Google a lancé la version beta de Google Print, un projet destiné à numériser et à mettre en ligne les bibliothèques de plusieurs universités américaines. Nous vous parlions déjà il y a quelques mois du projet Google Print dans un article intitulé « Google va numériser des millions de livres ». Google entend numériser 15 millions d'ouvrages provenant entre autres des universités américaines du Michigan, d'Oxford, d'Harvard et de la bibliothèque publique de New York. Les livres libres de droit (ceux publiés il y a plus de 50 ans) sont consultables dans leur intégralité. Pour ceux sous le coup du copyright, seules les trois premières pages peuvent être visionnées et des liens permettent d'acheter le livre complet. Après quelques essais, force est de constater que la rapidité est au rendez-vous. Il manque toutefois une option qui aurait été particulièrement intéressante : ne pouvoir consulter que les livres disponibles dans leur intégralité. Pour visionner un livre, il peut être demandé de s'identifier avec un compte Google. Par ailleurs, de nombreux liens commerciaux sont à chaque fois proposés. Ne l'oublions pas, Google reste une entreprise, qui plus est depuis peu cotée en bourse. Le projet Google Print semble de prime abord intéressant. Il avait toutefois soulevé un tolé général en Europe lors de sa première annonce, celle-ci craignant que les Etats-Unis n'imposent leur propre vision et culture au reste du monde. Jean-Noël Jeanneney, le président de la Bibliothèque nationale de France, avait alors écrit un livre sous le titre « Quand Google défie l'Amérique, Plaidoyer pour un sursaut ». Quelques mois plus tard était lancé en Europe un projet visant à numériser les ouvrages de 19 grandes bibliothèques publiques européennes. De son côté, Google se veut rassurant. Nikesh Arora, vice-président de Google Europe, déclarait récemment au Figaro : « J'avoue que nous avons été un peu surpris, voire choqués, de la réaction française à notre projet, car en aucun cas notre initiative a des velléités politiques qui viseraient à asseoir un quelconque impérialisme culturel américain. Google Print vise l'exhaustivité. C'est un programme populaire, qui s'adresse à tous sans distinction et qui respecte les valeurs de neutralité de Google. » Google appelle même à un rapprochement et souhaite éviter qu'une concurrence s'installe de part et d'autre de l'Atlantique...