vol, mais je n'ai pas frappé le gardien, c'est Kacimi qui l'a fait, et il l'a dit devant les juges. Je pense que je mérite de payer pour mes erreurs de jeunesse, pour ma décision d'accompagner Kacimi pour participer au vol, mais je n'ai jamais pensé qu'on en arriverait au meurtre.
Pourtant vous êtes allés à l'usine avec une hache.
C'est là le détail le plus important de mon dossier. Je n'ai jamais su que Kacimi avait une hache sur lui. Je ne l'ai vue que lorsque le gardien a sorti son couteau. C'est là que Kacimi a brandi la hache et lui a donné le premier coup, puis un deuxième. D'ailleurs la police a établi que c'était la hache de Kacimi Fettah, et lui-même a avoué que c'était la sienne. Mais comme nous étions deux sur les lieux du crime et que Kacimi a déclaré que j'étais son complice, l'affaire était pliée. J'étais coupable au même titre que Kacimi.
Mais vous avez été touché par une lame de couteau. C'est qu'il y avait coups et agressions physiques auxquels vous avez pris part ?
Oui, j'ai pris un coup de couteau. C'est le gardien qui me l'a porté. C'était au moment où Kacimi et le gardien en sont venus aux mains. Je me suis interposé entre les deux pour les calmer et les séparer, mais le gardien avait senti que nous étions là pour voler, il devait se défendre et quand il a pu me toucher, il n'a pas hésité. Il s'est défendu comme il a pu, et à sa place j'aurais fait la même chose. Vous imaginez un gardien de société qui reçoit deux types, les fait entrer, leur offre à boire et se rend compte qu'il y a un coup qui se trame derrière son dos ! Quand il s'en est rendu compte, il est devenu intenable, comme un fou. Et c'est là je pense, que Kacimi Fettah a décidé lui aussi d'en arriver aux extrêmes.
Dans un sens, vu comment le vol tournait court, il fallait en finir avec le gardien, qui, du coup, devenait un témoin à charge contre vous deux ?
C'est clair. Moi aussi, je l'ai pensé au moment même où il avait insulté Kacimi qui le forçait à boire de l'alcool. Je ne sais toujours pas si le gardien était dans le coup dès le départ, mais j'ai très vite vu que quelque chose n'allait plus une fois que nous sommes rentrés à l'usine. Kacimi avait bien préparé le coup, c'était lui le voleur, lui qui avait déjà eu des démêlés avec la justice. Il savait ce qu'il faisait. Avec le recul, je peux dire que le gardien était dans le coup, mais qu'à la dernière minute il a changé d'avis. Ce qui est fort possible. Et c'est ce qui a poussé Kacimi à recourir à la hache qu'il avait sur lui. Je ne peux me mettre à la place de personne dans cette affaire, mais le gardien était devenu fou, Kacimi avait sorti la hache, et moi j'avais déjà du sang vu que j'ai été touché par le coup de couteau. La suite est horrible.
Racontez-nous la nuit du crime, dans les détails
Je ne peux pas étaler tout ceci comme ça, lors d'une interview, mais c'est très long. Mais je vais vous dire l'essentiel, c'est d'ailleurs ce que j'ai dit à la police et c'est la stricte vérité. Un soir, je me dirigeais vers le hammam et je rencontre quelqu'un que je connaissais du quartier. Nous n'étions pas très amis, mais je l'avais déjà vu à plusieurs reprises. Il m'a demandé de l'accompagner à un mariage. C'était l'été, au mois de juin. Je me suis dit pourquoi pas et j'ai accepté son invitation.
Qui était cette connaissance du quartier ?
C'était Kacimi Fettah que j'ai fréquenté quelquefois, mais je ne peux pas dire que nous étions proches ou amis. Pourtant, je n'ai pas vu d'inconvénient à l'accompagner à ce mariage. C'était une occasion de faire la fête, de boire un coup, de rencontrer des gens et des filles. Je me souviens très bien que Kacimi m'avait dit qu'avant d'aller à ce mariage, il avait quelquechose à faire, qui n'allait pas prendre beaucoup de temps. J'ai laissé tomber le bain maure, et je l'ai accompagné.
À aucun moment, je n'ai su qu'il devait rendre visite à un gardien, ni qu'il avait déjà en tête de voler le coffre de cette usine de Jeans. Nous avons marché vers le quartier industriel, il était presque dix heure du soir, on a parlé de tout et de rien et surtout du mariage. Kacimi semblait très calme et de bonne humeur et je ne me suis douté de rien.
Et quand vous êtes arrivés au quartier industriel, que s'est-il passé ensuite ?
Kacimi a tapé à la porte de l'usine et c'est Hassan qui est venu ouvrir la porte. Il avait l'air très gentil. Il nous a invités à entrer, nous avons pris place à côté de lui dans un petit coin et il a commencé à parler avec Kacimi. J'ai vite compris qu'ils se connaissaient. C'est là que Fettah a sorti du vin qu'il avait sur lui. Il en a proposé au gardien qui a refusé et qui, d'un coup, a semblé très perturbé. Kacimi voulait l'obliger à boire, et les choses ont vite tourné aux insultes et à la bagarre. Tout s'est très vite passé, c'était fort comme situation. On arrive, on entre, tout va bien, et d'un coup, je vois cette animosité entre les deux types, et surtout Kacimi qui s'énerve et le gardien qui voulait que l'on sorte de l'usine. En un laps de temps, tout avait basculé.
Mais avez-vous su qu'il y avait un plan de vol dans cette usine ?
