Animée par la même volonté de faire de l'AMO un système de couverture efficace et équitable, l'AMIP (Association Marocaine de l'Industrie Pharmaceutique) a livré de nombreuses remarques sur la liste des médicaments remboursables pour laquelle elle souligne l'insistante nécessitée d'une révision régulière. L'AMIP regrette l'injustice constatée entre la CNOPS et la CNSS en matière de remboursement. En effet, le premier gestionnaire a prévu de rembourser tous les médicaments alors que la CNSS a limité les remboursements à 41 maladies ; historiquement, la CNSS remboursait tous les médicaments avec plafond de 800 DH par an. Les malades ne prenaient pas la peine de déposer les dossiers, puisqu'ils jugeaient dérisoire le montant du remboursement. Il suffit de deux ordonnances présentées par un malade pour atteindre ou dépasser ce plafond. Par ailleurs, certains gestionnaires avancent que compte tenu du budget limité alloué à l'AMO, la CNSS ne peut pas envisager de généraliser les remboursements sur tous les médicaments et toutes les maladies, le budget étant constitué seulement de cotisations des assurés sans la moindre subvention de l'Etat. L'AMIP explique qu'elle comprend parfaitement les limites de moyens alloués à ce grand chantier national qu'est l'AMO. Elle se félicite aussi de la création du RAMED (Régime Médial aux Economiquement Démunis) et de la généralisation de l'AMO prévue fin 2005 pour couvrir les professions libérales. Toutefois, l'AMIP a émis le souhait que la CNSS inclut sur la liste des 41 maladies remboursables, dans le cadre de l'AMO, certaines maladies chroniques dont la prévalence reste faible au Maroc. Les 41 maladies proposées par la liste ne correspondant pas à toutes les maladies chroniques que l'on découvre presque quotidiennement sur les journaux médicaux. En effet, certaines maladies d'ordre chromosomique et d'autres comme la sclérose en plaques, nécessitent des traitements spécifiques qui sont relativement coûteux. Le nombre des malades atteints de ces maladies reste faible. L'AMIP considère que le remboursement des traitements de ces maladies par l'AMO ne va en aucun cas entraîner une augmentation importante des engagements financiers de la CNSS, puisque la population qui en bénéficiera n'est pas nombreuse. Le remboursement de ces maladies entraînera, en revanche, la satisfaction de cette population limitée qui verra dans l'AMO un système de couverture équitable. Et c'est là une raison qui pousse l'AMIP à souhaiter instamment la révision de la liste des médicaments et des maladies remboursables dans le cadre de l'AMO.