Il aura fallu une sacrée dose de patience et de bonne volonté entre les acteurs de la puissance publique et les professionnels des NTIC pour sceller, après des années de pourparlers et 18 mois de négociations serrées et accélérées, le fameux Contrat-Progrès tant attendu pour promouvoir, dans le Royaume, la société de l'information et du Savoir. C'est un Driss Jettou visiblement fatigué par le marathon de ses récents voyages à travers le monde qui a tenu à se rendre directement , sitôt arrivé de New York pour y plaider la cause du Maroc au Compte du Millénaire et représenter le pays au Sommet de la démocratie et des ONG présidée par Georges W. Bush en personne, au Palais des Congrès de Skhirat, ce mercredi 20 septembre, pour piloter la cérémonie historique de signature de la convention-cadre entre l'Etat et l'APEBI. Un surmenage d'un premier ministre très activiste qui s'explique par un secteur lui tenant à cœur et sur le devenir duquel il veille de très près. D'ailleurs, les professionnels des NTIC, au grand complet pour marquer l'évènement, ont tenu à exprimer leur reconnaissance aux efforts de la personne du Premier ministre et à lui témoigner leur gratitude pour l'aboutissement de ce Contrat-Progrès ouvrant des perspectives très intéressantes pour l'insertion du Royaume dans la société mondiale de l'information et du savoir. Emergence des NTIC et de l'Offshoring Le contrat-programme couvrant la période 2006-2012 caresse l'ambition de promouvoir des secteurs à très forte valeur ajoutée en les inscrivant dans une vision stratégique animée par un PPP (partenariat public-privé) visant le développement du secteur des NTIC et de l'offshoring. Cette convention porte sur des axes dont les principaux se traduisent par le soutien à l'innovation et à la création de valeur ajoutée ainsi que l'incitation à la R &D. Les autres vecteurs du PPP intéressent la réduction des charges sur les salaires pour les nouveaux emplois créés, la facilitation de l'accès aux financements des PME du secteur, le déploiement accéléré de l'administration électronique et l'attrait des IDE e le soutien à l'export. Les relations et opportunités d'affaires devront être facilitées par le projet avancé de mise en place d'un PMP (Pacte de mobilisation positive) liant tous les partenaires institutionnels, grands donneurs d'ordre et opérateurs NTIC dans un climat de confiance et de transparence pour mener le Plan d'action à bon port. Développement des ressources humaines, Création de zones d'accueil dédiées aux activités NTIC, finalisation du dispositif juridique et promotion de l'Internet, toutes ces actions programmées sur le septennat à venir convergent vers un objectif prioritaire : le passage de la société marocaine de la fracture à la confiance numérique. A l'instar du secteur des télécommunications qui a fait ses preuves en dont l'efficacité a permis de parachever la libéralisation sectorielle, pratiquement cette année avec l'attribution des licences 3ème Génération, soit deux années avant terme tel qu'initialement programmé. 15% de croissance et 30 000 nouveaux emplois Dans une allocution remarquée pour la circonstance, Driss Jettou a tenu à souligner l'opportunité de la nouvelle stratégie partenariale mise en œuvre à travers ce contrat-progrès Emergence des NTIC et de l'Offshoring dont les indicateurs d'objectifs consensuellement fixés visent la création de 30 000 emplois et l'accélération du rythme de croissance devant atteindre 15% à l'horizon 2012. Ce qui donnera un vigoureux élan à l'évolution du chiffre d'affaires de la commercialisation des services NTIC au Maroc estimé à 24 milliards DH en 2004, devant atteindre 31 milliards DH en 2005 et en mesure de dépasser le cap des 60 milliards DH à l'horizon 2012. Les initiatives aptes à renforcer la création de valeurs dans cette optique de croissance se traduisent par un grand coup de pouce donné à la R &D et à l'innovation dans le domaine des NTIC soutenues par la création d'un Fonds spécial doté déjà de 50 millions DH pour le développement du secteur et la participation de l'Etat à hauteur de 50% des projets de recherche dans la limite de 1 000 000 DH par projet. Pour sa part, le président de l'APEBI a salué le geste appréciable de l'Etat en matière de soutien conséquent et suivi à la promotion des NTIC au Maroc et assuré de la disposition des professionnels et opérateurs à s'inscrire, de manière active et volontariste, dans ce processus de partenariat public-privé autour des objectifs du Contrat-Progrès Emergence des NTIC et de l'Offshoring. « Notre conviction et notre détermination à placer le secteur comme relai stratégique de croissance pour le Maroc sont restées intactes. La capitalisation sur l'expérience passée nous a conduits à choisir une démarche claire. Elle s'appuie sur le développement des synergies entre pouvoirs publics et secteur privé », a insisté Bachir Rachdi. Développement du secteur des NTIC Un Fonds spécial de soutien C'est en substance ce que recouvrent les engagements du gouvernement annoncés par le premier ministre qui est déterminé à réussir l'émergence d'une nouvelle économie attelée à l'élargissement de la demande des services NTIC appuyée par la libéralisation des télécommunications, la promotion d'Internet et le déploiement accéléré de l'administration électronique. Cela fait plusieurs objectifs importants en même temps sur lesquels Driss Jettou se montre très vigilants en assurant l'évolution du Contrat-Progrès Emergence des NTIC et de l'Offshoring sous sa haute surveillance. Et les engagements du gouvernement se déclinent, aussi, en espèces sonnantes et trébuchantes avec la création d'un Fonds doté de 100 millions DH spécialement dédié au développement su secteur en encourageant l'innovation, la recherche et la création de valeur ajoutée. Mais Jettou, comme les professionnels de l'APEBI, nourrissent, également, des ambitions à l'international qui les incitent à soutenir le positionnement des entreprises NTIC marocaines sur les marchés de la planète en y consacrant une enveloppe promotionnelle budgétée annuellement à hauteur de 10 millions DH. A ces mesures vient s'ajouter la décision du gouvernement d'élargir le bénéfice aux entreprises du secteur du financement dans le cadre du Fonds national de soutien à la recherche scientifique et au développement technologique. Autant d'opportunités qui se présentent en multipliant sérieusement les chances pour des opérateurs ambitieux et aux talents avérés qui n'en demandaient pas plus pour foncer dans le nouveau décor.