Le président du comité provisoire de la fédération d'athlétisme, Mhammed Aouzal, ne cesse pas d'être affronté à des impasses infranchissables. Il faut lui accorder ce bénéfice de doute puisque l'homme n'a pas trop de solutions pour gérer le provisoire, sauf de s'accommoder à cette conjoncture avec les moyens du bord. Le président du comité provisoire de la fédération d'athlétisme, Mhammed Aouzal, ne cesse pas d'être affronté à des impasses infranchissables. Il faut lui accorder ce bénéfice de doute puisque l'homme n'a pas trop de solutions pour gérer le provisoire, sauf de s'accommoder à cette conjoncture avec les moyens du bord. Face au cumul incroyable des fonctions qu'on lui colle, l'homme finit par céder devant la facilité. La décision de nommer Aziz Daouda à la tête de la direction technique de l'athlétisme n'a pas été facile pour lui faute de solution de rechange. Devant des échéances importantes, le président du comité provisoire avait besoin de la ruse et de l'expérience de Daouda. Même si Aouzal sait pertinemment que ce dernier ne fait pas l'unanimité au sein de la famille de l'athlétisme et qu'il est mal aimé pour avoir sévi au temps de la présidence de Hadj Mediouri. La mission de l'ex-nouveau DTN ne sera pas du tout aisée sur une piste d'athlétisme minée par une hibernation maladive. En premier lieu Daouda aura du mal à composer avec Hicham El Guerrouj puisque les deux hommes ne se parlent plus depuis longtemps. Or l'athlétisme national d'aujourd'hui passe inexorablement par les exploits phénoménaux du meilleur athlète du monde de l'année. Quand on connaît le caractère et l'intransigeance de Hicham, il est difficile de prévoir qu'il soit capable de rétablir des relations saines avec un DTN qu'il ne sent pas. Certes Daouda est un homme intelligent et rusé qui sait faire des concessions quand il jauge des rapports de force qu'il lui sont défavorables. Mais il faudrait vraiment un miracle pour qu'il soit coopté de nouveau à condition, bien sûr, qu'il se départît de ce « mental de militaire » dont il a une conception assez étrange. Daouda doit changer ne serait-ce que parce qu'il y est contraint par une situation alarmante de l'athlétisme national. Il retourne à un bercail vidé de toute sa substance, où, à part El Guerrouj, il n'existe pas d'autres champions opérationnels à l'échelle mondiale. Pis encore et contrairement à sa première expérience, il se retrouve avec un athlétisme qui souffre énormément de l'absence de relève. Ce qui n'est pas une sinécure pour un DTN qui avait forgé sa réputation sur une pléiade d'athlètes alors au summum de leur gloire. Aujourd'hui qu'Aouzal lui donne une seconde chance pour se recycler avec l'ère de l'ouverture, il sera jugé sur ses résultats et non pas sur des critères subjectifs. Une chance qui démontre combien notre athlétisme a perdu beaucoup de temps et d'opportunités en cultivant la guerre des clans. Il s'avère aujourd'hui qu'en plus de l'absence de la relève, la formation des formateurs n'a pas suivi l'évolution de cette discipline. D'où le rappel d'Aziz Daouda. Il est difficile dans ces moments de crise de ne pas regretter le départ d'un champion hors pair et d'un technicien avéré qu'est le légendaire Said Aouita. L'Australie l'a accueilli, le Maroc l'a oublié. Triste nature marocaine.