Le président du RNI pense que l'Islam, Tamazight et l'unité nationale sont la propriété de tous les Marocains. Il n'est pas question que ces notions soient exploitées par des opportunistes et extrémistes pour leurs propres intérêts ou pour s'approcher du pouvoir. Même si son président Mustapha Mansouri, refuse de l'affirmer, le Rassemblement National des Indépendants (RNI) a bel et bien donné une grande leçon en démocratie à l'ensemble des partis politiques et notamment les plus anciens d'entre eux. Après le congrès national, la composition du comité exécutif s'est déroulée dans des conditions transparentes. Tous les moyens logistiques et organisationnels ont été mobilisés, afin que ces élections, très convoitées, se passent dans des conditions optimales. 70 personnes ont été élues. Elles représentent les 16 régions et une trentaine de provinces et préfectures. Casablanca a obtenu 4 membres. Et Marrakech, Nador, Tanger et Fès ont deux membres chacune. Par ailleurs, invité à l'émission Hiwar de la première chaîne nationale, mardi dernier, Mustapha Mansouri est revenu sur plusieurs dossiers importants, concernant le pays, la vie du parti et les prochaines élections législatives. Ainsi, l'affaire du Sahara a été au centre des débats. Pour le président du RNI, le Maroc a pris l'initiative de présenter son plan d'autonomie pour les provinces du Sud. Un pas soutenu par l'ensemble des grandes puissances. Mansouri a rappelé que c'est une offre équilibrée et juste, le maximum que notre pays peut faire, puisque deux lignes rouges seront infranchissables : la Souveraineté et l'Unité du Royaume. «Si le Polisario est d'accord, tous les détails de l'autonomie et l'étendue de ses attributions peuvent faire l'objet de pourparlers», affirme Mustapha Mansouri.Justement, le leader du RNI et membre du gouvernement, a été interpellé sur deux questions épineuses et étroitement liées : l'Amazighité et la situation dans le Rif, une région dont est originaire Mustapha Mansouri (il est député de Nador et président de la commune de Laroui). Pour lui, ceux qui exigent l'instauration d'une autonomie dans le Rif, à l'instar de ce qui est prévu pour le Sahara, ne sont qu'une «poignée d'égarés qui ne représentent, en fait, que leur propre personne». Pire, «ils sont manipulés pour agir contre les intérêts de leur pays et leur région». En clair, Mustapha Mansouri est contre toute tentative de déstabilisation du Rif et partant, du Maroc. «Ceux qui se cachent derrière le Moujahid Mohamed Abdelkarim El Khattabi pour revendiquer une autonomie dans le Rif, doivent se rappeler qu'El Khattabi a lutté, toute sa vie, contre la colonisation française et espagnole et surtout dans un seul et unique but : l'unité du Maroc». Ceci dit, la question de la gestion territoriale, du Rif ou de toute autre région du Maroc, s'impose avec acuité. A cela, Mustapha Mansouri a une réponse originale et longuement réfléchie. En somme, le RNI préconise la création de cinq grandes régions au Maroc, au lieu de 16 aujourd'hui. Celle du Nord, s'étendra de Nador à Tanger. La région Sud, de Dakhla à Tarfaya. La région Est, d'Oujda à Tafilalet. Celle de l'Ouest, de Tan Tan à El Jadida. Et enfin, la région du Centre qui s'étalera de Casablanca à Fès. Par ailleurs, chaque région possèdera sa propre assemblée délibérante, qui héritera des attributions de la deuxième chambre du Parlement. Pour ce faire, le Conseil économique et social, prévu par la Constitution et pas encore activé, doit absolument être créé. «Dans ce cas de figure, chaque citoyen défendra sa région et partant, son pays». Face à ce découpage, Mustapha Mansouri insiste sur un point primordial. Une sorte de garantie pour la réussite: le Pouvoir central doit être fort. La Monarchie marocaine est un dénominateur commun de toutes les régions. Et ces dernières se lanceront dans une réelle concurrence économique, loin de toute surenchère politicienne. Concernant Tamazight, Mustpaha Mansouri estime que «le Maroc est un pays qui puise sa force dans ses racines africaines, amazighs et dans l'Islam. Il respire par son ouverture vers l'Occident, en y puisant ce qui est positif et en rejetant tout ce qui n'est pas conforme avec sa tradition, sa culture et sa religion». Ceci dit, Mustapha Mansouri ne cache pas ses craintes, quant à la reproduction de l'expérience de l'arabisation hative, au lendemain de l'indépendance : Une élite qui envoie sa progéniture aux missions étrangères et les «enfants du peuple» soumis à l'arabisation de l'enseignement qui s'est avéré sans débouchés. «Avant d'enseigner l'amazigh, il faut former des professeurs et promouvoir la recherche», lance Mansouri. En une phrase, le président du RNI pense que «l'Islam, Tamazight et l'unité nationale, sont la propriété de tous les Marocains. Il n'est pas question que ces notions soient exploitées par des opportunistes et extrémistes pour leurs propres intérêts ou pour s'approcher du pouvoir».