La koutla retrouve le goût des réunions et de l'union. Une réunion, tenue la semaine dernière vient rappeler, contre-vents et marées, que l'USFP, le PI et le PPS tiennent à leur bloc. Pour sauver le soldat Abbas ? Une solidarité entre alliés ne serait pas en surplus ! es organes de presse de l'USFP et de l'Istiqlal, n'en ont donné qu'un compte rendu laconique, la réunion, vendredi dernier, de la Koutla démocratique, n'était pourtant pas denuée d'intérêt. Pour les fans de la sémantique, les retrouvailles des trois parti de la koutla ont un sens politique visible. Pour le Secrétaire général du Parti du Progrès et du Socialisme Ismaïl Alaoui, «La Koutla démocratique, dont l'instance supérieure est constituée de représentants des 3 bureaux exécutifs ou politiques, s'est réunie vendredi 26 octobre 2007 au siège de l¹USFP à Rabat. Cette réunion prouve que la Koutla perdure mais qu'elle reste, ce qu'elle a été depuis sa création, c'est-à-dire une instance de concertation au sommet. Cette fonction reste, encore aujourd'hui (et malgré les critiques, peut-être malintentionnées), importante sinon indispensable ». Pas seulement malintentionnées! Car, les critiques ont toujours été nourries par les turpitudes du Bloc lui-même. A dire que l'histoire de la koutla est celle de ses déchirements, aussi passagers soient-ils ! Reste cependant le contexte de la réunion, qui ne manque pas d'interpeller .Il est intéressant de remarquer, que la dite réunion survient au moment même où le maître des céans, USFP réitère son choix de «soutien critique» au gouvernement, dont le Premier ministre n'est autre que Abbas El Fassi, lui-même, faut-il le rappeler, qui est lui-même chef de son allié Istiqlal. Jusqu'à maintenant, aucun commentaire de la part de Abbas El Fassi, ni de son parti. Révélateur, donc. Le seul allié qui a répondu à une question sur le sujet est Ismaïl Alaoui lui-même .Voilà ses propos?: «Le soutien critique de l'USFP au gouvernement alors que ses deux principaux responsables sont membres de ce gouvernement, laisse perplexe au premier abord. Pour plus de précision, il serait bon de demander aux responsables de l'USFP eux-mêmes leur avis sur la question. Toujours est-il que toute action humaine, et a fortiori politique, est critiquable; et il est du devoir de chacun, dans le cadre de la critique et surtout de l'autocritique de mettre le doigt sur les points faibles, les dysfonctionnements possibles». Le petit frère, le Poucet de la Koutla disait tout haut ce que le Grand frère pense tout bas ? On ne le sera pas de sitôt. Une chose est sûre, pourtant?: le groupe Socialiste, au sein de la première chambre n'y est pas allé de mainte morte, une fois le débat sur la déclaration gouvernementale commencé. On y trouve un ton d'opposition, parfois du même bord que le PJD ! Pris entre deux feux ; la fronde des militants et l'engagement moral et politique vis-à-vis de ses alliés, c'est le parti de Mohamed Elyazghi qui aura la vie dure. Il y a deux mois seulement, la même haute instance tenait une réunion qualifiée d'historique, pour annoncer une plate-forme commune, «une plate-forme référentielle de l'action commune des partis la composant». Les dirigeants de cette instance créée en 1992 ont indiqué que : «cette plate-forme est le résultat d'un consensus constructif, de longues années de militantisme commun et d'expériences accumulées dans la gestion du fait national tout au long d'une dizaine d'années ». Le dialogue constructif visant à établir un diagnostic de la situation actuelle du Maroc survivra-t-il aux amertumes et déchirures postélectorales ? En fait, les responsables, savaient pertinemment que leur «plate-forme ne constitue pas un programme commun et ne traduit pas non plus les programmes respectifs de chaque parti politique de la Koutla ». D'où une certaine marge de manœuvre pour chaque formation. Au niveau politique, les choses sont ce qu'elles sont pour chacun, mais en matière économique et sociale, où on les attends, les trois partis doivent rester la main dans la main : chose qui n'est plus acquise.