Les régions les plus pauvres du Maroc sont celles qui émettent le plus grand nombre d'immigrés. Ces derniers représentent incontestablement une source potentielle de financements dans leurs régions d'origine… Deux jours pour trouver le moyen de rentabiliser le potentiel migratoire de la région Chaouia-Ourdigha. Les 26 et 27 avril, la ville de Settat a abrité le «1er Forum National sur la Migration et le Développement Local». Un évènement organisé conjointement par la Fondation Hassan II pour les MRE et l'Université Hassan 1er de Settat. Il vise la promotion de l'investissement des émigrés originaires de la ville. Le forum viserait donc à «mobiliser les régions émettrices des flux migratoires en vue de mieux utiliser les transferts des migrants et les orienter vers des investissements productifs». L'idée est donc de définir une stratégie de développement permettant une plus grande précision des choix économiques de la région, et de nature à donner une meilleure visibilité à l'investisseur MRE et à faciliter les conditions de réalisation et de financement de ses projets. Le choix de Settat ne s'est pas fait par hasard, à en croire Abdessalam El Ftouh, Directeur du pôle promotion économique à la Fondation Hassan II pour les MRE, il serait dicté par l'importance des flux migratoires qu'alimente toute la région, et celle des transferts financiers qu'elle reçoit en conséquence. «Settat est notamment le chef-lieu de cette région qui se trouve être à l'heure actuelle le principal émetteur de MRE. C'est également le pôle le plus proche de Casablanca, ce qui constitue un grand avantage économique», explique El Ftouh. L'avantage de la ville est sans doute également d'être dotée d'un complexe universitaire qui offre une grande opportunité pour pouvoir apprécier le flux migratoire et son apport pour l'économie régionale du pays. «Cette ville est une plate-forme convenable pour construire une opportunité de croissance économique régionale», signale le directeur du pôle promotion économique de la Fondation. A priori, le programme semble cibler essentiellement l'investisseur MRE. Abdessalam El Ftouh rectifie cependant le tir en précisant : « Nous ne ciblons pas uniquement les MRE. Nous ciblons tout aussi les responsables économiques locaux dans la région. C'est eux qui devraient faire en sorte par la suite de mieux tirer profit des potentialités financières que laissent les MRE et qui sont souvent très mal exploitées». Les deux jours que durera le forum seront donc l'occasion de débattre de la manière dont les responsables de la région projettent son avenir économique. «Nous avons notamment invité des MRE investisseurs et des experts internationaux pour avoir une idée sur l'aboutissement de tels programmes dans d'autres pays», précise-t-on à la Fondation. D'ores et déjà, la Fondation Hassan II pour la protection des MRE se voit formuler des demandes d'autres régions qui souhaiteraient organiser un tel forum. Si la continuité de l'évènement ne trahit pas ses initiateurs, le Forum National sur la Migration et le Développement Local devrait devenir un évènement annuel qui se tiendrait en parallèle dans plusieurs régions du Maroc. «Partout où nous irons, il s'agira de faire le nécessaire pour intégrer l'université qui est souvent écartée de ce genre de débats alors qu'on pourrait l'exploiter d'une manière très positive pour faire aboutir un tel projet», signale Abdessalam El Ftouh qui voit déjà se dessiner la perspective de généraliser cet évènement dans toutes les régions du Maroc à fort flux migratoire.