Si les communes de Marrakech ont des taux de pauvreté les moins élevés du Maroc, il n'en va pas de même concernant le niveau de vulnérabilité. La commune d'Annakhil enregistre 21,75 % alors que la moyenne nationale est de 17,3 %. Si le développement économique de Marrakech est aujourd'hui une réalité, comment faire pour qu'il profite aux habitants de la région ? C'est cette question lancinante que les autorités de la ville se posent. En effet, malgré le développement actuel et escompté, la ville compte de réels déficits incompatibles avec le statut recherché. Les points à surveiller sont un habitat insalubre trop développé, un déficit des infrastructures de base et d'équipements sociaux et une relative pauvreté. Selon les résultats d'une enquête du Haut-commissariat au Plan, parus en 2004, certaines communes de Marrakech connaissent un taux de pauvreté et de vulnérabilité plus important que d'autres dans la même ville. Pourtant, à Marrakech, le taux de pauvreté est de loin inférieur à la moyenne nationale (14,2 %). Les disparités de revenus entre des zones aisées comme Guéliz et d'autres moins loties à l'image d'Annakhil sont plus que criantes. Arriver à réduire ces écarts entre les communes d'une même ville ne pourrait que rehausser la cote de Marrakech. À cet égard, le plan stratégique 2006-2008 prévoit de rehausser le niveau de développement social. Pour ce faire, on compte agir sur quatre points: l'éradication de l'habitat insalubre, le redéploiement des équipements sociaux, l'amélioration de la couverture sanitaire et l'accompagnement de l'INDH à travers le soutien à l'artisanat, l'insertion des jeunes… À titre indicatif, les trois communes de Marrakech où le niveau de pauvreté reste préoccupant sont Mechouar Al Kaasba (9,19%), Annakhil (9,90 %) et la Medina 7,60%). Alors que celles qui connaissent une relative opulence ont toutes une proportion inférieure à 8 % de pauvreté. La préfecture de Marrakech fait 7,91 %. Et le taux le plus bas de pauvreté, on le trouve à Guéliz avec 3,20%. Si ces proportions sont éloquentes pour avoir une vue globale sur la répartition de la richesse créée dans la province, elles nous montrent aussi, au niveau national, que c'est dans la Perle du sud où il y a moins de dénuement. Ce qui est loin d'être vrai en ce qui concerne le taux de vulnérabilité. Les taux de vulnérabilité sont les plus élevés du pays. En témoignent Annakhil (21,75 %), Mechouar (18,40 %) et La Medina (17,98 %). Par comparaison, le taux moyen de vulnérabilité au niveau national ne dépasse pas 17,3 %.