L'île de Mogador est le site phénicien le plus à l'ouest de la Méditerranée occidentale. Lors de l'édification d'Essaouira au XVIII ème siècle, des batteries de canons furent placées en plusieurs points de la ville. À l'entrée du port fut construit un bastion circulaire, le Borj El Bermil. Afin de mieux défendre la cité et de faire de son port un lieu sûr pour les marchands, Borj El Assa (bastion de surveillance) fut bâti sur l'île de Mogador. Au total, huit batteries sont réparties sur les six îles faisant face à la ville. Ces constructions devaient aussi protéger Mogador du côté terrestre, contre les assauts des tribus insoumises. Cela se passe au milieu du XVIII ème siècle, sous la dynastie Alaouite. Le port devient une véritable base navale. Le sultan Sidi Mohamed Ben Abdallah décide de construire un nouveau port pour favoriser le commerce entre l'Afrique et l'Europe. Il fait appel à un français, Théodore Cornut, disciple de Vauban, qui en dessine les plans. Les expéditions coloniales se succèdent en 1844. Deux compagnies françaises prennent part à l'expédition du Maroc. Au bombardement de Tanger, les fusées " à la Congrève " sont lancées par les artilleurs de marine, puis c'est, le 15 août, le bombardement et la prise de l'île de Mogador. La plus grande île de 300 hectares, appelée "île du pharaon", abrite un ancien bagne désaffecté, construit à la fin du XIX ème siècle ainsi qu'une mosquée avec son minaret et quelques fortifications abandonnés. Cette île est située à 800 m de l'extrémité de la jetée Ouest du port de la ville. Aujourd'hui, la visite de ces îles est devenue interdite. L'île de Mogador est un site protégé qui abrite une réserve ornithologique (mouettes, goélands…). Une espèce de faucons, le Faucon Eléonore (espèce très rare en voie de disparition) vient s'y reproduire entre avril et octobre avant de repartir pour Madagascar. Pour toute visite, il faut obtenir une autorisation de la province d'Essaouira.