Dans une conjoncture stagnante, Crédor a dégagé un résultat net de - 33 millions de dirhams. Les dirigeants imputent cette perte à l'adoption d'une nouvelle méthode de provisionnement et tablent sur un résultat 2002 supérieur à celui réalisé en 2000. La stagnation et la morosité qu'a connues l'économie nationale durant l'exercice 2001 n'a pas épargné le secteur du crédit à la consommation. En effet, le volume des crédits distribués n'a évolué que de 4% par rapport à 2000 et s'est chiffré à 8,7 Mrds de DH. Dans le même sens, l'encours global n'a évolué que de 4,3 % se situant à 7,7 Mrds de DH. Selon Abdelfettah Fenjiro, directeur central du développement de Crédor, “L'état actuel du marché se caractérise par une pression grandissante sur les taux et la focalisation de l'ensemble des opérateurs du secteur sur la clientèle particulière”. Dans ce contexte, Crédor a clôturé l'exercice 2001 sur une production brute de 667 MDH en progression de 3% par rapport à l'exercice 2000. Les réalisations les plus importantes ont été obtenues au niveau du recouvrement qui a progressé de 70% suite à l'amélioration de la productivité par agent de recouvrement. Quant à l'écart de 4,7 % par rapport aux objectifs, le directeur central du développement le commente en citant “plusieurs raisons dont les principales sont : la forte agressivité commerciale de la part de la concurrence et qui a porté à la fois sur le taux et sur la durée, la sélectivité au niveau de l'acceptation des dossiers vu la politique de l'entité visant à maîtriser le risque et enfin, l'abandon définitif du réseau des revendeurs”. Sur le volet financier, l'encours brut a évolué de 3% par rapport à l'exercice précédent s'installant ainsi à 1.546 millions de dirhams. Ceci étant, le fait marquant de l'exercice 2001 a été la mise en place d'une nouvelle méthode de calcul des dotations aux provisions basées sur le nombre d'impayés. Ce virage stratégique a engendré une hausse conséquente des dotations aux provisions brutes chiffrées à 131 millions de dirhams (contre 68 MDH en 2000) détériorant par la même occasion l'encours net qui s'est replié de 4% par rapport à l'exercice précédent. 2002 : un résultat net bénéficiaire Le produit net bancaire (produits d'exploitation moins les charges bancaires) a quant à lui subi une baisse de 22 MDH suite à la baisse des produits d'exploitation (passé de 231 à 207 MDH suite à la baisse du TEG) et ce, malgré la baisse des charges financières ( 76 M DH en 2001 contre 78 M DH en 2000) suite à l'amélioration du taux de refinancement moyen et à la stabilisation des besoins en trésorerie. Parallèlement, suite à la hausse très importante des dotations aux provisions nettes et à la baisse du produit net bancaire, le résultat net a connu une importante dégradation passant de 19 MDH en 2000 à - 33 MDH à fin décembre 2001. Ceci étant, le conseil d'administration soumettra à l'assemblée générale des actionnaires la distribution d'un dividende de 10 DH/action par prélèvement sur les réserves facultatives. Par ailleurs, la perte de 33 millions de dirhams a entraîné la réduction des capitaux propres (222 MDH en 2001 contre 266 MDH en 2000). C'est dans ce cadre qu'“il a été décidé, (le conseil d'administration en fera la proposition à l'assemblée générale), de procéder à une augmentation du capital au cours du deuxième semestre 2002. Cette dernière portera les capitaux propres à 270 millions de dirhams” a déclaré Nejoua Amrani Houssaini, directeur central financier de l'entité. S'agissant des perspectives, Crédor base sa stratégie 2002/2003 sur le développement de ses parts de marché à travers, d'une part, la fidélisation de la clientèle traditionnelle (fonctionnaires et salariés des organismes conventionnés) et ce, en enrichissant la gamme de produits qui leur est offerte et d'autre part, la pénétration de nouveaux segments de marché suite à la mise en place des prêts personnels par domiciliation bancaire. L'entité table aussi sur l'élargissement de son réseau composé d'agences Crédor, d'intermédiaires conventionnés et du réseau de la poste. Ainsi, l'ensemble de ces actions devrait permettre à Crédor de hausser sa production de l'ordre de 6 à 8%. Parallèlement, l'entité maintiendra le taux de couverture des créances déclassées entre 80 et 85 %. Et Majid Bennani Smires, Administrateur directeur général de Crédor de conclure “La perte réalisée en 2001 est non récurrente puisqu'elle n'est due qu'au choix stratégique de l'entité et qui réside dans l'adoption d'une nouvelle méthode de provisionnement. Actuellement, sachant que nous avons entièrement régularisé les créances déclassées, nous estimons qu'en 2002, nous réaliserons un résultat net pratiquement supérieur à celui obtenu en 2000. Par ailleurs, nous tablons sur la reprise du marché compte tenu de l'évolution satisfaisante de la grande distribution”.