Fiat renoue avec son glorieux passé, à travers un modèle particulièrement séduisant. Et son plumage cache un ramage dépassant l'effet de mode. Il a suffi d'une bonne idée, et de quelques ficelles du marketing, pour que la popularité de Fiat (et son cours en Bourse) grimpent en flèche en un temps record. Une bonne idée lancée il y a un peu plus de trois ans, au détour du Salon automobile de Genève : celle de ressusciter la Cinquecento, cette voiture mythique du constructeur italien. Et elle a fini par prendre corps le 4 juillet dernier. 50 ans jour pour jour après son aînée, la nouvelle 500 a été lancée en grande pompe à Turin, lors d'un cérémonial digne d'une fête nationale. C'est que Fiat a bien retenu la leçon de la mode «revival» : faire revivre des légendes automobiles, comme le fit Volkswagen avec la Beetle et BMW avec la Mini, dans un monde aux productions de plus en plus aseptisées, sorties davantage de programmes informatiques que de l'imagination de visionnaires. Première et principale recommandation : copier aussi près que possible, certes en la modernisant, l'esthétique de l'illustre aïeule. Dont acte. On retrouve la même silhouette caractéristique, les mêmes galbes, des ailes et des montants arrière calqués sur l'ancienne… Même le pare-choc et les poignées de portières chromées d'antan sont là ! De quoi séduire les âmes nostalgiques et notamment, la gent féminine, qui va forcément craquer pour son format de poche et sa bouille sympathique. Dans les faits, pourtant, la nouvelle 500 n'a cependant plus rien à voir avec le modèle historique. Plus grande de 50 cm (3,55 m), cette petite citadine pèse près d'une tonne (980 kg), place son moteur sous le capot avant et se veut, surtout, plus chic et bourgeoise. Là où sa devancière ciblait une clientèle populaire, l'héritière s'adresse d'abord à une clientèle citadine, aisée et branchée. À l'intérieur, on retrouve encore le concentré de style néo-rétro, superbement illustré par quelques détails bien pensés. C'est le cas des placages en plastique type bakélite sur la planche de bord, des touches de chrome ici et là, du dessin du volant trois branches, du gros compteur placé derrière celui-ci. Et pour ne rien gâcher, la finition s'avère irréprochable, confirme que la marque a réellement comblé son retard dans ce domaine. Evidemment, l'habitabilité n'a jamais été le premier souci des concepteurs de la nouvelle 500. Si les places avant se montrent accueillantes et l'accès à la banquette arrière se fait sans souci, cette dernière ne peut décemment recevoir, que deux passagers de gabarit moyen. Quant au coffre, il cube 185 litres, soit le minimum syndical, mais une valeur plus qu'honnête dans la catégorie des petites citadines. Du sur mesure L'équipement standard offre direction assistée, vitres avant électriques, autoradio CD/Mp3 et 7 airbags de série. Pour améliorer cet ordinaire, il faudra mettre la main à la poche. Mais là où le constructeur turinois innove, c'est avec un programme de personnalisation tout simplement inédit sur une voiture de grande série. Fiat annonce ainsi plus de 500.000 combinaisons possibles (!), avec de multiples mariages de coloris, de finitions, de jantes et d'équipements, auxquels s'ajoutent une centaine d'accessoires disponibles en option: stickers, renforts de carrosserie, habillages intérieurs spécifiques... De quoi persuader chaque acquéreur que sa voiture modèle est unique. Revers de la médaille, les délais de livraison seront rallongés en conséquence. La peau flatteuse de la 500 cache en fait la plate-forme et les élements techniques de sa sœur Panda, dont les qualités routières ne sont plus à démontrer. Les motorisations, au nombre de trois, sont également piochées dans la même banque d'organes. Il s'agit du 1.2 l essence de 69 ch, du tonique 1.4 de 100 ch (équipé d'une boîte de vitesses à six rapports) et du bloc Diesel 1.3 l Multijet de 75 ch. Disponible à son lancement avec 3 niveaux de finition (Pop, Sport et Lounge), elle en accueillera un quatrième, chargé d'abaisser le prix d'appel à 9.500 euros (contre 10.500 euros aujourd'hui) : même les lève-vitres disparaîtront au profit des ancestrales manivelles ! Mais c'est aussi à ce moment que la très attendue Abarth fera son entrée en scène, avec un bloc de 150 ch. Et ce n'est pas fini : à l'horizon 2009, une version cabriolet et un break devraient venir agrandir la famille! La saga de la Cinquecento est désomais (re)lancée… Et elle passera bientôt par les routes marocaines.