Polytechnicien, pontiste, iscaïste et massachussetsien, Chakib Benmoussa est le modèle même du technocrate accompli. A la cinquantaine, ce fassi peut s'enorgueillir d'avoir parcouru à la fois les arcanes de la haute -très haute- administration et la capitainerie des fleurons de l'entreprise marocaine. Il a intégré l'Intérieur depuis cinq ans. C'est là qu'il donnera la crème de son savoir-faire. Secrétaire général puis Ministre de ce département, il se distinguera par son efficacité tout en observant une discrétion qui lui vaut un respect mérité de ses concitoyens. Longtemps, le département de l'Intérieur a été au centre de la pratique politique et politicienne. Sous son égide, le ministère recouvre sa dignité. Homme de dossiers, Benmoussa aura permis, pour la première fois dans notre histoire moderne, que l'appareil de l'administration territoriale se dresse contre les pollueurs des échéances électorale, au lieu d'en être, comme dans le passé, le pollueur en chef. Il procèdera également à la modernisation des services centraux qui étaient infestés par le clientélisme, le copinage et la corruption. L'homme est posé, égal à lui-même. Il gardera son sang froid face aux attaques, notamment celles qui le réduisaient à une espèce d'appendice de Ali-El-Himma. Au sein du nouveau gouvernement, il est appelé à rénover les procédures normatives et mieux cadrer l'action sociale déployée par les Walis et les gouverneurs. Bon vent !