Outre les portes des maisons qui sont d'un cachet très particulier et qui font avec ceux des Oudayas, quelques exemples parmi les plus beaux du Maroc, on retrouve aussi à Salé huit portes monumentales. Bab Sebta, une porte du XIIe siècle qui a été surélevée vers le début du XIXe siècle. Elle se situe à l'enceinte nord de la ville. C'est une porte coudée composée d'une place et de deux bastions perpendiculaires de taille inégale, dont le plus important était défensif. Bab Chaafa, de caractère très pittoresque mais qui porte une signature toute particulière et presque unique à Salé. Bab Maâlka, située au sud-ouest et qui s'ouvre sur le cimetière et la plage. Elle était réservée au passage du sultan lorsqu'il venait visiter Sidi ben Achir ou un autre saint de la ville. Bab jdid, qui est une petite porte sans grand intérêt, mais qui aurait pu prendre plus de poids. Mais depuis les années 60, elle est utilisée comme dépôt. Bab Bouhaja était une grande porte surmontée d'un donjon. Elle fut détruite à la fin des années 60. Bab Dar Sinaâ, appelée actuellement Bab al-Farane. C'est une ancienne porte d'un bassin de radoub, elle permettait à l'eau de rentrer dans l'arsenal agrandi par les Mérinides. Elle est monumentale, large et flanquée de deux tours surmontées de merlons. Bab al-Mrissa, c'est une porte maritime du XIVe siècle. Elle est unique par sa fonction, ses proportions ainsi que son ornementation. Elle fut bâtie par un ingénieur andalou venu de Séville, Mohamed ben Ali. Elle faisait face au Bou Regreg, en direction de la tour Hassan et elle s'ouvrait au sud. L'eau était amenée par un canal large et profond jusqu'à la porte nord, puis sortait pour s'écouler par la porte sud. «Quand un vaisseau était construit et qu'on voulait le lancer à la mer, on ouvrait le bassin de la porte nord. Quand l'eau le remplissait, on y lançait le vaisseau qui naviguait ensuite par la porte Mrissa jusqu'à atteindre le fleuve. C'est pour cela que l'arcade de cette porte se situait très haut pour permettre aux navires de passer au-dessous.» relate Mohamed Mnouni dans le Mémorial du Maroc. Une bande épigraphique extraite d'un verset du Coran encadre, parallèlement à une frise géométrique, les trois côtes de la porte entre les deux tours barlongues. De part et d'autre de l'arc, des motifs floraux s'entrelacent sur une surface quasi triangulaire, au centre duquel sont flanquées deux coquilles symétriques. Le sommet de la porte est parachevé d'une frise d'entrelacs géométriques sous lesquels sont incrustées également des coquilles. A chaque extrémité de cette bande qui s'achève sur un angle, deux courtes colonnettes supportent un corbeau fait d'encoches, décoré de serpentines et couronné d'un plateau de pierre rectangulaire. Il est à préciser que l'ensemble de la façade y compris les différentes ornementations, est constitué exclusivement de pierre. Bab Fès ou Bab Lakhmiss qui donne accès à l'est du pays. Rénover à l'identique C'est désormais officiel, et nous pouvons le constater sur le terrain. Casablanca se refait une santé sur le plan patrimonial, et ce à plusieurs niveaux. C'est dire que le grand chantier de la réhabilitation de la capitale économique et plus grande ville du pays, est lancé. Et le centre-ville historique est le premier concerné, ce qui suit une logique toute naturelle, qui veut que l'on se penche d'abord sur nos acquis en termes de patrimoine architectural. Quand nous parlons du centre-ville de Casablanca, nous entendons plusieurs axes allant de la rue d'Agadir au Boulevard Mohamed V en passant par la rue du Prince Moulay Abdallah, le boulevard Lalla Yacout, l'avenue Hassan II, Mers Sultan, la place du 6 novembre, le boulevard du 11 janvier, l'anenue des FAR et la Place Maréchal. Un axe assez conséquent et dont l'extension reflète à juste titre toute la richesse de l'héritage architectural de la ville. C'est dans cette optique que nous pouvons souligner la rénovation à l'identique de dix (10) immeubles classés patrimoine de la ville de Casablanca par Axa Assurance Maroc. Le chantier dure depuis plusieurs semaines et il se décline sur plusieurs volets de restauration. Avec un budget de 2,5 millions dhs, les dix immeubles en question pourront faire peau neuve. Cela passe par le choix des artisans et des matériaux, pour préserver avec exactitude le cachet initial des bâtiments. Car un immeuble n'a pas uniquement besoin d'un coup de peinture pour faire neuf, mais d'un réel travail en profondeur, ce qui est le cas, puisque, LGM, a pris le soin de visiter tous les immeubles en question, pour voir de près quelle était la nature des travaux réalisés et s'ils répondaient, comme cela a été indiqué, à l'état initial des buildings gérés par la compagnie d'assurance, qui en compte un nombre de 30. Ce qui laisse entendre, que les vingt (20) restants pourront aussi faire l'objet d'un travail de fond pour les réhabiliter. Quoi qu'il en soit, dans ce type de travaux, un immeuble, comme le soulignent plusieurs architectes qui se sont penchés sur ce chantier de rénovation, doit être revu de fond en comble : escaliers, murs, éclairage, ascenseurs, espaces verts, toits, étanchéité, canalisations et sécurité. Et surtout réfléchir à l'entretien pour garder l'acquis des rénovations. La liste des immeubles rénovés L'immeuble à l'angle rue Rahal El Meskini et Haj Omar Riffi L'immeuble au 77 rue Prince Moulay Abdellah 2 immeubles au 227 Boulevard Mohamed V et 65 rue Hassan Sghir 1 immeuble au 336 rue Mostapha El Maâni 2 immeubles au 2, rond-point Saint-Exupéry et 1, rue d'Agadir 1 immeuble au 3, rue d'Agadir 1 immeuble au 6, rue Allal El Fassi.