Rifain de pure souche et fier de l'être, le ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle n'en est pas moins un nationaliste convaincu et un démocrate citoyen et patriote sans faille. Des valeurs que Mustapha Mansouri, docteur d'Etat en sciences économiques doublement couronné par l'Université Mohammed V et par la prestigieuse Sorbonne parisienne, d'une courtoisie désarmante et d'une sociabilité naturelle, s'applique à essaimer autour de lui, tant dans ses activités officielles que dans son militantisme au sein d'un Rassemblement pour lequel il voue des réformes profondes, en annonçant les prochaines échéances du RNI comme «le Congrès de la démocratie». C'est avec une spontanéité toute acquise à la transparence qu'il ne cesse de revendiquer au sein du champ politique national, qu'il s'est livré à l'épreuve des questions-réponses de notre publication. La Gazette du Maroc : Où en sont les préparatifs du congrès national du RNI et quels en sont les enjeux majeurs ? Autrement dit, sera-t-il le congrès de la réconciliation ou de la confrontation ? Mustapha Mansouri : Comme vous le savez déjà, le RNI organise son 4ème congrès national les 19 et 20 avril courant à Rabat au moment où son président Ahmed Osman a déclaré son intention de ne pas se représenter à la tête du parti. Et que trois candidats sont en lice avec les candidatures de Mustapha Oukacha et Mohamed Aujjar en plus de la mienne. Les préparatifs, entamés depuis plusieurs mois, vont bon train et nous engageons la dernière ligne droite pour que tout soit fin prêt le jour. Il faut dire qu'il s'agit d'un Congrès spécial qui connaît, pour la première fois, une ouverture du parti avec une pluralité de candidats à la présidence dont le choix sera départagé selon la vision future, les programmes et l'audience interne au sein du RNI de chacun des prétendants à la tête de la formation indépendante. L'enjeu majeur est de réussir à effectuer le grand saut qualitatif pour s'inscrire comme un grand parti national à l'ère du renouveau initié avec l'avènement de SM Mohammed VI. C'est dire que le nouveau souffle de notre parti requiert une nouvelle dynamique après 30 années d'existence pour renouveler son identité, restructurer ses instances centrales, régionales et locales et réformer son activité pour devenir une formation apte à engendrer de grands succès. En deux mots, ce sera le Congrès de la démocratie. Après le départ annoncé de l'ancien leader Ahmed Osman, deux dirigeants vous disputent le leadership pour la présidence, en l'occurrence Mustapha Oukacha et Mohamed Aujjar. Quels sont vos atouts pour conquérir la plus haute marche du RNI ? Disons que je me situe entre les deux au point de vue âge comme le RNI s'est toujours positionné au centre des clivages sur l'échiquier politique national. Bien évidemment, chaque candidat dispose de ses propres atouts et de ses ambitions. En ce qui me concerne, je suis porteur d'un programme de rénovation, de réformes, de remise à niveau du parti, de réactivation de ses structures, de régionalisation de plus en plus accrue dans la prise des décisions au sein de l'appareil, de développement d'activités inspirées d'une politique d'ouverture très large sur la promotion du genre féminin et des jeunes ainsi que de la société civile. Mon ambition est de concrétiser une grande démocratie au sein du RNI qui est armé pour devenir un des premiers acteurs partisans dans la vie politique nationale. Quels sont vos soutiens à l'intérieur du parti parmi les parlementaires, les ministres et les responsables des sections régionales et les militants de votre formation ? Je vous rappelle qu'en plus de mes charges gouvernementales, je suis toujours député parlementaire de la région de Nador depuis 1993 et président d'une municipalité dans cette même province. Comme j'ai assuré les fonctions d'élu provincial et régional pour la ville et de la région de l'Oriental. En outre, j'avais assuré, entre 1993 et 1997, la présidence du groupe parlementaire du RNI. C'est dire que j'ai noué des relations étroites avec les élus de notre parti tout en étendant des liens suivis avec les militants de base du RNI dans toutes les provinces du Royaume que je côtoie et écoute régulièrement. Ce qui me permet d'avoir une assise partisane non négligeable tout en étant le seul à avoir demandé préalablement l'avis de mes collègues parlementaires qui ont appuyé ma candidature. Après les derniers affrontements entre dirigeants du RNI, n'y-a-t-il pas un risque d'éclatement du Rassemblement à l'instar de ce qui est déjà arrivé à d'autres formations suite aux querelles entre responsables? Je dis toujours que la démocratie ne fait que fortifier et non diviser les partis politiques. Le jeu démocratique permet d'apporter cette valeur ajoutée qui permet à une formation d'être en phase avec les nouvelles visions stratégiques de développement national auxquelles s'engagent les candidats à la présidence qui doivent faire preuve de fair-play et se montrer bons joueurs pour franchir cette épreuve dans les meilleures conditions.