Il est incontestable que l'ère Ghellab ait totalement métamorphosé la physionomie générale du pays où les grands chantiers structurants et les méga-travaux d'infrastructures se sont multipliés à la vitesse grand V. Mieux encore, la dynamique «infernale» imprimée à la cadence des travaux est telle, que les objectifs annoncés dans le programme d'investiture du gouvernement Jettou, ont été largement dépassés. Ces dernières semaines, le ministre de l'Equipement et du Transport a crevé l'écran en lançant d'importants projets et en inaugurant d'autres, avec l'appui total du Souverain, notamment à Casablanca et Fès. Il a, non sans marquer sa présence politique, le temps d'un intervalle furtif entre deux événements, en prenant part aux activités du parti de l'Istiqlal dont le Congrès extaordinaire tenu le jeudi 11 janvier, date symbole commémorant le 63ème anniversaire du Manifeste de l'indépendance. Le rêve s'est transformé en réalité avec la libéralisation des activités portuaires et l'Open Sky aérien, qui consacrent la mise à niveau des secteurs clés de l'économie marocaine ouverte aux relations extérieures et son insertion dans le libre-échangisme et la mondialisation. Mais ce rêve est plus concrétisé avec le lancement des grands axes autoroutiers Marrakech-Agadir et, récemment Fès-Oujda, la réalisation de la double voie ferrée Casa-Fès avec la mise en service du tronçon Meknès-Fès, les nouvelles rames et le coup d'envoi de la construction de la nouvelle gare ferroviaire à la dimension de la capitale spirituelle du Royaume. Il faut bien le reconnaître, jamais ministre d'un gouvernement en charge des infrastructures, n'a su donner de tels résultats tangibles et propulser définitivement le Royaume dans le concert des nations émergentes. Le projet de Tanger-Med en est une illustration frappante des capacités du pays à développer des activités économiques et commerciales à dimension régionale, pouvant englober plusieurs continents (Afrique du Nord, Amérique du Nord, Afrique de l'Ouest et Europe de l'Ouest). Trois quais déjà concédés, un timing bien respecté, démarrage en été 2007 du nouveau port, 15 milliards de DH d'investissements pour le complexe portuaire du Nord, bref tout est mis en œuvre avec méthode, rigueur et célérité comme le pays n'en avait jamais connues auparavant. Jamais aussi, dynamisme et compétence n'avaient fait aussi bon ménage pour hisser très haut dans le concert des Nations, l'image d'un Maroc gagnant, sûr de lui, maîtrisant son futur et accouchant de stratégies à long terme et de prospective, englobant les trois prochaines décennies. A l'exemple des négociations, menées tambour battant, avec le partenaire stratégique irremplaçable qu'est la France, dans la perspective de la Grande vitesse ferroviaire au Maroc dont le principe est acquis, les études en voie de finalisation et les premiers chantiers LGV devant être bientôt lancés. Le tout, avec l'objectif mesuré de construire 1500 km de LGV à l'horizon 2030, traversant les grands axes géographiques du pays, le TGV maghrébin et l'arrimage à l'UE avec la liaison fixe du Détroit de Gibraltar. Cet ouvrage est conçu en prélude à la future grande autoroute maghrébine reliant Nouakchott à Tobrouk en Libye et traversant le Maroc, l'Algérie et la Tunisie. A l'occasion de la visite royale, le ministre de l'Equipement et du Transport, Karim Ghellab, a présenté au Souverain un exposé sur le programme national, l'état d'avancement et les montages financiers des autoroutes devant atteindre 1500 km à l'horizon 2010. «L'autoroute Fès-Oujda aura un effet stimulant sur l'activité économique et touristique dans les régions de l'Oriental et de Fès-Boulemane». Des mesures ont été mises en œuvre pour limiter l'impact de cet ouvrage sur l'environnement, notamment pour la protection des ressources hydriques par la mise en place d'un système de récupération des lubrifiants et autres matières polluantes au niveau des principaux cours d'eau tout au long du tracé autoroutier, ainsi que la protection de la faune et de la flore, la limitation des émissions de poussières et des effets négatifs sur l'agriculture. En outre, ce projet a pris en ligne de compte les exigences et contraintes dictées par l'aménagement du territoire en conformité avec les normes internationales en vigueur. Les autres projets inaugurés par le Souverain, le jeudi 18 janvier à Fès, intéressent un ensemble de réalisations ferroviaires, dont la mise en service du dédoublement de la voie ferrée entre Meknès et Fès, longue de 57 km, pour un coût de 1,3 milliard de DH, parachevant ainsi le projet initial de dédoublement entre les deux capitales, économique et spirituelle, du Royaume désormais reliées en 3h20 seulement, soit un gain de parcours d'une heure et quart environ. Le Monarque a, également, inauguré la mise en service commercial, du premier prototype de nouveau train duplex, dont le marché global, de 2 milliards de DH, permettra l'acquisition par l'ONCF de 24 rames automotrices à deux niveaux de près de 400 places assises chacune, avec le grand confort et l'accessibilité aux handicapés, qui seront livrées dans le courant de 2007 à la cadence de deux rames par mois.