Le secrétaire général du PPS réagit au départ du parti Al Ahd de l'alliance socialiste. Il défend les choix de son parti et réaffirme son soutien aux partis de la Koutla. Ismail Alaoui reste confient et présage un retour en force de son parti. L. G. M. : Le parti d'Al Ahd, présidé par Najib Ouazani, vient d'annoncer son départ de l'Alliance socialiste. Qu'en pensez-vous ? Ismaïl Alaoui : A ce jour, il n'y a rien d'officiel de tout cela. Cette information a été publiée par la presse. Mais le PPS n'a reçu aucun document officiel dans ce sens. Cela dit, il est clair que la direction du parti Al Ahd a choisi de constituer ses propres groupes au niveau de la première Chambre et celle des conseillers. Personnellement, je regrette cette approche d'autant plus que Najib Ouazani ne m'a pas informé et tergiverse à ce sujet. J'espère qu'il nous communiquera son choix. D'ailleurs, depuis la rentrée politique, il n' y a pas eu de contact entre Al Ahd et le PPS. Le départ d'Al Ahd de l'alliance socialiste reflète la réalité de la classe politique marocaine. Il est clair qu'Al Ahd a scellé un pacte avec la Mouvance populaire. Pourtant, cette dernière fait partie de la même majorité gouvernementale que vous. Est-ce une manœuvre pour affaiblir le PPS ? Non je ne le pense pas. De plus le fondateur d'Al Ahd a bien passé des années au sein de la Mouvance populaire. Najib Ouazani aurait confirmé qu'il allait rejoindre le groupe parlementaire du Mouvement populaire au sein de la première Chambre, alors que les Harakis l'aideraient à constituer un groupe au niveau de la Chambre des conseillers. Maintenant, il faut attendre la rentrée parlementaire et réagir au moment opportun. Le PPS aura-t-il ses propres groupes ? Evidemment. On a 22 parlementaires et plus de 12 conseillers. Selon les règlements intérieurs de la première et deuxième Chambres, nous avons nos deux groupes… Plusieurs parlementaires ont rejoint le PPS cette année. Vous cautionnez alors la transhumance ? Le phénomène de la transhumance n'est pas aussi calamiteux que cela paraisse. Vu la vie politique de notre pays, il est normal que des personnes changent d'étiquette politique. Je veux dire par là, qu'une grande partie d'hommes politiques se recherchent. C'est pour cette raison qu'ils changent de parti pour essayer de rectifier leur premier choix. Au PPS, nous avons accepté de recevoir d'autres élus sous nos couleurs parce qu'ils adhèrent à l'idéal politique qu'on défend. D'ailleurs d'autres jeunes démocraties connaissent le même phénomène. A titre d'exemple, le système politique de l'Afrique du Sud vit avec cette donnée et cela n'affecte par la marche des institutions. Concernant le PPS, nous cherchons à élargir notre base. Il y a un noyau dur qui veille sur la ligne du parti, mais on est conscient qu'il faut s'ouvrir sur la société et être proche de la population. Aujourd'hui, nous avons l'impression que la Koutla démocratique ne fonctionne plus. Qu'en pensez-vous ? Oui absolument. Mais nous avons choisi de rester au sein de ce groupement et de militer pour le redynamiser. La carte politique doit aller dans ce sens et favoriser les alliances. Il est vrai qu'à chaque échéance électorale, la Koutla démocratique ne fonctionne pas. Les partis qui la composent s'estiment comme des concurrents politiques. Mais j'espère que nous pourrons, à l'horizon 2007, travailler ensemble pour générer un programme commun et assurer des candidatures communes lors des prochaines élections législatives. Nous avons eu une rencontre bilatérale avec nos amis de l'Istiqlal et il parait qu'ils sont prêts à mettre en avant la Koutla. D'abord, l'Istiqlal a rejeté le seuil des 7 % prévu par la loi sur les partis. Ensuite, nous essayons de nous mettre d'accord sur le vote lors de l'élection du président de la deuxième Chambre. A mon sens, nos frères de l'USFP sont d'accord avec cette approche et ils vont la défendre. Lors des prochaines échéances électorales les partis de la Koutla doivent s'imposer en travaillant en commun. Il faut, d'ailleurs, s'ouvrir à d'autres partis. Comme qui ? Le Parti Socialiste Unifié (PSU) qui est un parti de gauche et qui défend les même valeurs que nous. De plus, l'une de ses composantes, l'OADP, a fait partie de la Koutla démocratique. Je dois rappeler que le PPS et le PSU ont des commissions paritaires qui se penchent sur plusieurs questions. Nos camarades du PSU ont voté pour notre parti lors des dernières élections indirectes. Une démarche qui dénote d'un rapprochement entre les deux formations. Pour qui votera le PPS lors des prochaines élections de la présidence de la deuxième Chambre ? Nous voterons pour le candidat de la Koutla. Mais si nous constatons qu'il n'a pas de grandes chances pour l'emporter, au deuxième tour, le PPS soutiendra le candidat de la majorité. Le plus important est que nous restons cohérents avec nous-mêmes. Cela dit, j'espère que la majorité présentera un candidat unique.