La mise en place des infrastructures de base et des premiers logements seront achevés avant la fin de l'année 2006. La nouvelle ville comporte cinq zones d'activités et d'artisanat et deux parcs de loisirs pour renforcer son attractivité. L'ERAC-Tensift estime le budget à près de 24,5 milliards de dirhams. Le 20 juin 2006 tout ce que la ville de Marrakech compte d'autorités publiques, étaient à la nouvelle ville de Tamansourt. À leur tête, le Wali de la région, Mounir Chraïbi. Etaient particulièrement présents à ses côtés les directeurs de l'Erac, Lehbil Khatib, celui de la ville nouvelle de Tamansourt, Benyounes BelKasmi, celui de l'Agence urbaine de Marrakech, Abdelouahed Fikrat ainsi que des élus communaux. Cette mobilisation était justifiée pour faire l'état d'avancement des travaux des dix-huit premiers mois de cette cité devant accueillir à terme 300.000 habitants. Ce bilan se caractérise particulièrement par la cadence avec laquelle les travaux se déroulent. Ici, les ouvriers travaillent jour et nuit pour que les infrastructures de base se mettent rapidement en place. "Pour que la ville réussisse et démarre vite ses activités et que les gens aient envie de venir s'y installer, il fallait prendre ce genre d'initiatives. Nous devons donc assurer nous-mêmes les premiers équipements de base", souligne Benyounes Belkasmi, directeur de la nouvelle ville de Tamansourt. La construction d'une école est déjà achevée et le collège, dont les travaux ont démarré, il y a tout juste un mois, sera prêt pour la prochaine rentrée scolaire. L'élargissement de la voie (la route nationale n°7) qui relie Marrakech à Tamansourt a été achevée, la faisant passer de 6 à 16 m sur une longueur de 12 km, ainsi que du pont sur Oued Bouzemmour. Ce qui montre clairement la détermination des responsables de l'Erac de finaliser dans les meilleurs délais le projet lancé par SM le Roi le 21 décembre 2004. La ville nouvelle de Tamansourt selon ses concepteurs, bénéficie de trois atouts majeurs. C'est d'abord son urbanisme qui s'articule autour d'une multicentralité urbaine et qui se distingue par un réseau de voirie important, adapté à l'ampleur de cette nouvelle cité. Ensuite, elle sera une ville totalement verdoyante, afin d'être un prolongement de Marrakech. Pour le directeur de la nouvelle ville, Benyounes BelKasmi, l'une des choses qui frappera le visiteur quand il aura à fouler pour la première fois le sol de cette nouvelle cité ce sera son côté boisé. En effet, Tamansourt est une ville qui veut rimer avec les normes écologiques. L'ERAC a procédé à l'implantation 38 700 arbres dont 20 000 plants de palmiers entourés de 10.000 cyprès et 8 700 oliviers dans deux parcs d'une superficie respective de 13,121 ha et de 11,312 ha. "Tamansourt sera une ville verte. Deux cents hectares, parmi les 1200 sont dédiés entièrement à la verdure. On s'est donné comme objectif de planter à terme 100.000 arbres. Nous tenons beaucoup à ce que les intéressés en premier chef nous suivent dans ce programme", avance Benyounes Belkasmi. Enfin, au plan architectural, ce projet se caractérise par la richesse des formes et par un habitat varié et peu dense décliné en habitat social individuel et collectif, habitat de standing moyen et moyen amélioré, villas. Des médinas seront reconstituée sur le modèle de l'ancien Marrakech. C'est une cité qui, une fois achevée, va se démarquer des autres villes du Maroc et constituer en-soi un laboratoire d'urbanisme. Le premier souci des autorités est de ne pas produire de quartiers pour riches et d'autres pour habitants à revenu moyen ou pour pauvres. "Ici, les quartiers seront conçus de manière à ce qu'ils puissent accueillir toutes les couches sociales afin d'assurer la mixité sociale", ajoute Benyounes Belkasmi Partenariat gagnant "Dès le départ, le ministère de l'habitat a voulu impliquer le privé. Afin de l'intéresser, il fallait lui donner de terrains à des prix intéressants, mais aussi lui amener des hors sites", souligne Lehbil Khatib, directeur de l'ERAC. Cette vision a amené les différentes parties, privé-public, à mettre en place un partenariat pour la réussite de la nouvelle ville. Ainsi, les axes stratégiques de Tamansourt ont été confiés au privé. "Nous avons divisé la ville en plusieurs îlots destinés au partenariat avec les promoteurs privés", ajoute-t-il. Ceci est corroboré par la répartition des terrains. Sur les 1200 hectares, le secteur privé national et les multinationales ont bénéficié de 166 ha pour la réalisation de près de 30.700 logements sur les 58.000 qui sont prévus. Le reste de la superficie totale est dispatché de la façon suivante : 160 hectares pour les équipements, 200 hectares pour les espaces verts et la voirie. L'ERAC, pour sa part, s'est gardé les projets sur les axes qui vont contourner la ville et certains lots situés à l'intérieur. Pour l'auto-construction, on y a dédié 35 % de la superficie de Tamansourt. Nombreux sont les gens qui veulent acheter leur terrain pour construire leur propre maison. 70 ha dédiés aux entreprises On ne crée pas une ville pour les seuls besoins en logement. Tamansourt, c'est aussi 70 hectares dédiés à l'activité économique dans lesquels cinq zones industrielles et d'artisanat, génératrices d'emplois et sources de revenu ont été créées. Ces zones d'activités permettront de renforcer l'attractivité de la ville. Présentement, l'ERAC s'attelle à équiper une zone de PME de 33 hectares. Les travaux sont en cours. Au total, il y a 337 lots d'activités économiques. Une commission au niveau de la Wilaya a déjà commencé à attribuer des lots aux investisseurs. Un complexe artisanal de trois hectares est en cours d'étude. L'achèvement des travaux est prévu pour juin 2007. Par ailleurs, bien que Tamansourt se situe à seulement 10 minutes de Marrakech, l'ONCF est déjà intéressé pour desservir la localité.