Marrakech est dopée par l'immobilier, le tourisme, l'artisanat et les métiers liés aux centres de services externalisés. Ces secteurs ont un effet d'entraînement extraordinaire sur la région et au-delà. 23 millirads de dirhams d'investissement privés ont été réalisés en 2005. Celui qui a connu Marrakech durant les années 90, s'il revenait aujourd'hui mesurer le baromètre du développement économique et social de la ville ocre, il serait plus que surpris. La Perle du sud a, depuis les attentats du 11 septembre, changé radicalement de physionomie. Ce développement fulgurant a réellement commencé en année 2002. Il a trouvé son terreau dans certains secteurs économiques à forte valeur ajoutée. C'est particulièrement le tourisme, l'immobilier, l'artisanat, les métiers liés aux centres de services délocalisés, la santé et services à la personne, les soins relatifs au cluster tourisme, les biotechnologies dans le secteur agricole… Cet essor de Marrakech est facilement vérifiable par les faits. Ainsi, si au niveau national, la consommation électrique est de +7 %, ici, elle dépasse les 11,3 %. De même, avec une moyenne nationale en consommation de ciment de 7 %, les multiples chantiers de Marrakech dans les logements et l'hôtellerie ont fait grimper sa part à 23 %. En matière de consommation d'eau, force est de constater qu'à Marrakech, l'utilisation du précieux liquide est plus de trois fois supérieure qu'ailleurs au Maroc. D'ailleurs, pour son approvisionnement en eau, Marrakech reçoit annuellement une dotation d'un milliard de mètres cubes d'eau qu'elle gère à bon escient (voir entretien avec Wali de Marrakech). Ceci étant dit, trois autres activités continuent de tirer vers le haut l'économie de la ville et sa région. C'est notamment l'artisanat qui, à lui seul, constitue 50 % de l'ensemble de l'exportation marocaine. Dans le tourisme, l'évolution des nuitées enregistre plus de 35 % alors que la moyenne nationale se situe autour de 30 %. Enfin, en ce qui concerne, l'évolution du trafic aérien, il est à rappeler qu'elle tourne autour de 31 % alors que la moyenne nationale ne dépasse guère les 19 %. Tout ceci a été soutenu en 2005 par une perspective d'investissement privé de 23 milliards de dirhams. Une des conséquences de cette embellie de la région est l'afflux des cadres supérieurs. "Aujourd'hui, Marrakech est devenue une zone ciblée par les diplômés. Cela s'explique par son cadre et sa qualité de vie, mais aussi des innombrables opportunités que cette ville est capable de leur offrir", souligne un proche de Mounir Chraïbi.