Lors des engueulades entre Kacimi et le gardien, Fettah a parlé du coffre-fort qu'il fallait ouvrir. Le gardien n'a pas été surpris, mais il était dans une colère noire. J'étais entre les deux à essayer de les calmer, mais je n'y pouvais rien, Kacimi voyait rouge, et le gardien voulait le mettre dehors. C'est là que Kacimi a sorti une hache qu'il cachait sous ses habits. Quand j'ai vu la hache, je me suis mis entre les deux, mais je n'ai pas pensé une seconde que Kacimi allait frapper. J'ai pensé que le gardien allait avoir peur et se calmer ou tenter de s'expliquer avec Fettah, mais pas du tout. Le gardien aussi était armé. Il a sorti un couteau pour se défendre et comme j'étais entre les deux, il m'a touché. Ensuite, tout s'est précipité et nous avons été dépassés par ce qui se passait. Kacimi a frappé le gardien qui a été touché une première fois. J'ai eu très peur, mais j'interviens encore et je reçois un coup à la main. Je me souviens avoir crié à Fettah d'arrêter et qu'il fallait nous en aller, mais il n'entendait plus rien. Lui aussi criait fort et le gardien également.
Vous n'avez pas tenté de lui arracher la hache pour éviter le pire vu que déjà un premier coup a été donné par Kacimi, comme vous venez de le dire ?
Non. C'était impossible. J'étais déjà blessé par un coup de couteau et je n'avais aucune arme sur moi. Je suis venu rendre visite à un type, et voilà que deux personnes armées s'entretuaient devant moi. J'ai tenté de prendre le couteau au gardien, mais pas la hache, c'était impossible. Kacimi était furieux et menaçait de frapper encore et n'arrêtait pas de lui demander d'ouvrir le coffre.
Kacimi porte un coup à la tête du gardien. J'ai vu la tête du gardien s'ouvrir en deux. Je n'ai jamais vu une chose aussi horrible. Le sang coulait de sa tête comme d'un robinet. Je savais que c'était la fin pour moi. J'ai vite fait le point dans ma tête sans le vouloir. Un type mort, du sang, dans une usine, ce coffre, la hache, tout s'est embrouillé dans ma tête, et là, j'étais paralysé par la peur et la stupeur. Le gardien tombe sur le sol dans une mare de sang, la tête coupée en deux. Moi, j'avais plein de sang sur la main. Kacimi aussi était couvert de sang. Je vous dis que c'était une boucherie. En un clin d'œil, cet endroit était couvert de sang. Je voulais m'enfuir, courir, mais je n'avais plus de jambes. Kacimi a forcé le coffre et a pris l'argent. Je me souviendrai toujours de ce qu'il m'a dit en sortant : il avait l'air menaçant et furieux quand il m'a mis en garde que si je parlais, il dirait que nous avons fait le coup tous les deux.
Qu'avez-vous fait par la suite ?
Je suis rentré chez moi, j'ai passé une nuit à pleurer et je ne savais pas quoi faire. Je ne pouvais ni dormir, ni sortir, ni en parler à ma famille. J'étais perdu.
J'espérais la mort à ce moment-là. Il y avait un homme mort dans une usine, de l'argent volé et un type qui me menaçait de me faire plonger avec lui. Je sais que j'aurais dû aller voir la police cette nuit, j'aurai tout évité, au moins une peine de mort pour un crime qui s'est déroulé devant mes yeux, mais que je n'ai pas commis. Mais je l'avoue, j'ai été lâche et j'ai eu la peur de ma vie.
Finalement vous êtes complice dans ce crime, même si vous affirmez ne pas avoir porté de coups ce soir-là ?
Je suis complice du crime, mais je n'ai pas tué ce gardien. Je ne savais pas non plus que Kacimi voulait forcer le coffre. Je me suis trouvé dans une situation qui me dépassait, et j'en ai payé le prix fort. Je le dis encore une fois, j'accepte tous les châtiments, mais je n'ai rien à voir avec la mort de cet homme, et je demande pardon à toute sa famille.
Vous dites que Fettah Kacimi peut vous innocenter au moins du meurtre du gardien. Pourquoi ne le fait-il pas ?
Nous en avons longuement parlé ici dans le couloir. Vous savez, on se voit tous les jours. Il sait que je n'ai pas tué le gardien, et moi, je sais qu'il peut me sortir de là. J'ai tout tenté, mais il affirme qu'il veut me garder avec lui dans le pavillon B. Il dit que nous sommes venus tous les deux, et on y restera.
C'est horrible, mais je ne peux pas le forcer à parler. Je ne mérite pas d'être condamné à mort. Je veux bien payer pour ce que j'ai fait et je regrette tout ceci, mais je ne veux pas payer pour un crime que je n'ai pas commis.
Une fois, Kacimi m'a dit qu'il regrettait de m'avoir entraîné avec lui. Mais il a peur de parler et de se retrouver dans une situation pire que la sienne. Pourtant, que peut-il y avoir de pire qu'une peine de mort ? Je lui ai dit, et il m'a promis qu'un jour il parlera quand il sera prêt.
Il y a une organisation mondiale qui suit votre cas ainsi que ceux d'autres détenus à Kénitra. Une visite est prévue pour bientôt qu'espérez-vous ?
Je vais voir ce qu'ils comptent entreprendre comme action pour m'aider à recouvrer la liberté. Mais tout est entre les mains de Kacimi. Il suffit de parler pour que tout mon sort prenne un nouveau tournant. Je suis sûr que je vais sortir de ce couloir, parce que je n'ai pas tué cet homme. Cette injustice, j'essaie de la vivre du mieux que je peux.
Si ces gens de l'étranger peuvent parler avec Fettah Kacimi et entendre sa version, cela pourrait aussi aider. J'attends, et je ne perds pas espoir.


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