Le fougueux Benatiq gagne des points. Après les jeunes, son parti a organisé une rencontre avec les femmes. Une démarche qui permet de convaincre les Marocaines d'aller voter et de prendre leur destin en main. Le parti travailliste et son secrétaire général, Abdelkrim Benatiq, ont une nouvelle fois gagné des galons. Après avoir réuni 8000 jeunes, le 10 décembre dernier, Benatiq récidive et programme une journée de discussion avec plus de 6.000 femmes. Le 17 mars dernier, les dirigeants du parti Travailliste ont cherché à convaincre les femmes, à travers tout le royaume, de croire en la chose politique et de «prendre leur destin en main». Mounia Chafiq, Driss Benboubker et Abdelkrim Benatiq, tous membres du bureau politique du parti travailliste ainsi que Nezha Skali, membre du bureau politique du PPS, ont pris la parole pour expliquer le rôle de la femme dans la vie politique marocaine. Ces deux événements rentrent dans le cadre d'un plan bien établi par les travaillistes. Après une tournée dans toutes les régions du royaume, il a été décidé d'inciter les jeunes et les femmes de rentrer en politique. Benatiq et ses amis ont une approche très simple. Pour convaincre les Marocains de les rejoindre, un slogan : «je n'ai pas d'argent et je ne vous promets rien» par contre « le parti travailliste, vous aidera à vous organiser et vous encadrer». Le but, chacun prendra son destin en main et peut lui-même changer sa situation. En clair, sans implication des citoyens, le parlementaire ou l'élu ne peut pas changer leur quotidien. Et la formule marche. Les travaillistes ont réussi leur coup. Pourtant, au départ, les autres formations politiques n y croyaient pas. Benatiq qui cherche à mobiliser, explique simplement ce succès. «Nous cherchons à être présents partout au Maroc et d'instaurer un vrai discours avec les Marocains. Si les islamistes arrivent à mobiliser, il n' y a aucune raison que nous n'y arrivions pas à faire de même. En étant sincère et sérieux, on arrive à convaincre les gens». Mais l'approche de Benatiq dérange plus d'un. En tête, le Premier secrétaire de l'USFP. L'organe de presse du parti s'est demandé l'origine des fonds qui ont permis ces deux manifestations, alors que le Parti Travailliste a moins d'un ans d'existence. Concernant ce volet, Benatiq est très clair. «Les comptes du parti sont ouverts. Des mécènes ont financé la location de la salle et de la sonorisation. Et chaque candidat aux élections législatives de 2007 a prix en charge les frais du transport et de la nourriture. D'ailleurs, nos menus étaient très simples parce qu'on n'a pas les moyens. De plus, les gens qui viennent assister à nos meetings, ne cherchent pas les festins. Bien au contraire, c'est des militants qui croient qu'on peut améliorer la vie politique dans ce pays». Aujourd'hui, le parti travailliste s'est positionné sur la scène nationale. Son secrétaire général assure qu'il sera présent dans plus de 80 % des circonscriptions. L'objectif, avoir assez de Parlementaires pour animer l'hémicycle. Benatiq vise le long terme. «Si on est au Parlement, nous défendrons les valeurs de gauche et d'ouverture. Nous serons le rempart contre tout extrémisme», explique Benatiq. À bon entendeur, salut !