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L'AMIP explique la composition des prix de vente des médicaments
Publié dans La Gazette du Maroc le 21 - 06 - 2006

Les marges des industriels pharmaceutiques sont faibles.
Les prix des médicaments marocains sont chers ! Voilà l'une des idées reçues que l'AMIP souhaite instamment changer. Selon l'AMIP, dire que les médicaments sont chers suppose de définir une base de comparaison. Or, le plus souvent, on se limite d'avancer cette idée sans procéder à une comparaison des prix des médicaments par rapport à d'autres fabriqués dans d'autres pays. Souhaitant prendre le taureau par les cornes, l'AMIP a dépêché une étude ayant comparé le prix de 1600 références par rapport à l'Union Européenne. Le résultat est étonnant : les médicaments fabriqués au Maroc sont vendus à 35 % moins chers que dans les pays européens. Avec cette différence notoire, le Maroc réalise annuellement une économie de 1.5 milliards de dirhams. Selon l'AMIP, cette idée de prix élevé des médicaments trouve son origine essentiellement dans la faiblesse du pouvoir d'achat des Marocains. Toutefois, l'Assurance Maladie Obligatoire a été mise en place justement pour réduire les dépenses en médicaments. Selon l'AMIP, en se faisant rembourser sur les médicaments qu'ils achètent, les Marocains n'auront plus le sentiment de cherté de ces produits vitaux pour la santé. Par ailleurs, les industriels pharmaceutiques obéissent à un système de fixation des prix (ppv) réglementé par un Arrêté du ministère de la Santé n° 465-69 du 18 septembre 1969. Ayant instauré une commission interministérielle des prix, ce dahir fixe les marges des grossistes répartiteurs (10 %) et celles des officines (30 %) ainsi que la TVA qui est de 7 %. Le prix de vente des fabricants se calcule donc en quatre étapes : détermination du prix de revient des fabrications qui comprend les coûts des composants, de la main d'œuvre et des frais de fabrication (énergie, maintenance, transport, etc .) ; ajout des différentes majorations réglementées, notamment les royalties pour les fabrications sous licence et les majorations pour frais d'expédition ; application de la TVA de 7% et détermination et imputation de la marge bénéficiaire du fabricant. Celle-ci, avec les différentes majorations et le coût élevé des facteurs de production, devient exiguë ne permettant pas aux laboratoires marocains de se concentrer sur la recherche et la développement pour lesquels ils ne consentent, par contrainte, qu'un budget négligeable. La détermination des prix de vente pour les médicaments importés obéit pratiquement au même système. Le prix de vente des produit importés est, en effet, calculé sur la base du prix de gros hors taxes dans le pays d'origine auquel est appliqué un coefficient d'homologation qui intègre les différentes marges (importateur, grossiste et pharmacien) et tient compte des droits de douane. Par ailleurs, le coût élevé des facteurs de production rend les marges des industriels extrêmement faibles. Non seulement le prix de l'énergie et de transport est faramineux, mais aussi le coût de la main d'œuvre. Ayant la possibilité de recourir à des lignes entièrement automatiques, l'industrie pharmaceutique marocaine a choisi d'être créatrice d'emplois. Le taux d'encadrement qui s'élève à 20 % fait que les industriels supportent une masse salariale qui se chiffre à environ 20% du chiffre d'affaires. Bien que plusieurs laboratoires s'orientent vers les automates pour alléger la charge sociale, il n'en est pas moins que celle-ci pèse lourdement sur le prix de revient et, par conséquent, tire les marges à leur plus bas niveau.

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