Deux amis d'enfance palestiniens, Khaled et Saïd, sont désignés pour commettre un attentat suicide à Tel Aviv. Engagés volontaires depuis plusieurs années dans une faction, ils sont liés par un contrat moral qu'ils ne peuvent ou ne veulent rompre. Ils passent une dernière soirée avec leurs familles sans pouvoir, toutefois, leur dire adieu. Le lendemain, munis de leurs ceintures d'explosifs, ils sont conduits à la frontière. Mais l'opération ne se déroule pas comme prévu... Paradise now est un film à sujet qui tape, pas une simple chronique, encore moins un énième film de mariage ou de réunion familiale. Voici donc un film palestinien sur les kamikazes : qui sont-ils vraiment ? Hommes comme vous et moi, bêtes sauvages cramées du cerveau, absurdes victimes de l'Histoire ? Sujet fort, énorme, qui en jette un max. Deux amis d'enfance engagés dans la lutte armée sont désignés pour commettre un attentat-suicide à Tel-Aviv. Rien ne se passe comme prévu quand débarque une femme élevée loin d'ici, porteuse d'une vision différente des choses. Question gigantesque : l'amour va-t-il leur apporter le salut ? Pathétique exemple d'opportunisme politique (il y a même ici, comme garant d'objectivité, un coproducteur israélien), le film est à ranger dans la catégorie des faux films-chocs sans la moindre épaisseur documentaire types In this world, No man's land ou cette production afghane, sortie l'année dernière et réalisée sur le terrain juste après l'invasion américaine (on a oublié le titre). Films censés venir de loin pour n'être en fait que le produit d'un consensus lisse comme une belle pomme prête-à-croquer. Les rouages sont toujours les mêmes : grossiers artifices de scénario dissimulés sous le naturalisme (ici le personnage de la belle qui a fait des études en France), mise en scène faussement ascétique, plaisir de la surface et de l'anodin qui se voudrait néoréaliste quand il n'est que la parade à une criante absence de point de vue. Le pire de Paradise now réside dans cette lâcheté-là. Si le stéréotype très BD qui présidait par exemple à la mise en scène d'Intervention divine valait au moins comme déclaration de guerre, l'absence de jugement moral -bâtardise plus qu'humanisme, bien sûr- de Paradise now vaut, au contraire, comme pur détournement de son sujet. D'où l'atroce banalité du propos que murmure le film : un homme se cache dans tout kamikaze. D'où surtout le refoulé détestable que Paradise now, sans même le vouloir, donne à moudre au moulin niaiseux de la réduction et du simplisme conduisant aux pires amalgames qui accompagnent chaque jour la question palestinienne. L'absence de toute frontalité dans la manière de décrire les kamikazes, sortes de dandys au regard de cockers, coquilles vides, écarte d'un trait toutes les questions charriées par le sujet, aveuglement religieux autant qu'antisémitisme de masse, brutalité du réel autant que désespoir. Il y a là un calme, une posture désinvolte qui se voudraient pudiques et dégagés de tout moralisme quand le film n'ouvre en fait que sur l'envers crasse d'un humanisme bon marché : docu sentimentaliste, mollesse et vision discount du réel, bonne conscience proche, toute proche d'un révisionnisme à la petite semaine de l'histoire contemporaine. Drame Réalisé par Hany Abu-Assad Avec Lubna Azabal, Hiam Abbass, Kais Nashef TLJ 14H 15, 17H 00, 20H 30, 22H 30 Le week end 11H 00, Le samedi 00H 45 Durée : 1H 27 - Megarama. Casablanca