L'équipe de l'Amal Sportif d'Essaouira (ASE) est incontestablement le porte fanion du sport à Essaouira. Mais ce vieux club de Basket Ball, dont les origines remontent aux années vingt, renoue encore une fois avec les affres de la division inférieure du championnat national de Basket. Ainsi, l'ASE quitte le wagon de l'élite, fidèle depuis une bonne dizaine d'années à une implacable mécanique d'ascenseur entre la première et la deuxième division. Comment expliquer cette descente aux enfers, pour un club dont la ville a fait du Basket son sport favori depuis 1919 et qui a crée la toute première équipe féminine au Maroc en 1939 ? A qui incombe la responsabilité de cet échec ? Délimiter ou étendre les responsabilités n'est pas une sinécure. Il serait également trop facile de pointer un doigt accusateur, tant il est inutile de tirer sur des ambulances. Une chose est sûre, l'opinion sportive souirie, très déçue par l'ampleur du gâchis, est par ailleurs désabusée de constater l'énorme mobilisation tout azimuts, autour de multiples festivals organisés dans la ville, avec leurs norias de sponsors patentés et l'indifférence totale que suscite le sport. A Essaouira en effet, il y a un gouffre abyssal entre l'image médiatique fabriquée de toute pièces pour la consommation extérieure et l'amère réalité du quotidien, que nulle campagne ne peut occulter. Et dire qu'avec une infime partie du budget colossal du seul festival des Gnaouas, il y a de quoi monter une équipe de basket ball, capable de rafler tous les titres. Nous n'avons rien contre les festivals et que l'ASE rêve pour l'instant de retrouver sa place en première division. Il faut seulement espérer que le bon sens l'emporte chez les décideurs et ceux qui sont censés promouvoir l'image de marque d'Essaouira élus, autorités, associations régionales, sponsors, fassent un geste envers ces jeunes basketteurs de l'ancien Mogador pour qu'ils puissent vite retrouver leur âge d'or.