L'accélération de la croissance non-agricole et l'autonomisation progressive du PIB de sa forte dépendance des aléas climatiques ont consolidé la dynamique du développement macroéconomique du Royaume. C'est dans ce contexte que l'argentier du Royaume a annoncé une série de nouvelles mesures d'assouplissement de la réglementation des changes. 'est un Fathallah Oualalou qui ne cesse d'aligner des réformes structurelles ou partielles décisives, pour l'avenir économique et la consolidation de la situation financière du Maroc, qui a rendu public, le mercredi 18 juillet, un ensemble de huit mesures destinées à «inaugurer une nouvelle et importante étape sur la voie du renforcement de la libéralisation financière et de l'ouverture sur l'extérieur de l'économie marocaine, en vue de faciliter une insertion réussie de notre pays à l'économie mondiale. Il s'agit, plus précisément, de nouvelles mesures d'ouverture du compte Capital». La «dérèglementation» progressive du marché des changes, par une levée partielle mais «significative» des restrictions qui s'appliquent aux résidents, en matière de mouvements de capitaux, vise à faire évoluer un compte Capital resté en retrait par rapport aux progrès importants, concrétisés au plan de la libéralisation du commerce extérieur, caractérisé par un taux de droit de douane effectif qui ne représente plus que 6% contre 16% dans la décennie antérieure. Risques calculés Les étapes franchies dans la déréglementation entamée au début des années 90, par la libéralisation des IDE et des financements extérieurs pour les entreprises résidentes et la libéralisation des opérations courantes, consacrée par l'adhésion du Maroc aux dispositions de l'article VIII des statuts du FMI en 1993. Trois ans plus tard, la mise en place du marché des changes a démantelé le monopole public exercé par la Banque centrale, dans le domaine de la gestion des devises et la libéralisation des investissements à l'étranger pour les banques commerciales résidentes a renforcé le processus d'ouverture. L'ouverture du compte Capital, vise à encourager le développement du secteur financier et son insertion compétitive sur les marchés internationaux, une meilleure diversification des portefeuilles et une gestion plus rigoureuse des risques. Tout comme les nouvelles mesures sont appelées à encourager le positionnement des exportateurs marocains dans les circuits de distributions mondiaux, à permettre de mieux gérer les effets de l'afflux massif des devises constatés depuis 2001, et à renforcer la confiance des opérateurs nationaux et étrangers dans notre économie. Naturellement, ces opérations ne sont pas totalement sécurisées et c'est le ministre des Finances et de la Privatisation, en personne, qui met en garde: «Bien évidemment, nous sommes conscients que cette ouverture n'est pas sans risque, en raison de la plus grande volatilité qu'elle peut engendrer au niveau de l'économie. Mais ce risque reste, néanmoins, maîtrisé au vu de la situation confortable de nos comptes extérieurs, de la stabilité du cadre macroéconomique, de la diversification des sources de croissance et des perspectives positives de l'évolution de la situation macroéconomique à moyen terme». La première mesure décrétée à compter du 1er août prochain, concerne le relèvement de 20 à 50% de la part des recettes d'exportation pouvant être conservées dans les comptes en devises ou en dirhams convertibles, tandis que la seconde initiative vise à consacrer la libéralisation des crédits acheteurs au bénéfice des opérateurs à l'export. Suivent l'assouplissement des conditions de règlement par anticipation des importations, dont les règlements sont relevés à 40% de la valeur des importations et à 20% pour les importations des services d'une part, et l'élargissement des instruments de couverture contre les risques de change dont la durée est portée à 5 ans, d'autre part. Les cinquième et sixième mesures, intéressent la suppression de l'autorisation préalable pour le placement des compagnies d'assurance de 5% de leur actif à l'étranger et la libéralisation extérieure pour les OPCVM à hauteur de 10% de leur portefeuille. Les dernières mesures bouclant la liste, concernent l'assouplissement des conditions de placement des banques installées à l'étranger et la libéralisation des investissements directs à l'étranger, jusqu'à concurrence de 30 millions DH dans des secteurs liés à leur activité.