La Semaine du Documentaire de Fès tient sa première session du 13 au 20 avril 2007. Son but sera de présenter les dernières productions documentaires du Monde Arabe, de l'Europe et du monde entier. L'événement est l'hommage rendu au documentariste français Jean-Pierre Thorn. Une valeur sûre du monde du théâtre, un ouvrier-militant doublé d'un cinéaste qui plonge dans les côtés cachés de la réalité, pour en révéler le non-dit. Un deuxième hommage sera rendu à La Biennale des cinémas arabes à Paris à travers le film documentaire. La sélection de films a été établie à partir de « coups de cœur » des documentaires présentés au cours des cinq dernières Biennales (1996-2006). En effet, c'est en 1996 que le documentaire rejoint La Biennale des cinémas arabes à Paris, qui a vu le jour en juin 1992 et qui était jusqu'alors, consacré au film de fiction. Et c'est dans cette optique que tous les deux ans, l'IMA (Institut du Monde Arabe) accueille plus de 150 films documentaires. «C'est la démarche et le regard personnel du cinéaste, son écriture et les interrogations qu'il suscite, qui font du documentaire un film d'auteur lui permettant d'arriver à la course finale. » explique l'un des responsables de l'IMA. Autre point à relever, c'est que les documentaires présentés portent sur des thématiques diverses : cela va des portraits de «personnalités» culturelles ou politiques qu'ils soient écrivains, poètes, musiciens, hommes et femmes dont le rôle politique est important, sans oublier d'autres figures qui marquent par leur travail et leur apport à la société. Il y a aussi une place pour les films à caractère géopolitique, qui traitent des crises et des guerres que traversent les pays arabes, et qui sont régulièrement rapportées à travers des témoignages par des hommes et des femmes qui ont vécu le drame et le déclinent en paroles et en situations. C'est ce qui fait dire à l'un des cinéastes arabes que ce type de films est «collé à une actualité brûlante ou filmé en décalage avec elle, des bouts de réalité nous parviennent du Maghreb et du Moyen-Orient. » et qui sont autant de variations sur le même thème de l'identité arabe, qui peuvent se présenter sous des thématiques aussi variées que l'amour de la terre, les résistances sous toutes leurs formes, la démocratie et la place de la femme dans les sociétés arabes, les nombreux exils… Sans mettre de côté d'autres productions à caractère traditionnel entre culture et religion. «C'est un regard de l'intérieur qui approche des thèmes sociaux dans toute leur complexité et qui prend le contre-pied des idées reçues en Occident. La mesure est de taille.» précisent les organisateurs de l'édition de Fès. Avec une place réservée aux documentaires qui nous viennent de la diaspora, de France et d'Europe ou du continent américain et qui concernent des thèmes liés à l'appartenance à une double culture avec les richesses ou les problèmes qui en découlent, face à des choix personnels. C'est dire toute la richesse d'un festival qui s'inscrit d'ores et déjà dans le rapprochement Nord-SUD.