Après cinq ans de l'«Accord de Jeddah», signé le 12 juin 2000 entre Riyad et Sana'a, les deux pays sont arrivés, la semaine dernière, à donner leur aval sur les cartes finales du Traité des frontières internationales. Les documents ont été signés dans la ville de Mekallah, située dans la wilaya de Hadramout par le prince héritier Sultan ben Abdel Aziz, qui gère le dossier yéménite depuis des décennies, et le Premier ministre yeménite Abdel Kader Bajamal. Cet accord ne mettra pas seulement fin à des tiraillements qui avaient frôlé, à un moment donné, la confrontation militaire, mais ouvre la page à une alliance stratégique dans la région du Golfe. Mis à part qu'elle initie le contrôle conjoint de «Bab Al-Mandab» qui coupe la route aux extrémistes d'Al-Qaïda pouvant venir de Somalie ou du Soudan, elle renforcera le rôle de l'Arabie Saoudite au sein du CCG (Conseil de Coopération du Golfe). Rappelons dans ce contexte que le prince Sultan a, pour la première fois, évoqué l'adhésion du Yémen à cette entité régionale. Riyad avait, par le passé, rejeté catégoriquement la proposition de Sanaa au moment où d'autres pays membres comme le Koweït et le Qatar avaient accepté le principe. Une alliance entre les deux voisins pourrait changer la donne dans la région du Golfe, lorsqu'on sait que le nombre d'habitants du Yémen avoisine les 14 millions d'habitants, d'autant qu'il commence à produire du pétrole et du gaz.