Tracts, affiches, programme, porte-à-porte, meetings… La liste est longue et le fin mot est “ la communication ”. Briefing sur une campagne. De l'avis de beaucoup de candidats , la campagne électorale de cette année est de loin la plus rude et la plus compliquée. Les tailles des circonscriptions et la nature du nouveau mode de scrutin un peu cabalistique pour un grand nombre d'électeurs, ne rendent pas les choses de tout repos. Pour un candidat par exemple à la circonscription du “ Taroudant Chamalia ”, il relève des travaux d'Hercule de visiter tous les villages qui regroupent ses électeurs et de les rencontrer, comme c'est le cas pour celui qui aspire à la députation dans la circonscription de Hay Mohammadi-Aïn Sebaâ, avec ses 320.000 électeurs. Le recours à des stratégies de communication et d'organisation des campagnes électorales paraît donc impératif. Un candidat est donc tenu de se comporter, lors de sa campagne, en véritable chef d'armée. Il doit d'ailleurs disposer de cartes de sa circonscription et des statistiques sur le nombre des électeurs et leur répartition. Une bonne lecture de ces éléments s'avère décisive le jour J, le rôle du directeur de campagne est important à cet égard car c'est lui qui se charge de mettre en œuvre les plans arrêtés et veille à leur application. Un des éléments importants lors d'une campagne électorale est l'identification “des leaders d'opinion”, des personnes renommées et connues dans leurs quartiers, soit par leur richesse, leur bonne moralité ou les professions qu'elles exercent. Elles peuvent influencer ainsi le choix des électeurs et orienter leur vote pour un parti ou un autre. L' “ embrigadement ” de ces individus peut s'effectuer par le biais de la conviction et la persuasion , et le plus souvent en monnayant leurs bons offices. Le rôle des femmes est primordial pour le gain des sièges au parlement, ce qui explique le recours aux services des coiffeuses et des “ kassalat ” des Hammams. L'effort du candidat doit être réparti d'une façon rationnelle. Dans sa circonscription, il doit cibler des zones d'une grande densité électorale. Ce n'est pas la peine de perdre du temps et de l'énergie en se déplaçant entre des hameaux dispersés dans une vallée lointaine, ou en s'attardant à discutailler avec une poignée d'électeurs. La réussite d'une campagne électorale est tributaire aussi de la qualité du travail de toute une équipe. Pour certains partis, ce sont leurs militants qui assurent la distribution des tracts et l'explication du programme et des enjeux du scrutin aux électeurs, mais à défaut de militants, beaucoup de partis louent les services de jeunes dont la plupart est au chômage, en contrepartie de 70 à 100 DH par jour.