Militant de la première heure, Ahmed Harzenni a été l'un des premiers hommes politiques de l'extrême gauche marocaine, à adopter une lecture objective et réaliste des années de plombs au Maroc Feu Driss Benzekri a un remplaçant à la tête du Conseil Consultatif des Droits de l'Homme (CCDH). Il s'agit du célèbre défenseur des droits de l'homme, homme politique très actif de l'extrême gauche marocaine, et lui aussi victime des années de plomb, Ahmed Harzenni. Ce dernier fut nommé à ce poste par SM Mohammed VI qui le reçut en audience le 31 mai à Fès. Le Souverain profita de cette occasion pour donner ses instructions au nouveau président du CCDH, estimant que «la meilleure consolation après la perte du regretté disparu, consiste à poursuivre le combat collectif pour la promotion des droits de l'Homme». Justement, la nomination d'Ahmed Harzenni à la tête du CCDH, reflète une forte volonté de la part du Souverain, de s'assurer de la continuité de l'action du Conseil dans le même esprit qu'il le fût, lors de la présidence de Feu Benzekri. Et pour cause, natif de Guercif en 1948, Ahmed Harzenni a passé 14 années en prison à cause de ses positions politiques. Grand militant de la gauche (notamment au sein du PSU puis de la Gauche socialiste unifiée), Harzenni a bouleversé le microcosme de la gauche marocaine, lorsqu'il prononça une «mea culpa» à peine voilée, lors de la première séance d'audience publique consacrée aux années de plomb et organisée par l'Instance Equité et Réconciliation (IER) présidée à l'époque par Driss Benzekri. Les propos de Harzenni, qui a reconnu qu'une certaine mouvance de l'extrême gauche souhaitait renverser le régime monarchique en faisant la révolution, c'est-à-dire par la force. Ces déclarations fracassantes et pleines de sincérités, ont valu à Harzenni les foudres de ces anciens camarades, qui ont à peine évité de prononcer le mot «trahison». Toutefois, Harzenni, un homme de principes et de valeurs, n'a guère voulu revenir sur ses propos. Après sa libération, Ahmed Harzenni prend sa carrière en main. Il décroche, en 1994, un doctorat en sociologie et en anthropologie de l'université du Kentucky (Lexington) aux Etats-Unis. Ce professeur universitaire, est nommé en novembre 2006, par SM le Roi Mohammed VI au prestigieux poste de secrétaire général du conseil supérieur de l'enseignement. Désormais président du CCDH, Ahmed Harzenni a du pain sur la planche. Il doit notamment organiser une séance du CCDH consacrée à l'élection des structures et des organes du Conseil. Autre priorité: la mise en place des commissions et des antennes régionales du Conseil, dans les zones prioritaires, pour la protection des droits de l'Homme et leur promotion à travers une approche de proximité. Parallèlement à cela, le Souverain a engagé Ahmed Herzenni à veiller à ce que le Conseil continue à jouer son rôle efficient dans le domaine de la diplomatie parallèle, tant pour faire connaître les importants acquis enregistrés par le Maroc en matière d'élargissement des libertés publiques, que pour défendre la justesse de la noble cause que constitue la marocanité du Sahara. Des tâches, et bien d'autres que Harzenni pourra honorer avec brio.