Le provisoire ne devra apparemment pas sévir pour longtemps au Raja. Le président de son comité directeur, Mhammed Aouzal est sans doute le mieux placé pour savoir qu'il y a des provisoires qui durent. Aussi s'est-il empressé de fixer l'assemblée générale extraordinaire pour le 14 février prochain. La démission collective du comité dirigeant, qui y a été poussé par manque de résultats, mais aussi par la volonté de certains «Rajaouis» trop intéressés qui ont orchestré toute une campagne de dénigrement visant le comité, aura d'autant plus amplifié la crise, que des ex-dirigeants connus pour leur probité se montrent plutôt réticents pour prendre les choses en main, alors que d'autres, d'un tout autre genre, ont du mal à cacher leur excitation à l'idée de présider aux destinées du grand club. Il fallait bien que le comité directeur prenne les choses en main. Mais il s'est vite trouvé quelques uns pour lui rappeler qu'il devait tout de même penser à recouvrer sa propre légalité, puisque sa dernière assemblée générale remonte à une dizaine d'années et que la plupart des noms qui y figuraient n'exercent plus quand ils n'ont pas rejoint l'au-delà. Un jeu d'enfant pour un Aouzal qui en a connu d'autres. L'Assemblée est tenue presque illico, la légitimité est vite retrouvée et le comité directeur peut gérer le foot à son aise. Mais cela ne passionne pas tellement son président qui dit n'avoir ni le temps ni l'envie de le faire. Il faut dire qu'il faut aussi une sacrée dose de masochisme pour aspirer à diriger un club de football au Maroc et, a fortiori, le Raja ou la Wydad. Aussi faut-il tirer chapeau à tous ceux qui se voient déjà président du club le plus populaire mais aussi le plus miné du pays. Mais ne dit-on pas, chez les machiavéliques qui se respectent, que la fin justifie les moyens ?. Le 14 février, donc, sera une date cruciale dans l'histoire du Raja. Les Verts, les vrais, sont sans doute conscients, que c'est l'intérêt du club qui doit primer. Mais quel que soit le nom du futur élu, il faut bien qu'on lui fasse éviter cet écueil dû à un élan se voulant démocratique et qui a fait siéger au sein du bureau qui vient de jeter l'éponge, des personnes qui s'ignorent royalement ou qui se haïssent viscéralement. Cela ne pouvait en aucun cas marcher. Le chevronné Boujemaa Kadri, l'un des pionniers du club disait à juste titre, la semaine dernière à la télé, ne pas concevoir que l'on puisse prétendre diriger le grand Raja, donner ses ordres et influencer la prise de décisions rien qu'en s'acquittant de la modique somme de cinq mille dirhams ! En attendant l'AG, il ne serait sûrement pas inutile de s'inspirer du communiqué (un vrai manifeste en fait), publié par l'association de supporters «Rajaouis Sans Frontières», section Europe. Il est recommandé notamment de laisser de côté les conflits personnels en donnant toute la priorité à l'intérêt du Raja, de refuser toute instrumentalisation de son nom à des fins politico-électorales, d'écarter les incapables et autres parasites nuisibles au profit de compétences confirmées désireuses de servir le Raja. Apparemment les supporters «Européens» auront été entendus, puisque c'est Abdallah Rhallam qui vient d'être choisi pour présider au Comité devant gérer l'équipe en attendant l'AGE.