En créant son propre groupe à la Chambre des conseillers, le parti d'Al Ahd ne remet pas en question sa volonté de créer une Alliance socialiste forte et soudée avec ses deux partenaires, le PPS et le PSD. "La création par le parti d'Al Ahd d'un groupe à la Cambre des conseillers ne remet nullement en question l'Alliance socialiste". C'est en ces termes que Nouzha Skalli, présidente du groupe de l'Alliance à la Chambre des représentants a commenté l'initiative prise par la formation du Dr. Najib El Ouazzani. En effet, ce dernier a estimé que le nouveau groupe d'Al Ahd dans la deuxième Chambre du Parlement s'inscrit dans le cadre du "renforcement de l'Alliance socialiste et non pas l'inverse". D'ailleurs, des représentants des trois partis formant l'Alliance, le PPS, le PSD et Al Ahd, se sont réunis pour débattre de cette nouvelle création. Pour El Ouazzani, le nouveau groupe est en fait une tribune à partir de laquelle Al Ahd pourra exprimer ses opinions. Et pour cause, dans la Chambre des représentants, aujourd'hui, les députés d'Al Ahd ne peuvent se prononcer qu'au nom de l'Alliance socialiste. Ce ne sera plus le cas à la Chambre des Conseillers. Politiquement, c'est un pas important dans la vie du parti. C'est ce qu'a confirmé El Ouazzani en soulignant qu'Al Ahd avait toujours exprimé sa volonté de créer son propre groupe parlementaire. Dans la Chambre des conseillers, cela a été possible. Si l'occasion se présente dans la première Chambre, celle des représentants, "Al Ahd formera également son propre groupe sans pour autant mettre en doute son choix stratégique de créer une Alliance socialiste forte et soudée", poursuit El Ouazzani. Pour Nouzha Skalli, l'initiative d'Al Ahd est également motivée par des raisons logistiques. En effet, un groupe parlementaire, dès qu'il se forme, bénéficie de plusieurs avantages notamment d'un local, d'un certain nombre d'employés et de postes de responsabilité au sein de la Chambre (présidence de commission…). En tout cas, ces considérations d'ordre purement logistique ne semblent pas ravir, outre mesure, le secrétaire général d'Al Ahd. "Ces avantages ne nous intéressent pas autant que l'impact politique que la création du groupe peut avoir", souligne El Ouazzani. En fait, ce cas de figure a eu lieu dans le pôle haraki. L'Union Démocratique (UD) de Bouâzza Ikken refuse de rejoindre les groupes de la mouvance populaire composés par les parlementaires des deux Chambres du MP et du MNP. Ce sont justement des raisons d'ordre logistique qui sont avancées. En parlant du pôle haraki, rappelons que le parti d'Al Ahd en est originaire. Vraisemblablement, le parti d'El Ouazzani n'a aucunement l'intention d'y retourner. Pour lui, "le renforcement de l'Alliance socialiste et un choix stratégique irrévocable". A cet effet, El Ouazzani a rappelé que les trois partis, PPS, PSD et Al Ahd, sont en train de discuter l'opportunité d'une fusion totale. Toutefois, celle-ci ne peut se faire à la hâte. Les trois formations vont commencer par unir les différents organismes parallèles, à savoir, ceux de la jeunesse, de la femme et des travailleurs. "C'est une étape préliminaire à toute fusion", juge El Ouazzani. En effet, les partis de l'Alliance socialiste veulent ainsi éviter de créer une union qui n'a d'efficace que son effet d'annonce.