Energie Parmi les déclarations qui ont défrayé le plus la chronique depuis le début de cette décennie, celle de la découverte du pétrole en quantités abondantes sur le site de Talsint en est la plus incroyable. Tout le pays s'est lancé, pendant deux semaines, dans les calculs les plus utopiques avant de redescendre sur terre. Un peu plus de deux années après, alors que les plus grands groupes mondiaux d'exploitation pétrolière se bousculent encore aux portes du pays, l'on se demande toujours si par miracle le pétrole jaillira un jour des sites explorés. Existe-t-il du pétrole au Maroc ? Il y a un peu plus de deux années, Youssef Tahiri, alors ministre de l'Energie et des mines en place dans le gouvernement Youssoufi I, avait déclaré qu'il en existe des quantités abondantes et que le pays est sur le point d'extraire des barils en veux-tu en voilà. Précisément, il a expliqué que le montant des réserves sur le site de Talsint se situe entre 1,5 et 2 milliards de barils. Il a souligné que l'exploitation devra commencer en 2003.Les estimations des réserves qui ont été faites par l'ex-ministre de l'Energie étaient de l'ordre de 25 à 30 ans. De quoi mettre le Maroc pour longtemps à l'abri des tensions internationales sur l'or noir et d'améliorer substantiellement le quotidien de ses populations. L'ex-ministre a défrayé la chronique par cette déclaration qui s'est avérée, quelques semaines plus tard, des plus hasardeuses. Cela lui a coûté, confiait-on à l'époque dans les milieux politiques, son strapontin gouvernemental. Depuis, on n'a toujours pas d'informations sur ce qui s'est passé entre temps sous le sol marocain. On ne sait toujours pas si le pétrole existe ou pas. Toujours est-il que de nouvelles compagnies occidentales sont en place au Maroc pour explorer de nouveaux sites. On dira alors qu'il n'y a pas de fumée sans feu. Signe du sérieux de ce constat, l'Office national de recherches et d'exploitation pétrolières (ONAREP) dans son rapport annuel 2001 recense dans le domaine de la recherche pétrolière au Maroc pas moins de 45 permis de recherche et 6 autorisations de reconnaissance qui se répartissent entre : 38 permis de recherche offshore couvrant 66.533 Km2, 9 permis de recherche onshore s'étendant sur 14.468 Km2, 3 autorisations de reconnaissance offshore et onshore chacune s'étalant respectivement sur 242.780 Km2 et 22.811 Km2. Parmi les entreprises mondiales qui effectuent des recherches sur le sol marocain on trouve Shell, Lonestar et Vanco-Lasmo. En 2001, l'ONAREP a enrichi son portefeuille de partenariat en scellant des conventions avec de nouveaux groupes mondiaux, leaders dans le domaine des explorations pétrolières. Le premier mars 2001 a connu la signature d'un nouvel accord pétrolier avec le groupement de sociétés Energy Africa et Taurus portant sur trois permis de recherche dit “Tiznit offshore I, II et III ” couvrant une superficie d'environ 6.000 Km2. La compagnie Energy Africa Morocco Ltd, elle, a même cédé par un acte de cession à la société malaisienne Petronas Carigali Overseas SDN BRH la moitié de sa part d'intérêt dans l'accord pétrolier. Aussi, l'ONAREP et le groupement Entreprise et Anschutz avaient-ils procédé le 28 février 2001 à la signature de deux contrats de reconnaissance relatifs aux zones onshore dites “Asilah Ouezzane” et “Tissa” couvrant une Superficie de 12.811 Km2. Deux autres contrats de reconnaissance ont été signés avec les groupes américain, KERR MC GEE, et français, Totalfinaelf E&P, respectivement, le 20 février et le 12 octobre 2001 portant sur les sites dits de “Dakhla Offshore” et de “Méditerranée Haute Mer”. Ces contrats dont la validité est de 12 mois renouvelables sont venus certes enrichir le portefeuille de l'ONAREP, mais on ne sait toujours pas s'ils vont enrichir celui des capacités énergétiques du Maroc...